Mardi dernier, lors de sa rencontre de concertation avec le personnel du commandement (gouverneurs et préfets), le Premier ministre, Dr Boubou Cissé a mis le curseur sur les défis auxquels le Mali fait face, mais aussi, sur les activités prioritaires prévues en 2020. Il a invité les gouverneurs et les Préfets à retrousser les manches pour relever les défis de l’heure.
Cette rencontre est la réponse à l’une des préoccupations majeures du dialogue national inclusif à savoir, la création d’un cadre de concertation permanent entre le gouvernement et les représentants de l’état auprès des collectivités.
La liste des défis égrainés par le Premier ministre est longue, très longue. Il s’agit entre autres, de la lutte contre l’insécurité et l’extrémisme violent, le déploiement de l’administration et les services sociaux partout sur le territoire national. Autres défis évoquées lors de cette rencontre : l’incivisme grandissant, le banditisme, la délinquance juvénile, les litiges fonciers, les conflits locaux liés à l’accès aux ressources naturelles, l’exode rural et la migration, l’impact des faux médicaments sur la santé de nos populations, notamment des plus jeunes, le trafic de drogue et la violence qui en découle. Mais sur la sécurité, le redéploiement de l’administration et l’organisation des législatives que le Premier ministre a insisté.
S’agissant de l’organisation des législatives prévue, courant premier semestre de 2020, il a assuré que chronogramme sera adopté dans les jours à venir par le gouvernement.
Arrivé à terme depuis 2018, le mandat des députés a été prorogé à deux reprises, à cause de l’insécurité galopante marquée par des attaques terroristes au nord et au centre du pays. Une situation qui rend difficile, voire impossible l’organisation d’une élection dans ces localités. Aujourd’hui, la situation sécuritaire n’a pas beaucoup évolué, mais le gouvernement Boubou Cissé entend tout faire pour tenir les législatives en vue de renouveler le mandat des députés. Car pour lui, la vitalité et la stabilité de la démocratie malienne en dépend. Aussi, l’organisation des législatives dans les meilleurs délais, a fait l’objet d’une résolution du dialogue national inclusif. Le président de la République, l’initiateur de ce dialogue national a exigé que toutes les résolutions soient exécutées à la lettre. Nombreux sont les Maliens qui ne souhaitent plus une prorogation du mandat des députés. C’est pourquoi, sans tarder, le Premier ministre a pris le devant, afin de mettre la cheville ouvrière de l’organisation des élections en ordre de baille. Pour gagner ce pari, il a invité le personnel de commandement à plus de don de soi.
«Je vous invite à plus d’initiative et d’anticipation et à redoubler d’efforts et d’engagements pour la réussite de cette mission capitale pour la stabilité et la vitalité de notre démocratie, que le dialogue national inclusif a fortement recommandé au gouvernement sous forme de résolution», a-t-il notifié aux Gouverneurs de région et aux préfets.
Parlant de l’insécurité et du redéploiement de l’administration et des agents des services sociaux de base, condition sine qua none pour la tenue des élections, Dr boubou Cissé a laissé entendre que la victoire contre les forces du mal et contre l’obscurantisme se gagnera dans la République par la présence de l’Etat sur chaque portion du territoire national. «Elle ne se gagnera pas par l’abandon des populations aux mains de vendeurs d’illusions. Elle ne se gagnera pas non plus par l’existence de sanctuaires inaccessibles à l’état et son pouvoir régalien », at-il rappelé.
Le Premier ministre, Boubou Cissé n’a pas livré, de sa rencontre avec le commandement, comment il entend s’y prendre pour réussir l’organisation d’élections législatives, mais tout porte à croire qu’il fonde l’espoir sur l’accompagnement de la Minusma et des forces étrangères pour sécuriser le scrutin. Même si, ces derniers temps, une frange des Maliens exige le départ immédiat de ces forces du Mali, à cause de leurs résultats mitigés en matière de lutte contre l’insécurité.
Zié Traoré