La victoire écrasante des ‘’soumistes’’, à l’issue des élections législatives du 19 avril dernier, dénote de la bonne santé de ce parti pourtant victime de plusieurs coups bas, et augure de chaudes empoignades en vue des élections régionales à venir pour le contrôle de la localité qui a le plus grand électorat au Mali.
Même s’il est déconseillé de se saluer en se serrant les mains en cette période de crise sanitaire liée au COVID 19, la poignée de main de L’URD s’en est moquée dans l’application de cette mesure barrières à Bamako. Cette poignée de main s’est même renforcée à l’issue du second tour des législatives 2020 dans la capitale.Ainsi de zéro député à la législature sortante, le parti du chef de file de l’opposition, Soumaila Cissé, est devenu à l’issue du second tour des élections législatives du 19 avril dernier, dans la capitale, la 1ere force politique avec 4 députés contrairement à son adversaire juré, le RPM qui passe de la 1ere place avec 6 députés à 1 seul député, si la fameuse Cour constitutionnelle laissait les choses en l’état. Rares sont les observateurs ou analystes politiques, avant ce scrutin, qui avaient misé sur cette remontée fulgurante du parti de la poignée de main à Bamako. Cet état de fait peut avoir plusieurs explications : d’abord le rejet systématique de la gestion du parti au pouvoir par les bamakois. Malgré les moyens financiers colossaux, les électeurs ont préféré l’alternance. Exceptée en Commune II ou 2 députés sortant (Karim Keita du RPM et Hady Niangadou du MPM) ont pu se faire reconduire, toutes les autres communes ont congédié leurs députés sortants. Autre explication, ce sont les dissensions internes au RPM qui ont davantage fragilisé le parti présidentiel. Il y a les cas de Frankaly Keita (presqu’imposé et pas aimé au sein de la section Une du RPM) en Commune I, la candidature désavouée de Brehima Bomboté (qui a suscité plusieurs départs au sein de la section 3 RPM) en Commune III, le combat injuste contre le député sortant Moussa Diarra qui finira par claquer la porte de la section 4 RPM en Commune IV, la guéguerre Moussa Timbiné- Amadou Ouattara et Bokari Treta (tous de la section 5 RPM) en Commune V et les mêmes dissensions au niveau de la section 6 RPM en Commune VI. A ces dissensions, s’ajoute le choix des alliances. Au décompte final, la suprématie des tisserands dans la capitale (plus grand électorat au Mali) est devenue un lointain souvenir, ce que les partisans de Soumaila Cissé (toujours aux mains des ravisseurs) ont su exploiter. Cette nouvelle donne augure de chaudes empoignades pour les régionales à venir, et sera déterminante pour la fatidique 2023.
Oumar Baba TRAORE