Elections présidentielles 2018 : Après les 10 ans de AOK, il y’a-t-il encore des abeilles dans la ruche pour reconquérir le pouvoir ?

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25ème anniversaire de: l’Adema : Le PASJ d’hier à aujourd’hui
La salle du palais de la culture lors des assises de l'Adema-PASJ (photo archives)

La Conférence Nationale du Parti Africain pour la Solidarité et la Justice (Adema) tenue les 25 et 26 mars 2017 au pavillon des sports du stade Modibo Keita restera l’évènement le plus important de l’année écoulée pour les militants des sections, les membres des coordinations des sections, les membres du Comité Exécutif, les membres des commissions spécialisées et les membres des partis politiques affiliés à la Convention de la Majorité Présidentielle (CMP). En effet, lors de cette conférence, qui est une instance de décision du parti, les délégués ont débattu de la question de candidature du parti au scrutin présidentiel de 2018.

À l’issue des travaux, il a été décidé du choix d’un candidat à l’interne pour représenter les abeilles lors des prochaines élections présidentielles. Au lieu d’enclencher le processus de désignation de ce candidat conformément aux textes statutaires du parti, les membres du CE ont pris à contre-pied le peuple ADÉMA en organisant une retraite le samedi 22 juillet 2017 à l’hôtel Timbouctou. Cette retraite qui a accouché d’une plateforme est à l’origine de la crise que traverse en ce moment le parti réputé comme étant le mieux structuré et le mieux implanté du pays. Un communiqué très flou a été lu à l’issue de cette retraite des cadres du CE car il contient un paragraphe à polémique et dont le caractère confus et ambigu n’a laissé personne indifférent. Dans ce paragraphe il est dit que : « cette plateforme servira de base de négociation autour des conditions de soutien au candidat rassembleur et consensuel issu des rangs du parti, le cas échéant, du candidat issu de la coalition d’un ensemble de partis politiques».

De l’avis des abeilles, ce qui est inquiétant dans ce passage, c’est que le terme « cas échéant, du candidat issu de la coalition d’un ensemble de partis politiques » prête le flanc aux frelons de la ruche d’envisager le soutien du parti, dès le premier tour du scrutin au président Ibrahim Boubacar Keita, candidat potentiel de la CMP. Ce qu’il faut comprendre c’est que la retraite n’est que la délocalisation d’une réunion du Comité Exécutif. N’étant pas statutaire, elle ne peut en aucun cas entacher les résolutions de la 15 ème conférence Nationale. Aux ministres ADÉMA du CE membres du gouvernement du Premier ministre SoumeylouBoubèyeMaiga et aux militants qui sont allergiques à la question du choix d’une candidature à l’interne de comprendre que la meilleure aide qu’ils puissent apporter au candidat de la CMP en Juillet prochain c’est de l’amener un parti uni et solidaire afin de lui offrir la victoire. Or ni Kalfa SANOGO (militant et membre fondateur du parti) ni Dramane Dembélé (vice-président du CE) respectivement actuel maire de la commune urbaine de Sikasso et candidat malheureux aux élections présidentielles de 2013 ne sont dans cette dynamique. En effet, Kalfa sur le plateau de l’émission “l’invité Politik” d’Africable télévision du dimanche 24 Décembre 2017 a clairement dit à qui veut l’entendre qu’il sera bel et bien candidat aux élections présidentielles de 2018 et Dramane a soutenu le Dimanche 21 Janvier 2018 sur le même plateau de la même émission que le parti ADÉMA aura son candidat en 2018. Et pourtant le président du CE, le Pr. Tiemoko Sangaré, lors de la traditionnelle présentation des vœux à la presse nationale et internationale du 27 Janvier 2018, est resté figé sur la Déclaration issue de la retraite du CE du 22 Juillet 2017 lorsque la question de la candidature interne a été soulevée par un journaliste. Ce qui signifie qu’à moins de six mois des élections présidentielles le CE est dans la logique de trahir le peuple ADÉMA en faisant le choix d’un candidat en dehors de la ruche. Puisque toutes les abeilles sont unanimes que la région de Sikasso est le plus grand bastion électoral du pays et que pour être président du Mali il faut impérativement gagner la confiance de l’électorat de cette localité alors on peut dire sans se tromper que si les militants souhaitent vivement que l’ADÉMA revienne au pouvoir en 2018, 16 ans après leur défaite de 2002 ils doivent désormais s’unir comme un seul homme derrière un candidat consensuel. Ce dernier permettra non seulement de reprendre leur parti des mains des fossoyeurs non moins cadres véreux du parti. Après tout la raison d’être d’un parti politique n’est-elle pas de conquérir et d’exercer le pouvoir?

Sambou Sissoko

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