Élections législatives Le Réseau Apem déconseille toute déclaration prématurée de victoire, avant la proclamation officielle des résultats

0

 

Ibrahim Sangho (face au micro), président du Réseau APEM
Ibrahim Sangho (face au micro), président du Réseau APEM

Les organisations de la société civile malienne, à travers le Pôle d’Observation Citoyenne Électorale (Poce), se sont mobilisées à nouveau, hier dimanche 15 décembre 2013, pour assurer une veille citoyenne pour des élections législatives transparentes et apaisées. A la veille du 2è tour, c’est-à-dire le samedi 14 décembre, les responsables du Poce ont animé une conférence de presse à l’hôtel Radisson Blu pour faire le point sur le déploiement des observateurs du Poce, qui se veut un outil d’alerte et d’accompagnement des organes en charge de l’organisation des élections.

 

Dans sa déclaration, le porte-parole du Poce, M. Ibrahima Sangho, a passé en revue les conclusions essentielles du premier tour des législatives, les constats, les défis et les recommandations formulées pour améliorer les conditions d’organisation des élections au Mali à moyen et à long terme.

 

Les constats faits par le Poce à l’issu du premier tour des législatives sont que :

– le taux de participation par rapport à l’élection présidentielle a chuté de 10 points (48 à 38 %). Mais ce taux est le plus élevé de tous les scrutins législatifs organisés jusque-là ;

 

– le taux de bulletin nul en baisse par rapport à la présidentielle (environ 400.000), mais toujours élevé (121.000) au premier tour des législatives ;

 

– la faible représentation des femmes sur les listes présentes au 2ème tour (27 seulement sur 254 au total) ;

 

– les actions d’intimidation et de démobilisation des électeurs à l’égard des femmes candidates, en vue de décourager le vote pour les listes comportant des candidatures féminines ;

 

– le faible niveau de formation et le très jeune âge de certains délégués ses partis politiques ;

– quelques cas de violences.

 

A la veille du deuxième tour des législatives du 15 décembre 2013, le Poce a fait des constats. Pour le Poce la campagne électorale s’est déroulée dans le calme. Mais, déplore le Poce, il a été signalé quelques incidents à Niono. Selon les constats du Poce à la veille du deuxième tour, la population semble plus mobilisée qu’au premier tour.

 

Dans sa déclaration, le Poce a formulé des recommandations à l’endroit des candidats, des partis politiques et groupements de partis politiques. Ces recommandations sont entre autres :

 

– de respecter le code de bonne conduite ;

 

– d’éviter toute déclaration prématurée ou hâtive quant à leur victoire avant la proclamation officielle des résultats ;

 

– d’user des voies légales en cas de contestation des résultats du scrutin ;

 

– de bannir tout acte de fraude et d’achat de conscience des électeurs ;

– de se faire représenter par des délégués capables de jouer leur rôle d’observateur partisan ;

 

– d’en appeler à leurs militants et sympathisants pour un scrutin apaisé et pour le respect du verdict des urnes ;

 

– la prise de mesures d’accompagnement pour une pleine participation de la femme à la vie publique.

 

En terme de fonctionnement, le Poce, mis en place par le Réseau Apem, est constitué de trois (3) chambres basées à l’hôtel Radisson Blu dont les rôles sont différents, mais intégrés dans un dispositif complémentaire de veille, d’alerte, d’analyse et d’influence sur le processus électoral. Il s’agit de :

 

LA CHAMBRE TECHNIQUE : constituée par 30 jeunes experts Tic et statistique de l’équipe de veille et d’analyse, chargés de recevoir les appels, données et informations fournies par les observateurs et superviseurs déployés dans les centres et bureaux de vote afin de renseigner la plate-forme Mali vote.com. Elle traite, vérifie et valide ces informations reçues qu’elle envoie durant le temps que durent les opérations de vote.

 

LA CHAMBRE INTERMÉDIAIRE : composée d’experts juridiques, politiques, électoraux, médias, genre et handicap et de journalistes consultants ; dédiés au monitoring. Dans sa mission, elle est chargée d’analyser les informations reçues de la chambre technique pour produire les rapports et communiqués relatifs aux opérations de vote : ouverture des bureaux de vote, déroulement des opérations de vote, le dépouillement ainsi que les incidents constatés pour envoi à la chambre politique.

 

LA CHAMBRE POLITIQUE : constituée et animée par des sommités et personnes ressources de la société civile qui ont développé des compétences et expertises sur la surveillance des processus électoraux. De part leur statut et crédibilité, ils agissent positivement à temps réel sur les dysfonctionnements, les insuffisances, et les irrégularités constatées en lien étroit avec la chaine de commandement territorial : gouverneurs, préfets et sous-préfets, les organes de gestion des élections, les partis politiques et les autres missions d’observations.

 

 

C’est grâce à cet outil qu’est le Poce, que le Réseau Apem, avec l’appui de ses partenaires reçoit et analyse à temps réel les informations provenant du terrain, donne une alerte précoce en réponse aux problèmes identifiés, et enclenche des actions pour corriger les dysfonctionnements et insuffisances constatés et prodiguer des recommandations pour le futur.

 

Le dispositif permet également au réseau de dégager les tendances des résultats des différentes circonscriptions électorales quelques temps seulement après la fermeture des bureaux de vote.

Modibo KONÉ

 

Commentaires via Facebook :