Dans un communiqué de presse en date du 24 janvier 2020, le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) soulève des griefs sur la ténue des élections législatives de mars prochain qui seraient à l’origine d’une crise pré ou post-électorale. Cette sortie du FSD fait suite à la convocation du collège électoral par le gouvernement, le 22 janvier 2020.
Pour le FSD, la convocation du collège électoral sans les réformes législatives nécessaires et la correction des tares du système électoral est une volonté manifeste du gouvernement et sa majorité d’orchestrer un hold-up électoral. «Il s’agit donc, ni plus ni moins pour le Gouvernement et sa majorité, de procéder par malice, en prenant comme prétexte les résolutions du Dialogue national inclusif pour répéter le hold-up électoral perpétré déjà lors de l’élection présidentielle de 2018. Un tel projet est évidemment porteur des germes d’une crise électorale dont notre pays n’a nullement besoin aujourd’hui. Le FSD réaffirme sa volonté de prendre part aux élections législatives et tient le gouvernement pour responsable de toute crise pré ou pos-télectorale pouvant survenir en raison de la persistance des déficiences à l’origine des précédents reports», indique le Président du FSD, Soumaïla Cissé.
Les griefs du regroupement politique conduit par le chef de file de l’opposition portent essentiellement sur l’absence de débat entre les acteurs concernés pour s’assurer que les déficiences à l’origine des précédents reports ont été corrigées. Il s’agit de la situation sécuritaire, l’opérationnalisation des nouvelles régions et des réformes électorales dont la nécessité a été unanimement reconnue, selon le FSD. En plus de ces griefs, Le FSD met en avant la non prise en compte des conclusions de la mission de la Cedeao effectuée en octobre 2018 pour étouffer la crise née de la présidentielle de 2018. La délégation de la Cedeao avait émis la nécessité de la réforme, tenant compte des dysfonctionnements largement reconnus et évoqués par tous les interlocuteurs lors du scrutin présidentiel passé, «il est impératif que le Gouvernement et tous les acteurs sociopolitiques conviennent, de manière consensuelle, d’entreprendre des réformes courageuses des cadres légaux, y compris la Constitution de février 1992, et du système électoral avant de s’engager dans les prochaines échéances électorales que compte mener le pays…».
Malheureusement selon le FSD, depuis le dernier report des législatives et la signature de l’Accord politique de gouvernance, les maliens assistent à l’inaction et au manque de vision du gouvernement pour prendre en compte les conclusions de la Cedeao et instaurer le débat avec les acteurs politiques afin de doter l’architecture institutionnelle d’une nouvelle Assemblée Nationale légitime.
Réaffirmant sa volonté de prendre part aux élections législatives, le FSD exige un cadre de discussion pour convenir et adopter des réformes en matière électorale entre les partis politiques, les acteurs électoraux et les départements ministériels chargés des questions électorales. Selon le communiqué, seule une telle démarche permettra de redonner confiance à tous les acteurs dans les réformes législatives et le processus électoral.
Pour ce regroupement politique, toute démarche solitaire serait à l’origine d’une crise pré ou post-électorale.
N.D