Élections législatives : Les Maliens ont voté comme les partis ont battu campagne: sans enthousiasme

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Vote-kidalMais le scrutin d’hier reste valable, puisque n’ayant été nullement entâché d’irrégularités majeures.

 

 

En dehors de quelques petits incidents, vraiment mineurs, le 1er tour du scrutin législatif d’hier s’est déroulé sans grosses difficultés. Les bureaux ont ouvert généralement à l’heure, le matériel électoral était partout disponible sur l’ensemble du territoire national.

 

 

Au nord du pays, où l’on craignait des actions violentes des forces jihadistes, le scrutin d’hier s’est déroulé à Gao, à Tombouctou et à Kidal sans troubles. C’est dans le cercle de Goundam que deux incidents plus ou moins mportants ont eu lieu: à Bajakary, à 80 km de Goundam, des hommes armés ont enlevé une urne, et à Takoubao des cartes d’électeurs ont été confisquées. Ces incidents n’ont fait aucune victime.

 

 

Le constat global qui se dégage du scrutin d’hier, c’est la morosité qui l’a marqué. Dans tous les bureaux de vote, au sud comme au nord du pays, les électeurs se sont présentés au compte goutte, malgré les moyens de transport déployés par les états-majors politiques pour les acheminer sur le lieu du vote. Une faible affluence qui va jouer sur le taux de participation, qui risque d’être très faible.

 

 

Cette faible affluence résulte de la façon dont les partis ont battu campagne : sans conviction. En effet, il appartenait aux partis politiques de mobiliser les électeurs, d’expliquer les enjeux. Ce qui a manqué tout au long de la campagne. En fait, il est difficile de dire aujourd’hui les grands thèmes abordés par les différents candidats. On a surtout noté une absence totale de thèmes et, pis, certains candidats ont tenu des propos qui démontrent clairement qu’ils ignorent ce qui est attendu d’un élu national. Il est surtout notable de souligner qu’aucun parti n’a tenu un grand meeting pour appeler les électeurs à voter pour ses candidats.

 

 

Une autre raison à la démobilisation des électeurs a été les alliances conclues “n’importe comment”. Les partis ayant laissé libre cours à leurs sections de monter les listes de candidatures comme elles l’entendent, évoquant le caractère d’élections de proximité pour les législatives, l’on a assisté à la naissance d’alliances contre-nature, de non sens, et très déroutantes pour les électeurs. Ceux-ci n’ont pas toujours compris que ceux qui prônent le changement fassent liste commune avec des candidats porteurs d’image et de valeur du passé.

 

 

Le cas au sein du Rpm, le parti présidentiel, a le plus dérouté les observateurs et les électeurs. Le Rpm s’est allié dans plusieurs circonscriptions avec des partis qui ont déclaré qu’ils seront dans l’opposition. Aussi, son seul thème de campagne a-t-il été qu’il faut donner une majorité confortable au nouveau président IBK au sein de l’hémicycle, tout en allant sur des listes avec des candidats qui n’ont jamais caché leur rejet de Ibrahim Boubacar Kéïta.

 

Pis, dans certaines circonscriptions, le Rpm a battu campagne contre des candidats présentés par des partis alliees à lui au sein du camp présidentiel.

 

 

Cette absence de stratégie cohérente chez le Rpm, qui devait en fait servir de locomotive au camp du changement (comme cela a été affirmé lors de la campagne pour la présidentielle), a fini par plomber la campagne électorale législative.

 

 

Enfin, comme dernier constat, les religieux ont confirmé leur activisme politique à travers les actions de “Sabati 2012” et celles du Chérif de Nioro. Ces deux pôles religieux ont fortement contribué à l’élection du président IBK. Alors question: les candidats soutenus par eux lors du 1er tour des législatives, hier, vont-ils se faire élire haut la main?

 

Quelque soit par contre le taux de participation du scrutin d’hier, celui-ci reste valable puisque n’ayant été nullement entâché d’irrégularités majeures.

Baba SANGARÉ

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