Les Maliens étaient appelés aux urnes pour élire leurs représentants à l’Assemblée nationale. C’était le dimanche dernier. Ces élections se sont déroulées dans un contexte sanitaire lié à la propagation de la pandémie du coronavirus dont le Mali est plus que jamais concerné puisque plusieurs cas sont positifs.
L’affluence n’était pas au rendez-vous à l’occasion du premier tour des élections législatives de ce dimanche dans plusieurs centres de vote à Magnambougou. C’était la distribution de voix comme un casting dans un théâtre où les rôles sont repartis entre les différents acteurs. C’était un dimanche pas comme les autres. Chaque électeur avait alors un choix, entre aller voter et rester à la maison afin d’éviter tout risque de contagion au COVID19. Nonobstant la réticence face à la propagation de la pandémie du coronavirus, plusieurs Maliens se sont rendus aux urnes pour accomplir leur devoir de citoyens.
Et cela malgré le risque de contagion au COVID19. Dans les centres de vote que j’étais président du Bureau en commune VI, centre de Magnambougou projet du district de Bamako, l’ambiance n’était pas à la hauteur. Les électeurs n’ont pas répondu comme il se doit. À des moments, les bureaux et les assesseurs attendaient désespérément les électeurs. Car le coronavirus était présent dans l’esprit de chacun. La crainte de s’approcher à son prochain. Les gels hydro-alcooliques étaient à la disposition des électeurs et le mètre de distanciation était tant bien que mal respecté. Malgré ces mesures barrières pour prévenir tout risque de contagion, certains électeurs craignaient.
Parmi nos interlocuteurs, certains disent que ces élections législatives ne devraient pas se tenir ce dimanche, car le spectre de la pandémie du coronavirus plane dans l’air. La Commune VI est concernée, car il y a eu deux cas. D’autres exprimaient surtout leur désapprobation face aux mesures mises en place par le Conseil Supérieur de la Défense Nationale qui avait interdit un regroupement de plus de 50 personnes. Or, ces élections législatives contredisent clairement cette mesure. Reporter, ce scrutin devrait être la première mesure prouvant qu’ils ont un intérêt ou une inquiétude s’agissant de la protection de leurs concitoyens. Cela pourrait, peut-être, être un moyen pour masquer le contour frauduleux afin de gagner la majorité à l’hémicycle, a dit un interlocuteur.
Mohamed SOGODOGO