Le 25 mai 2011, l’UMP a fêté ses huit années d’existence. Cet anniversaire est placé, non sous le signe d’une quelconque festivité, mais dans le cadre de la concertation et de la méditation sur l’avenir politique du Mali. Cette réflexion et cette analyse ont été menées à travers un atelier tenu le 25 mai et le 4 juin 2011 avec le Bureau politique National du Parti réuni en sessions extraordinaires. Il s’est agi de réfléchir et de voir en détails la situation de notre pays à quelques mois de la fin du dernier mandat du Président Amadou Toumani TOURE. Les membres de cette instance supérieure de l’UMP se sont penchés plus particulièrement sur les points suivants : la situation politique nationale du pays, l’organisation et la tenue des élections générales de 2012 avec la problématique du fichier électoral, la situation économique du pays.
De la situation politique nationale et l’organisation des élections générales : L’UMP fait remarquer que la situation actuelle est marquée par une inquiétude certaine de la classe politique pour la tenue des futures échéances électorales. Le Parti a noté et déploré les tiraillements actuels entre la grande majorité des partis politiques et le gouvernement concernant le choix du fichier électoral et le respect des délais constitutionnels. Au cours des rencontres avec les partis politiques, initiées par le ministère en charge de l’administration territoriale, un large consensus des partis politiques s’était dégagé en faveur du RAVEC pour servir de matrice à l’élaboration du fichier électoral. A ce sujet, l’UMP rappelle les propos du Président de la République, du Président de la Cour Constitutionnelle, et de l’ensemble des acteurs de la classe politique concernant des insuffisances notoires du RACE. L’UMP rappelle également que lors des dernières rencontres entre les partis politiques et le Ministère chargé de l’administration territoriale, notre Parti comme la plupart des autres formations politiques avait affirmé sa préférence pour le RAVEC. Il s’est interrogé sur la réaction des partenaires techniques et financiers qui ont apporté au Mali leur appui pour la réalisation du recensement administratif à vocation d’état civil (RAVEC). Cela, si d’aventure, le Recensement Administratif à Caractère Electoral (RACE) était encore retenu pour les élections de 2012. L’UMP a jugé judicieux de dégager des projections d’électeurs à partir des résultats du RAVEC afin que la classe politique puisse réellement se faire une idée exacte de l’ampleur des débordements survenus avec le RACE. Des débordements qui ont du reste été dénoncés par les plus Hautes Autorités et même par le Président de la Cour Constitutionnelle. L’UMP est convaincue que l’exercice proposé est à la portée de n’importe quel informaticien. !
Par ailleurs, l’UMP exige que la refonte du fichier population soit exposée devant les partis et présentée sur un tableau détaillé des charges pour prétendre à plus de crédibilité !
Comme la majorité des partis politiques, l’UMP estime que l’amélioration de la qualité du fichier électoral du RACE, même purgé des cartes d’électeurs non retirées en 2009, n’est pas la solution idéale. Il est permis de douter de la pertinence juridique de cette solution car les titulaires de ces cartes seront fondés à se pourvoir de ce déni de la qualité d’électeur. Les responsables du MATCL, les acteurs politiques et les électeurs savent tous que ceci du reste ne saurait procéder, selon la loi électorale en vigueur, que d’une décision de justice ou d’un constat de décès.
Le Bureau Politique National de l’UMP s’est également penché sur ce qui fausse le jeu électoral au Mali notamment la présentation par l’électeur de sa carte d’identité nationale et sa carte d’électeur. L’exigence de la présentation de la carte d’identité au moment du vote, à moins d’une prise en charge de la confection gratuite par l’Etat de ce document pour chaque électeur inscrit doit être revue au Mali. Au Burkina Faso, au Sénégal voisins comme en France, la délivrance de la carte nationale d’identité est gratuite. Le système du paiement par les citoyens d’une somme, quel que soit le montant pour l’obtention de la carte d’identité nationale contribue à favoriser les partis nantis de moyens financiers conséquents et par voie de conséquence à pénaliser une frange importante de partis politiques notamment les moins nantis. L’obligation de paiement de cette pièce contribue à fausser le jeu démocratique au Mali.
Enfin, l’UMP dénonce un certain nombre de pratiques antidémocratiques en vigueur dans notre pays notamment. Il s’agit notamment de : la prolifération des votes par procuration, l’utilisation abusive des carnets de famille, l’achat des consciences par des procédés de toutes sortes.
Les dons d’argent, de « cadeaux « de toutes autres libéralités ainsi que le financement des manifestations folkloriques.
La possibilité de présenter des candidatures indépendantes.
L’absence de plafonnement des dépenses électorales et de système de contrôle de ces dépenses.
Si le CARI veut réellement être utile au Mali, il doit, compte tenu de l’immensité des tâches de préparation et la proximité des dates des élections, se limiter à cela en laissant au nouveau pouvoir le soin de procéder aux autres réformes.
Sur un tout autre plan, L’UMP demande que soient punis plus sévèrement les auteurs de la fraude électorale et de l’organisation d’affichages anarchiques avant l’ouverture officielle des campagnes. Le Parti exige que les auteurs de ces campagnes prématurées et leurs « candidats » réels ou supposés soient purement et simplement exclus par la loi du jeu électoral. Pour ce faire, l’Assemblée Nationale et les différents organes de régulation doivent d’ores et déjà prendre leurs responsabilités. Des moyens conséquents doivent être donnés à la justice pour punir les auteurs et leurs représentants responsables de telles initiatives qui violent la loi électorale. Dans un pays démocratique de tels manquements à la déontologie et à la loi électorale ne doivent pas restés sans suite.
Enfin, l’UMP exige que la CENI soit rapidement mise en place avec des personnalités neutres pour la préparation, l’organisation et le suivi du processus électoral de 2012. La classe politique dans son ensemble se doit de dénoncer Toutes ces dérives qui ont causé de graves incidents post électoraux dans maints pays.
Concernant la situation économique du pays, l’UMP déplore les graves entorses constatées dans la gestion des ressources de l’Etat tel qu’il ressort du dernier rapport du Bureau du Vérificateur Général. Il est fort regrettable que ce fût les partenaires financiers extérieurs, eux-mêmes qui eurent à dénoncer certaines situations dans la gestion des ressources mises à la disposition de notre pays. Cette situation interpelle chaque malien conscient du mieux être des citoyens.
Consciente de la nécessité de donner à notre pays une bonne image de marque à l’intérieur comme à l’extérieur, l’UMP recommande que soit entrepris un audit général de tous les départements ministériels, y compris la Primature, au cours des cinq dernières années. Cet audit devra aussi couvrir aussi tous les projets et tous les programmes. Le Parti souhaite que les auteurs de toutes les malversations constatées soient punis par la loi.
A la demande de son président qui a eu le privilège de diriger l’Education entre 2007 et 2009, l’UMP souhaite que cet audit commence par sa propre gestion de ce département. Celui-ci devra mettra en relief, sur le plan financier, les actes posés par le Ministre et ceux qui lui ont été imposés.
Au terme des deux séances consacrées à ces sujets, le Bureau Politique National de l’UMP a invité tous les partis politiques partageant les mêmes idéaux à rester vigilants dans la sauvegarde des acquis démocratiques chers à notre pays.
Il recommande enfin, compte tenu du temps disponible, de faire l’économie du référendum de la Constitution en laissant le soin de cette initiative à l’équipe qui aura en charge les destinées du pays au sortir des élections de 2012.
Fait à Bamako, le 7 Juin 2011
Pour le Bureau politique National
Le Président
Pr. Amadou TOURE