Soumaïla Cissé de l’URD, Aliou Boubacar Diallo de l’ADP-Maliba, Cheick Modibo Diarra du RpDM, Modibo Sidibé des FARE AnkaWuli, Moussa Mara de YELEMA, Konimba Sidibé du MODEC devraient être tous dans la course pour les élections législatives du 29 mars (et 16 avril, le second tour le cas échéant) prochain. Un scrutin qui sera une jauge de taille pour ces leaders politiques, qui ne cessent de lorgner le fauteuil présidentiel.
Le chef de file de l’opposition, non moins président de l’URD, Soumaïla Cissé avait, un moment, refusé d’aller à la quête d’un nouveau mandat de député de Niafunké, dont il est originaire. Mais, fortement sollicité par les populations de Niafunké et par les notabilités du cercle, il a fini par accepter de se positionner sur la liste avec Dédéou Traoré. Même si celui-ci n’est pas très apprécié par les électeurs de cette circonscription électorale.
Soumaïla Cissé doit donc prouver à ses potentiels électeurs qu’il demeure attaché à son terroir et tient à, au-delà de ce cercle et de la région de Tombouctou, s’investir pour le Mali. C’est pourquoi, ces élections législatives doivent servir de rampe de lancement pour lui dans la perspective de l’élection présidentielle de 2023. Ce scrutin de l’après-IBK sera aussi pour lui sa dernière chance pour convaincre ses compatriotes sur sa capacité à diriger ce pays enlisé dans une crise multiforme. Il n’a donc pas droit à l’erreur en ne réussissant pas à se faire élire en vue de peser sur les futures réformes politiques. Même si lui, son parti et l’opposition ont boycotté le dialogue qui en tracé les sillons.
De même, d’autres leaders commeAliou Boubacar Diallo de l’ADP-Maliba, Cheick Modibo Diarra du RpDM, Modibo Sidibé des FARE AnkaWuli, Moussa Mara de YELEMA, Konimba Sidibé du MODEC doivent considérer ces élections législatives comme un test grandeur nature par rapport à leurs ambitions politiques respectives. Si Aliou Boubacar Diallo de l’ADP-Maliba et Cheick Modibo Diarra du RpDM ont surpris en se positionnant respectivement à la 3ème et 4ème place à l’issue de la dernière présidentielle (derrière IBK et Soumaïla), c’est qu’ils doivent avoir des arguments politiques pour montrer leur ancrage local respectif. Kayes peut-il élire le leader de l’ADP-Maliba, après le départ des Amadou Thiam et Sory Ibrahima Traoré (qui ont créé la FDP Mali-Koura) ? Rien n’est gagné d’avance. Dans la mesure où des prétendants sérieux de l’ADEMA (Mahamadou Cissé dit Bagagnoa), du RPM et de l’URD fourbissent les armes pour relever le défi de siéger à Bagadadji pour la région de Kayes.
Quid du président du RpDM, Dr Cheick Modibo Diarra, qui va croiser le fer avec des caciques du pouvoir comme Frankaly Kéita(RPM) et Ouali Diawara (ADEMA) en commune I du district de Bamako? Le défi est de taille pour le supposé ex-navigateur interplanétaire de la NASA, qui ne s’est allié qu’au modeste Parti citoyen pour le renouveau (PCR) d’Ousmane Ben Fana traoré, représenté par un illustre inconnu, Zamballa Diarra, fils d’un chef de quartier…
Les difficultés seront aussi de taille pour le leader des FARE AnkaWuli (opposition), l’ex-Premier ministre Modibo Sidibé, qui aura besoin de plus d’atouts que les insipides autosatisfactions autour des succès supposés de « l’Initiative Riz » pour gagner à Yanfolila. Ce cercle n’est-il pas quasiment un fief des Yaya Sangaré (actuel ministre Porte-parole du gouvernement) de l’ADEMA-PASJ ? Idem pour un Konimba Sidibé du MODEC, qui aura fort à faire dans le cercle de Dioïla, où des ténors comme Mamadou Diarrassouba du RPM font figure de favoris indéboulonnables.
En revanche, le président du parti YELEMA, l’ancien Premier ministre Moussa Mara pourrait tirer son épingle du jeu en commune IV du district de Bamako, où il a su imposer respect à l’égard de son parti. N’a-t-il pas été élu maire, puis réélu (après annulation de sa première élection) et réussi à mettre en difficulté aux législatives de 2007 un certain Ibrahim Boubacar Kéita ? Moussa Mara et son colistier, le jeune maire Assane Sidibé, pourraient résister aux assauts de défiance des autres adversaires politiques. Ce sera aussi et surtout pour prouver que ces législatives constituent des sortes de phases éliminatoires pour l’élection présidentielle 2023. Encore que, pour le leader du parti du changement, l’avenir est devant lui (il a moins de 50 ans) et le fait pour son parti d’avoir ménagé le pouvoir en place en essayant de respecter son « tonton », IBK, peut toujours servir…
Bruno Djito SEGBEDJI