Elections générales 2012: Quel avenir pour le Mali ?

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L’Initiative riz, au- delà du fiasco financier, a entraîné l’augmentation illicite du prix du riz aux dépens des masses travailleuses de notre pays. Là  aussi, il faut dire que tôt au tard le peuple malien demandera des comptes.

– Si sous Moussa Traoré, l’école était malade, aujourd’hui, hélas, elle se désintègre sous l’œil indifférent des décideurs de la République. De nos jours, l’école est devenue le sanctuaire de toutes les violences verbales et physiques non seulement entre les élèves et étudiants d’une part, mais aussi de l’autre côté, contre les professeurs. Peut- on aussi taire que l’école malienne est devenue un véritable dépotoir intellectuel. Cette baisse vertigineuse du niveau de nos contrefaçons, à toutes choses qui déshonorent notre système éducatif national et pour cause :

– Pour jeter la poudre aux yeux de ceux qui voulaient les croire, les autorités maliennes ont imposé à notre peuple et pour saboter la formation de nos enfants, ce qu’elles avaient gracieusement appelé la «Nouvelle école fondamentale» (NEF).

Le Programme décennal de l’éducation et de la culture a achevé de plonger notre système éducatif dans le labyrinthe de la déconfiture. La méthode syllabique est abandonnée au profit de la Pédagogie convergente. Tout se passe au Mali comme si notre système éducatif est le champ d’essai de méthodes colmatées par les néo colonialistes pour assassiner notre école et cela par la faute expresse de nos dirigeants sous l’œil insouciant de nos politiques à la recherche d’intérêts sordides. Aujourd’hui, l’école malienne est devenue le siège des affaires commerciales à multiples facettes : vente de brochures aux dépends d’une formation académique requise pour que notre pays soit au rendez vous du donner et du recevoir intellectuels des peuples de la terre.

– Des notes sexuellement transmissibles et financièrement transmissibles, des sujets d’examens font l’objet de trafics monétarisés.

– De la fraude organisée a lieu sans sanction.

– Des fuites de sujets sans que les responsables  soient montrés au peuple et punis à la hauteur des forfaits commis. Le manque de sanctions exemplaires est une raison de voir la pourriture se développer aux dépens de l’intérêt supérieur de l’école malienne.

L’école malienne a atteint un seuil de déconfiture si bien que les enseignants qui veulent s’assumer réellement sont traités de tous les maux d’Israël entre autres : méchants, inhumains, zélés, bref tout cela est encouragé par un laxisme coupable de la majeure partie des enseignants. A ce niveau, on préfère revendiquer des droits syndicaux sur un vrai fond de laxisme qui ne s’appelle pas ainsi dans les milieux enseignants.

Les parents d’élèves politiciens ne peuvent servir les intérêts supérieurs de l’école malienne même s’ils sont membres de l’Association des parents d’élèves (APE).

Comme pour jeter encore de la poudre aux yeux des aveugles, les gouvernants maliens organisent à tout bout de champ des fora sur l’éducation mais sans faire bouger l’école malienne. Mais il ne pouvait en être autrement quand on sait qu’au Mali les fora, les séminaires et tables rondes ou triangulaires sont des occasions pour les super experts de se faire des fortunes, sans se soucier de leurs portées sur la marche globale de notre école.

 De toute façon, que l’on  ne s’y trompe pas : l’école malienne s’enfonce, hélas, dans la caverne des ténèbres. La fermeture de certaines facultés de l’université crée dans la précipitation comme pour plaire à des forces occultes, fermeture qui équivaut à une «année blanche» a toutes les chances de briller par la routine chronique connue de tous ici au Mali. Dans tous les cas, il faut une autre école pour sauver l’avenir du Mali. Cela est d’autant urgent que ce sont les médiocres qui réussissent en période de désordre.

L’on avait pensé que les écoles privées pouvaient contribuer efficacement à rentabiliser l’enseignement au Mali. Mais force est de constater que ces écoles sont plus que jamais des dépotoirs ineffables et cela dans l’essentiel des cas. Le privé devrait briller par la concurrence au travail bien fait et non par la médiocrité. Hélas ! Bien  de ces privés reçoivent les élèves par copinage des hauts placés.

Dans moins d’un an, le Mali va vibrer au rythme du folklore électoral. Pour ce faire, les candidats ont commencé à se déclarer mais sans susciter chez nous le moindre enthousiasme quand on sait que notre modèle d’élection ne peut porter à la tête des affaires les hommes du changement véritable. Ainsi, ce serait une surprise agréable de voir les élections du type bourgeois de faire triompher les femmes et les hommes acquis à la cause des masses laborieuses du Mali.

 A présent, tous ceux qui sont acquis à la cause du changement révolutionnaire doivent travailler pour la recomposition du paysage politique national et surtout cesser de collaborer avec le diable. A ce seul prix, ils pourraient mettre un terme à la désagrégation de notre tissu socio- politique et économico- culturel !

A ce seul prix, un autre Mali est possible ! En attendant une compréhension judicieuse de la situation de lutte de clases entre les forces rétrogrades et les progressistes, il faut prier pour que Dieu sauve notre pays pour les joutes électorales de 2012.

Fodé KEITA

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