Elections générales de 2012 : Le gouvernement dans un manque de volonté politique

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Des réformes institutionnelles ont été annoncées par le chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, pour l’amélioration de notre pratique démocratique et un Recensement administratif à vocation d’Etat civil (RAVEC) a été lancé pour une refondation totale de notre fichier électoral dans la perspective des élections générales de 2012. Mais jusque-là aucun de ces projets ne semble être sur la voie de l’espoir. Pourtant la qualité des prochaines échéances électorales en dépend…….

Pour une meilleure consolidation de la pratique démocratique au Mali, le chef de l’Etat Amadou Toumani Touré avait mis en place le Cari (Comité d’appui aux réformes institutionnelles) présidé par l’ancien ministre Daba Diawara. Le Cari au terme de sa mission a remis ses conclusions au président de la République au Centre international de conférence de Bamako en avril 2010.

Dans ses conclusions, le Comité d’appui aux réformes institutionnelles pour une meilleure organisation des élections au Mali, propose la création par exemple d’une Agence générale aux élections, qui doit s’arroger certaines attributions du ministère de l’Administration territoriale et des collectivités locales, celles de la Direction générale aux élections (DGE) et de la Commission électorale indépendante (CENI) en matière d’organisation d’élections au Mali. Cette agence qui sera autonome doit permettre de mettre fin aux imperfections qui entachent l’organisation de nos élections. Après avoir reçu le rapport du président du Cari, le chef de l’Etat avait promis ce jour-là l’organisation d’un référendum d’adoption de ces propositions de réformes pour la fin de l’année 2010 après leur passage à l’Assemblée nationale pour toilettage. Mais curieusement, jusque-là, rien n’est fait. Le texte n’a même pas été envoyé au parlement à fortiori le proposer au référendum annoncé. Or, dans le chronogramme initial, tout cela devrait être réaliser avant fin 2010 pour permettre le début de la mise en œuvre desdites réformes cette année. Mais jusque-là, c’est le silence radio autour de la question. Certains pensaient en ces derniers temps le département chargé de la mise en œuvre de ces réformes dont le gouvernail est confié à Daba Diawara allait amener le texte au parlement. Mais curieusement nous sommes à seulement quelques mois du début de la campagne présidentielle de 2012, sans que le texte ne soit même parvenu à l’hémicycle.

A cela il faut ajouter la question du  Recensement administratif à vocation d’Etat civil (RAVEC). Cette campagne qui a été lancée en 2009 vise à recenser l’ensemble de nos compatriotes en vue de la refondation du fichier électoral. Car, il avait été constaté « qu’au Mali, l’état civil est aujourd’hui confronté à plusieurs difficultés d’ordre institutionnel, logistique et financier qui entament sa fiabilité et ses performances. Afin de permettre son adaptation au nouveau contexte sociopolitique, au phénomène de démocratisation des institutions et au respect des différents accords internationaux, le Gouvernement du Mali et ses partenaires conviennent de consentir des efforts importants en direction du système d’état civil dans sa globalité ». Selon les prévisions, c’est sur la base des résultats du RAVEC que le nouveau fichier électoral doit être construit dans la perspective des élections générales de 2012. Or, jusque-là cette opération n’arrive pas à livrer ses conclusions. Il est même établi qu’à la date d’aujourd’hui beaucoup de Maliens n’ont pas été encore enrôlés. On ne sait pas quand est-ce que le directeur national adjoint de l’intérieur, Moriba Sinayoko, chargé du pilotage de l’opération va livrer les conclusions de ses travaux afin que le processus de refondation du fichier électoral puisse prendre véritablement corps.

Le retard enregistré dans la mise en œuvre des ces différents projets ci-dessus cités ne manque pas de susciter des inquiétudes chez certains hommes politiques. On a pu s’en rendre compte lors du récent séminaire que le gouvernement a organisé au Centre international de conférence de Bamako (CICB).

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