Pour permettre au nouveau président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, de gouverner avec une marge de manœuvre confortable pour remettre le Mali sur de bons rails, il faut que ses nombreux alliés ratissent large lors des prochaines élections législatives. Parviendront-ils à taire les divergences pour former une redoutable machine électorale autour du président?
Le parti du président Ibrahim Boubacar Kéita doit avoir quelques soucis à se faire. En terme d’implantation sur la vaste étendue du territoire national, le Rassemblement pour le Mali (RPM) a des progrès à faire. C’est pourquoi certains observateurs ont noté avec justesse que l’élection du leader du parti du tisserand n’est aucunement le fait de cette formation politique, bien affaiblie ces dernières années.
En effet, le peuple malien a largement voté pour IBK, le kankélétigui, un homme dont le discours de campagne relatif au ” Mali d’abord, l’honneur du Mali, le bonheur des Maliens… ” a eu un écho favorable. Ils n’ont pas du tout voté pour un IBK, porte-étendard du parti vert et or ; bien au contraire.
L’ancien Premier ministre s’est simplement imposé comme la solution à la crise malienne.
Par ailleurs, le RPM n’est pas suffisamment riche en cadres au point d’ambitionner d’engranger à lui seul la majorité des 147 députés de l’Assemblée nationale. Il en résulte que les nombreux partis qui se sont ralliés à sa cause pour le faire monter à Koulouba, doivent se mettre ensemble pour constituer une majorité parlementaire sûre acquise au programme du nouveau chef de l’Etat. Mais, à y voir de prêt, l’équation ne sera pas simple à résoudre, du moins pour le parti du tisserand. Pour la CODEM, YELEMA, le PCR, l’UM-RDA, le MIRIA, le FAMA, l’UDD, le CNID, le MPR, l’APR, l’ASMA-CFP et … l’ADEMA-PASJ dans une certaine mesure, un sursaut citoyen doit conduire à se partager les rôles.
Autour du RPM, ces formations politiques apparaissent comme un ensemble hétérogène qui pourrait susciter bien des rivalités à l’échelle locale.
Par exemple, en commune IV du district de Bamako, nul n’ignore l’adversité qui avait cours entre le leader du parti du changement, Moussa Mara et son aîné IBK aujourd’hui assis dans le fauteuil présidentiel. YELEMA a une forte assise dans cette commune phare de Bamako, dont M. Mara dirige la mairie. Le RPM d’Ibrahim Boubacar Kéita considère également cette commune, où réside IBK comme un bastion électoral. Il semble que le fils de Joseph Mara n’a pas encore fait le deuil de son ambition de devenir un des députés de la Commune IV. En remplacement de l’honorable Ibrahim Boubacar Kéita ? Le RPM l’entendra-t-il de cette oreille ? Quid du positionnement des nouvelles formations politiques comme l’ASMA-CFP de Soumeylou Boubèye Maïga et l’APR de Oumar Ibrahim Touré ? Ces partis et d’autres voudront à tout prix faire élire quelques députés pour affirmer leur existence et leur identité politique à l’Hémicycle. Pourquoi pas tenter de disposer d’un groupe parlementaire en s’adjugeant cinq députés dans leurs rangs?
De même, l’adversité entre la CODEM et YELEMA, dont les leaders respectifs, Housseini Amion Guindo et Moussa Mara avaient disputé le leadership des partis unis pour la République (PUR), n’est pas encore bien dissipée. Ces deux jeunes leaders ajoutés au président du PCR, Ousmane Ben Fana Traoré, sauront-ils devenir de bons alliés dans le cadre de ces législatives. Il faut l’espérer, surtout qu’ils avaient, avec le président du CNID-Faso Yiriwa ton, Me Mountaga Tall, été les grands artisans du regroupement politique centriste Convergence pour sauver le Mali (CSM).
Si la situation de l’ADEMA-PASJ n’est pas bien clarifiée du fait de la cacophonie enregistrée en son sein par rapport au ralliement à IBK, il faut reconnaître que sous l’impulsion de son candidat, Dramane Dembélé, un report massif de voix a été noté en faveur du candidat du RPM. Ce qui permet de conclure qu’une large frange du parti de l’abeille est acquise à la cause du nouveau président de la République.
Mais, étant donné que l’ADEMA ne sera pas prête à concéder sur la cinquantaine de députés dont elle dispose dans la législature actuelle, on peut craindre des frictions entre la Ruche et les nouveaux alliés politiques autour du président IBK.
En clair, le parti de l’abeille, ayant perdu la présidentielle, va certainement déployer son armada de cadres pour conquérir un plus grand nombre de députés. Ceci, au risque d’entrer en compétition avec le RPM et les autres alliés. Cette compétition peut fragiliser précocement l’alliance nouée autour du nouveau président de la République. Alors, dans diverses communes et cercles du Mali profond, on assistera à de rudes empoignades entre les différents partis.
Comment alors les listes de candidatures à ces législatives seront-elles constituées dans ce conglomérat de partis aux appétits bien aiguisés? Comment canaliser ces ambitions pour réussir à constituer une majorité claire autour du nouveau président de la République. Telle est l’équation qui se pose aux alliés du RPM. Eu égard aux nombreux ralliements dont a bénéficié le candidat Ibrahim Boubacar Kéita pour le second tour de la présidentielle 2013, les difficultés ne seront pas insurmontables pour donner au nouveau locataire du palais de Koulouba les moyens de sa politique. Histoire de lui donner les coudées franches pour exécuter son programme. Dans l’intérêt exclusif du Mali.
Moussa SIDIBE
Le Président de la République n’est même pas encore investi.Il le sera, après la fin du processus (proclamation des résultats définitifs par la CC), en septembre (quelle jour? on ne sait pas encore). Comment peut-on lui indiquer un calendrier à exécuter par le Gouvernement qui sera mis en place seulement après son installation. Il peut déjà avoir son équipe pour LUI mais il faut que celle-là s’installe d’abord pour commencer à travailler. Ce n’est pas le lendemain que le GVT se mettra à élaborer les textes relatifs à la convocation du collège électoral. Nous avons tous vu qu’il y a encore bcp d’insuffisances dans le fichier électoral qui doivent nécessairement être corrigées. ALORS PATIENCE!!!!!!!!!!!
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