La rencontre tenue en fin de semaine dernière a offert l’opportunité à la quarantaine de femmes, membres du Cadre de concertation des femmes des partis politiques de tirer les enseignements des élections législatives de juillet et d’août derniers, et de jeter d’ores et déjà les bases en vue des échéances communales de 2009.
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« L’ensemble des femmes du Mali, particulièrement celles du Cadre de concertation des femmes des partis politiques vous félicite et se réjouit de la confiance placée en vous les sept femmes dans l’actuel gouvernement. C’est un honneur, Mme la ministre, mais un honneur entaché de lourdes responsabilités. Votre parcours de femme battante vous impose le devoir de travailler à faire bien briller l’étoile de la femme malienne. Pour notre part, nous vous assurons de notre soutien effectif et de notre disponibilité entière pour toutes vos actions allant dans le sens de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, comme nous l’avons fait avec votre prédécesseur… » C’est en ces termes que la porte-parole du Cadre de concertation des femmes des partis politiques, Mme Mariko Korotoum Théra, a planté le décor, jeudi dernier dans la salle de conférence du Centre Awa Keïta, de l’atelier bilan de la participation féminine aux élections de juillet et août derniers. Organisé avec l’appui financier du Programme d’appui au renforcement de l’équité homme/femme pour la lutte contre la pauvreté et la promotion d’une bonne gouvernance, le présent atelier, qui a regroupé une quarantaine de participantes, avait pour but d’évaluer les appuis faits aux femmes dans le cadre des élections législatives de 2007, d’identifier les besoins spécifiques de celles-ci et de rédiger un rapport d’étape qui fera l’objet d’analyses partagées entre les membres du comité de suivi et les organisations et associations féminines non membres dudit comité au cours des tables rondes prévues à Bamako, Sikasso et Ségou.
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Pour la porte-parole de l’organisation des femmes politiques, Mme Mariko, le Cadre de concertation a, dans le but de mobiliser les femmes en tant qu’électrices et surtout en tant que potentielles candidates, organisé plusieurs activités en faveur de celles-ci à la veille des élections précédentes. Pour ce faire, des activités de sensibilisation et d’information ont été initiées, des modules de formation dispensés dans les huit régions du pays et le district de Bamako, notamment en ce qui concerne la levée, l’organisation et la gestion des fonds, les techniques de communication, l’élaboration et la présentation des messages de campagne, les techniques d’animation, etc. « En ce qui concerne la participation des femmes en tant que candidates aux élections législatives, nous avons obtenu un résultat assez satisfaisant avec 217 candidatures féminines contre plus de 1.000 pour les hommes. Il faut dire que l’on espérait faire élire plus de 15 femmes à l’Assemblée, sur 147 députés. Mais, à analyser ce résultat de près, on retient qu’il y a de réels motifs de satisfaction » a déclaré la porte-parole du Cadre de concertation des femmes des partis politiques. Arguant que tandis que l’Assemblée de certains pays africains, comme le Maroc, est constituée de 10% par les femmes du fait de la discrimination positive, dans notre pays elles sont de 10% également, mais par leur persévérance, et 27% de représentation dans le gouvernement par la volonté du chef de l’Etat et de son gouvernement. « Un grand pourcentage de femmes candidates n’a eu d’autre choix que d’aller sur des listes indépendantes, à cause malheureusement du refus de leurs partis politiques de les mettre sur leurs listes. La majorité des listes de partis politiques sur lesquelles figuraient des femmes, n’avait pas de réelles chances, au regard du faible niveau d’implantation de leurs partis et de la limitation de leurs ressources financières » regrette la porte-parole de l’organisation des femmes politiques. Qui déplore qu’en ce 21ème siècle, la femme malienne reste encore malheureusement fragilisée par le fait de l’amalgame fait de nos us coutumes et de la religion. « N’est-il pas temps que les femmes leaders cherchent à mieux connaître les fondements de nos us et coutumes, et le Coran ? Que dit celui-ci à propos des femmes et quelle interprétation en faisons-nous ? », s’interroge Mme Mariko. Avant de marteler que tout ceci ait malheureusement joué en défaveur des femmes politiques. « Nous avons vécu beaucoup de controverses durant les élections, comme par exemple des femmes leaders vendeuses de femmes ou plutôt de bétail électoral. Ceci est à la limite intolérable. Les femmes leaders doivent soigner leur image, travailler dur et surtout mettre la foi dans ce qu’elle font » recommande la porte-parole de l’organisation des femmes politiques. Pour Mme Mariko Korotoum Théra, cet écart considérable entre élus femmes et hommes démontre à suffisance que le chemin pour une meilleure participation de la femme dans la gestion des affaires de la cité est parsemé d’embûches. Des embûches qu’il faut obligatoirement surmonter d’ores et déjà en vue des élections communales de 2009, renchérit Mme le ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Mme Maïga Sina Damba, qui, saluant l’engagement du cadre de concertation dans le combat pour une meilleure représentativité de la femme dans la gestion de la vie publique, a rappelé l’urgence de la responsabilisation des femmes à participer à la gestion du pays. « Il convient de capitaliser les actions réalisées, d’identifier les contraintes et les obstacles en vue de promouvoir des stratégies nouvelles susceptibles d’avoir l’impact souhaité lors des prochaines échéances électorales », a déclaré la ministre. Ajoutant : «Mon département, convaincu que le respect et l’application effective des droits des femmes concourt réellement au mieux-être de toutes et de tous si nous voulons atteindre un développement humain durable, nous devons faire en sorte que ces dimensions soient prises en compte dans les actions à planifier » Ceci exige, précise-t-elle, que des efforts soient déployés pour relever le niveau de représentativité des femmes dans les différentes institutions nationales, régionales et internationales.
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Issa Fakaba SISSOKO
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