La campagne électorale pour les élections législatives du 24 novembre prochain semble avoir du plomb dans les ailes. Une campagne très morose, totalement aux antipodes des enjeux que constitue ce scrutin.
Question de sous, ou de motivation ?
Après la ferveur populaire des scrutins présidentiels du 28 juillet et du 11 août 2013, sanctionné par des fortunes diverses pour chacun des protagonistes du microcosme politique malien, voici entamée la dernière ligne droite pour devenir « honorable député ».
En effet, la campagne électorale pour les législatives a démarré dans notre pays depuis le 3 novembre dernier mais, l’on peine visiblement à identifier un climat de liesse populaire de meeting et de caravanes à travers le pays.
Et pourtant, après les déconvenues d’un certain nombre d’acteurs politiques lors des joutes présidentielles de juillet et août derniers, nombre d’observateurs de la scène politique avaient prédit une certaine mobilisation pour cette échéance non moins importante.
Qu’est-ce qui explique cette “mise en berne” des drapeaux des acteurs politiques maliens ?
Selon des analystes avertis de la scène politique nationale, la démobilisation qui est notoire au niveau de l’électorat est vivement ressentie par les principaux candidats aux scrutins du 24 nombre prochain.
Par une forme de contagion, cette démotivation a atteint la plupart des hommes politiques qui se savent suffisamment discrédités aux yeux des populations.
Ce discrédit tire une large part d’explications dans l’amalgame liée à la constitution des listes hybrides de candidatures.
En effet, des adversaires politiques d’hier établissent de nouvelles alliances de circonstance (le temps d’une campagne certainement), on comprend aisément que les électeurs aient plutôt une certaine méfiance vis-à-vis de ces acteurs et autres candidats à la course pour Bagadadji.
Conscients de ces réalités, les principaux candidats hésitent à mener de véritables opérations de charme électorales dont ils ne sont guère sûrs du succès.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que sur le terrain strictement politique, la campagne pour les législatives à venir, semble avoir des grains de sable dans son engrenage. Seule une perte totale de confiance en soi , combinée à une indifférence notoire de l’électorat peuvent expliquer cette “hibernation” politique. N’est-ce pas là d’ailleurs la raison explicative de l’inflation des candidatures indépendantes ? Seuls ceux-ci tentent en effet un tout petit peu, d’animer la “galerie”.
En effet, comme visiblement la nature a horreur du vide, des opérateurs économiques, et autres hommes d’affaires sans coloration politique réelle, se sont jetés dans la course pour accéder au Parlement.
C’est cela l’équation que proposent les candidats indépendants pour « mieux faire » là où les politiques semblent avoir déçu les espoirs placés en eux.
C’est ainsi que l’on a enregistré plusieurs listes d’indépendants cette année.
Et, c’est parmi ces candidats que quelques acteurs fortunés tentent vaille que vaille d’occuper le terrain de la propagande électorale. Histoire de démarcher un tant soit peu les électeurs désillusionnés, afin de tenter de leur redonner espoir en la chose politique.
Autre raison qui explique cette morosité de la campagne est liée à la question financière.
Cela, parce que, certaines formations politiques ont cassé leur tirelire avec des dépenses au-dessus de leurs moyens au cours de la campagne présidentielle.
C’est peut-être pourquoi, en dehors de quelques piteuses affiches et des déclarations sur la télévision nationale et certaines radios, et dans quelques journaux de la place, la campagne électorale pour les législatives à venir… se cherche et se limite à quelques timides rassemblements sur les terrains de certains quartiers du District de Bamako et de l’intérieur du pays.
Malick Camara