Elections générales et référendum de 2012 : Plus de 30 milliards et demi sont nécessaires

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A 90 jours des échéances électorales, le ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales, le général Kafougouna Koné, a tenu à faire le point des préparatifs du référendum et des élections générales de 2012, à travers une conférence de presse qu’il animait le lundi dernier, 30 janvier 2012, dans les locaux de son Département, en présence du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Sidiki N’Fa Konaté.

L’organisation du référendum et des élections de 2012 met en relief trois défis majeurs pour le gouvernement et la classe politique pour avoir des élections régulières et transparentes au terme d’un processus électoral accepté et avec un taux de participation honorable.


Le challenge est d’une grande importance pour l’Etat, a indiqué Kafougouna Koné qui a tenu à évoquer la longue chaîne du processus: la mise en place du dispositif de pilotage, le choix du fichier électoral, la soumission du budget au Conseil des ministres, la révision des listes électorales, la création des bureaux de vote, la confection et la distribution des cartes d’électeurs, la gestion des candidatures, l’organisation de la campagne électorale, le déroulement des opérations de vote, la centralisation et la proclamation des résultats et enfin la récupération et la conservation du matériel électoral.
Cette opération électorale  coûtera au budget national 30.512.348. 283  milliards de Fcfa.


Le processus prendra 4 mois à savoir : le 29 avril 2012 pour le référendum et le premier tour de la présidentielle ; le 13 mai 2012 pour le deuxième tour de la présidentielle ; les premier et deuxième tours des législatives pour les 1er et 22 juillet 2012.
Au niveau du Gouvernement, le ministre de l’Administration territoriale assure que le processus est bien engagé, notamment avec des actions menées dans  le respect du chronogramme: l’installation de structures fonctionnelles de pilotage des élections, le choix du fichier électoral, la relecture du Code électoral et la révision des listes électorales.


D’autres actions sont en cours d’exécution, a souligné Kafougouna Koné, en particulier l’acquisition et la mise en place des documents et matériels électoraux. L’identification, la désignation et la formation des agents électoraux, chevilles ouvrières des opérations de vote, sont aussi en cours, tout comme la confection des cartes d’électeurs et la création des bureaux de vote. Il est ainsi envisagé d’ouvrir 25 000 bureaux de vote pour le référendum et la présidentielle et 23 400 bureaux pour les législatives. Le bureau de vote comprendra un président et quatre assesseurs nommés par le préfet, le gouverneur du District pour Bamako, l’ambassadeur ou le consul général pour les missions diplomatiques et consulaires. Un délégué par parti, candidat ou liste de candidats, un délégué de la CENI et des observateurs accrédités sont également prévus.
L’occasion faisant le larron, le général-ministre en a profité pour rappeler les dispositions légales relatives aux conditions à remplir pour celui qui entend s’aligner à la ligne de départ de la course pour Koulouba. En effet, le candidat à la présidentielle est soumis  au paiement d’une caution de 10 millions de Fcfa et au parrainage de 10 députés ou de cinq élus communaux par région plus cinq du District de Bamako. Pour la présidentielle, le Collège électoral est convoqué le 30è jour avant le scrutin et pour les législatives, au plus tard 40 jours avant le scrutin. Pour la présidentielle, le Conseil des ministres du 18 janvier 2012 a ainsi adopté un décret convoquant le Collège électoral pour le scrutin du 29 avril en ce qui concerne le premier tour et le 13 mai en cas de second tour.
Le même décret a également fixé les dates de la campagne électorale. Pour le premier tour, ce sera du 8 au 27 avril. La campagne du second tour, quant à elle, débute juste après la proclamation des résultats définitifs du premier tour et ira jusqu’au 11 mai.
Des échantillons du matériel réceptionné ont été présentés par le ministre Koné aux journalistes. Les urnes sont de types: une petite et une grande. La petite servira au référendum et la grande à l’élection du président de la République. Quant à l’isoloir présenté, il permet de contrôler toutes les tentatives de fraude que pourrait entreprendre un votant tout en garantissant la confidentialité de son vote. Les bulletins de vote sont conçus de manière qu’aucune photocopie ne soit possible. Les formulaires des procès-verbaux sont aussi protégés car leur photocopie gomme l’en-tête. Autant de garde-fous pour assurer des élections transparentes et crédibles en 2012.


Sur la crainte d’une bonne tenue des élections au nord du Mali eu égard à la question sécuritaire, Kafougouna Koné a indiqué que  c’est à la Cour constitutionnelle de se prononcer sur la tenue ou non des élections. «Le rôle de mon Département est de préparer les élections», avant d’ajouter que  les préparatifs vont bel et bien se poursuivre, surtout qu’au Nord il y a une relative accalmie.
Le ministre de la Communication porte-parole du gouvernement, Sidiki N’fa Konaté a été interrogé sur l’éventualité d’un débat télévisé en direct entre les candidats à la présidentielle. En réponse, il a précisé qu’aucun texte ne fait obligation aux candidats de se rencontrer en débats contradictoires. Mais pour rassurer, il a laissé entendre que pour la bonne tenue des élections sur le plan communicationnel, un plan consolidé de communication est élaboré  par son Département en partenariat avec l’ensemble des acteurs du processus.


Rappelons qu’avant cette rencontre organisée par le ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales, la Délégation générale aux élections (DGE) avait rencontré la presse, le vendredi dernier, pour  faire le point sur la révision et l’élaboration de la liste électorale.


Ce travail se poursuit au siège de la DGE et à la Bibliothèque nationale. Le délégué général aux élections, le général Siaka Sangaré, et ses proches collaborateurs, ont expliqué à la presse le déroulement de ces opérations au cours d’une conférence de presse. Le travail de la DGE comporte trois phases. La première porte sur l’appui qu’elle apporte aux commissions administratives chargées de la révision des listes électorales. Ces commissions sont composées des représentants des partis politiques et de l’Administration. A ce jour, la DGE a envoyé 170 agents en appui auxdites commissions. Quant à la deuxième phase, qui se déroule actuellement, elle concerne la mise à jour du fichier électoral. Cette mise à jour cible les personnes radiées et consiste donc à nettoyer carrément le fichier. La radiation a concerné cette année les électeurs n’ayant pas retiré leur carte d’électeur lors des municipales de 2009. Pour ce qui est de la troisième phase, elle porte sur la personnalisation des cartes d’électeurs. C’est à dire l’élaboration de fichier. Cette mesure doit permettre de délester le fichier électoral de détenteurs de carte et dont l’existence peut être considérée comme douteuse. La situation du fichier électoral à la date du 31 décembre 2011 est établie comme suit: Inscription 501 164 dont 294 733 sont des jeunes de 18 ans; radiation 258 257; correction 78 856; cartes d’électeurs non retirées 1 801 447; cartes d’électeurs dont les titulaires se sont fait identifier 117107; cartes d’électeurs dont les titulaires sont non identifiés 1 684 190. 


Avec un taux exécution de 45 %, la DGE compte boucler toutes les phases avant fin mars. C’est seulement après que les cartes seront remises au ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales pour leur distribution. Espérons seulement qu’il n’y ait aucun impair sur cet agenda qui est du reste très serré.
Nouhoum DICKO

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