Elections législatives : leçons de conduite pour les médias

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Moussa Sinko Coulibaly,  ministre de l’administration territoriale
Moussa Sinko Coulibaly, ministre de l’administration territoriale

Les travaux d’un atelier sur les médias et les élections au Mali ont débuté mardi dans la salle de conférences du Gouvernorat du District sous la double présidence du ministre de l’Administration territoriale, Moussa Sinko Coulibaly, et de son homologue de la Communication et des Nouvelle Technologies de l’Information, Jean Marie Idrissa Sangaré. Cette session qui regroupe des journalistes de la presse privée et publique est destinée à renforcer les capacités des hommes et femmes des médias à donner la bonne information au moment opportun sur les programmes des candidats et sur les enjeux des élections législatives du 24 novembre.

 
La formation est organisée par le ministère de l’Administration Territoriale en partenariat avec le Projet d’appui au processus électoral au Mali (PAPEM).

 
Les travaux ont porté sur le cadre légal, les défis et les enjeux des élections. Le rôle et les responsabilités des professionnels de la presse en période électorale, l’expérience d’ici et d’ailleurs, l’organisation des élections en temps de crise en Afrique, les leçons pour les médias maliens ont notamment été évoqués. Il a été aussi question de la gestion de l’information dans un contexte de crise pour des élections démocratiques, transparentes, crédibles et apaisées.

 

Le Dr Abdoulaye Sall, ancien ministre des Relations avec les Institutions et président de Cri 2002, Alexis Kalambry, le directeur de publication du journal les « Echos », Mohamed Traoré, ancien secrétaire général de l’Assemblée nationale, et Cheick Oumar Maïga, journaliste et ancien secrétaire général du ministère de la Communication, ont expliqué que durant l’ère démocratique, la presse a pleinement joué son rôle en informant, expliquant l’importance et les enjeux des scrutins aux citoyens. Autrefois, a constaté l’ancien ministre des Relations avec les Institutions, les Maliennes et les Maliens allaient voter sans trop savoir le sens de leur choix. De plus en plus, ils ont cherché à avoir de bonnes raisons de faire leur choix afin de donner un sens et un contenu à leur suffrage. Ce changement de mentalité a toujours été un grand chantier au coeur des préoccupations de la presse malienne, a-t-il noté.

 

Abdoulaye Sall a souligné que les médias ont une place importante à occuper et un rôle stratégique à jouer dans les élections législatives. C’est pourquoi, ils doivent consacrer une attention soutenue aux dispositions de la loi électorale.

 

Le directeur de publication des « Echos », Alexis Kalambry a rappelé le double rôle de la presse en temps d’élection. Elle incarne, oriente non seulement l’opinion publique par le biais de ses éditoriaux, analyses, commentaires et chroniques, et est, en même temps, une garante de la démocratie et rempart contre les dérives.

 
La liberté de la presse témoigne du degré d’évolution et de démocratie d’une société. Le rôle essentiel des journalistes poursuit notre confrère est de rapporter fidèlement, d’analyser et de commenter si nécessaire les faits qui permettent aux électeurs de mieux connaître et de comprendre le monde dans lequel ils vivent. Une telle information, complète, exacte et pluraliste, est une des garanties les plus importantes de la liberté et de la démocratie, a soutenu le conférencier.

 

Si les informations d’intérêt public doivent circuler librement et en tout temps, les faits et les idées eux aussi doivent pouvoir être communiqués sans contraintes ni entraves, pense Alexis Kalambry.

 

Mohamed Traoré a lui commenté que le rôle des organes de régulation des médias en période électorale et souligné au passage le rôle négatif joué par les médias de la RDC et de la Côte d’Ivoire dans leur pays respectif pendant les élections.

 
Cheick Oumar Maïga a, lui, défini la déontologie comme l’ensemble des principes qui régissent une conduite professionnelle. Elle indique ce qui convient de faire tout en reposant sur un ensemble de valeurs personnelles, professionnelles, sociales et morales fondées sur des choix rationnels.

 

L’attitude déontologie consiste à appliquer ces valeurs dans le travail quotidien. Tandis que l’éthique est la raison, le bon sens d’un journaliste à pouvoir distinguer ce qui est juste, injuste, moral, immoral et amoral. Cheick Oumar Maïga a souhaité que ces aspects soient cultivés chez ses confrères des médias dans leurs genres journalistes, comme les débats, les portraits, les reportages, les commentaires et l’interview sur les programmes des candidats aux élections législatives.

 
A la fin des travaux le séminaire a recommandé une meilleure implication des journalistes dans le traitement de l’information et de la sensibilisation, l’appui du département de l’Administration Territoriale pour la bonne couverture médiatique des législatives du 24 novembre, la vulgarisation des textes de l’éthique et de la déontologie et une formation sur la loi électorale.

 

Dans son allocution de clôture, le chef de cabinet du ministère de l’Administration Territoriale, Chienkoro Doumbia, a promis que toutes les résolutions seront examinées avec attention.

S. Y. WAGUE 

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