Elections Présidentielles 2012 : Dioncounda sur un petit nuage

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Président du Parti  par défaut depuis le départ d’Ibrahim Boubacar Keita de la tête du Parti, Dioncounda Traoré, l’homme sans chapelle et qui pour cela était regardé d’en haut par les autres n’est pas très loin de réaliser le miracle, auquel tout homme politique rêve ; à savoir la conquête de Koulouba. Le gardien du temple a été en effet consacré par les grands électeurs du Parti porte drapeau du Parti aux élections de 2012. Evènement rare donc sur la scène politique nationale dont la lecture dévoile un coin du jeu d’ombre qui se déroule comme au bal masqué. Le vainqueur du jour que personne n’attendait au podium peut aujourd’hui croire à son étoile, tout s’étant passé comme au tirage au sort.

 

C’est donc un tournant de la précampagne que la consécration du Professeur Dioncounda comme Porte drapeau de l’Alliance pour la Démocratie au Mali, (ADEMA, PASJ) aux élections présidentielles de 20012.

 

Le sacre de Dioncounda ou le prix de la patience  Après le Président Alpha Oumar Konaré, l’Adema a été dirigé par deux hommes aux caractères trempés, dotés de visions historiques marquées ; il s’agit de feu le Professeur Mamadou Lamine Traoré et d’Ibrahim Boubacar Keita. Tous ont fini naturellement par être victimes de leurs qualités pour lesquelles ils étaient applaudis par le peuple. Le Professeur Dioncounda qui n’a jamais été au premier rang au moment où avaient lieu les règlements de comptes au sein du Parti au détriment des grands stratèges sus cités a donc été hérité d’un fauteuil qu’il n’avait jamais réclamé jusque là, se contentant de recoller les morceaux chaque fois que la maison tremblait. Ce n’est pas un défaut bien au contraire, il a été perçu par ceux qui tiennent à l’ADEMA originel, cette formation dont le premier mérite est d’avoir renversé Moussa Traoré, un des plus grands dictateur du continent, entré par effraction dans l’histoire de notre Pays, Dioncounda donc est apparu comme le gardien du Temple. Il se trouve qu’en remontant plus haut l’histoire, il est connu comme étant au nombre des résistants. Vu sous cet angle et l’ascension soudaine de l’homme de Nara mise en rapport avec d’autres situations, donne à penser que c’est sans doute un juste retour des choses à l’endroit.

 

Le jeu de l’ombre continue t-il ?

Des qualités et ressources personnelles, le Professeur Dioncounda en a à revendre et c’est d’ailleurs pas pour rien qu’il a pu tenir le gouverner la barque jusque là après tant de tempêtes. Mais pour le pas de titan franchi au Cinéma Babemba ce samedi 30 Juillet 2011, il a plutôt bénéficié d’un sacré coup de pouce du jeu de l’ombre. C’est la donne la plus importante de ces primaires qui ont tenu en haleine les militants de l’ADEMA et plus largement la classe politique malienne pendant les trois dernières semaines. Il est vrai par ailleurs que cela se situe dans l’ordre normal d’une constance à l’ADEMA où très souvent, la Pièce est jouée à l’avance dans les couloirs avant d’être officiellement déroulée comme un tableau  sur la scène. En effet le renoncement soudain et inexpliqué des autres candidats en face du Président, s’explique autrement que par la nécessité de sauvegarder la cohésion du Parti, (autrement rien n’oblige le parti à garder des règles qu’il juge dangereuses pour son unité). Et cette explication ne peut même pas être le partage du gâteau, gâteau qui n’est pas encore dans le sac et qui s’il l’était ne suffirait pas à contenter tous les convives. La motivation des acteurs de l’ombre (les acteurs absents mais qui en réalité sont les plus puissants c.à.d. ceux qui tirent les ficelles et font les rois) a consisté à choisir Dioncounda pour barrer la route à d’autres, leurs pires ennemis, réels ou supposés. Pour ceux-ci Dioncounda n’existe pas, c’est un simple élément du jeu. Maintenant qu’il a ce mandat du Peuple de l’ADEMA  comme on dit, c’est au Professeur de se libérer des mentors, de jouer sur ses propres valeurs et de refuser que d’autres sans mandat continuent la partie de bal masqué. Ce sont eux qui ont créé artificiellement des rancœurs et même des animosités entre certains hommes politiques sur lesquelles ils n’ont de cesse de jouer et de capitaliser à leur seul profit. Mieux cette position les rend à jamais indispensables. Cette affirmation personnelle, le droit de s’émanciper de ces acteurs de l’ombre demande un certain courage dont le Professeur ne devrait pas manquer.

Piyahara Diamouténé

 

 

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