Au Mali, après la libération des territoires occupés, c’est l’élection présidentielle du 28 juillet prochain qui se profile à l’horizon. C’est le jour de départager tous les candidats qui nourrissent un destin présidentiel. Déjà, les jeunes de plus en plus nombreux ne trouvent plus grâce aux yeux de vieux barons de la scène politique. La principale critique formulée par ces derniers à leurs aînés, c’est l’échec à toutes les échelles de la vie démocratique depuis 20 ans. Ainsi, tiennent-ils, vaille que vaille, à tourner une page sombre de l’Histoire du Mali en s’érigeant comme un principal vecteur du changement. Pour atteindre ce but, la jeunesse malienne ne doit se faire qu’une seule conviction : un vote utile et massif qui fait d’elle non seulement des citoyens à part entière, mais des acteurs au service de la démocratie.
Avoir 18 ans, ce bel âge, constitue une étape importante à plus d’un titre dans la vie d’un individu. Il s’agit en effet, de l’acquisition de nouveaux devoirs envers la société. Cette étape est celle de la majorité civile qui fait appel à autant de vertus politiques : la capacité et à la responsabilité de l’individu. Par conséquent, il doit participer à la vie de sa collectivité : voter pour élire le dirigeant en qui il croit et qu’il veut pour son pays. C’est cet acte qui fait de lui non seulement un citoyen à part entière, mais aussi un acteur au service du développement et de la bonne gouvernance. C’est justement à ce message fort auquel qu’on assiste au Mali, un pays qui se trouve aujourd’hui dans la fièvre de l’organisation de l’élection présidentielle et qui vient de sortir de la tourmente djihadiste grâce à l’intervention de la France (Opération Serval du 11 janvier 2013).
L’opinion selon laquelle la jeunesse serait située à mille lieues de l’arène politique est très répandue en République du Mali. Cela peut paraitre comme une erreur d’appréciation au regard de la grande mobilisation d’Associations et de Mouvements de jeunes nés avant et après les événements de mars 2012 dont les leaders prônent à tout bout de champ un engagement politique sans précédent, pour opérer le changement dans la gestion des Affaires publiques.
Que deviendrait une société qui n’accorderait aucune valeur à sa jeunesse ? Que deviendrait-elle encore lorsque sa fleur de l’âge, cette couche de la société qui aspire à plus de liberté, à plus de rêves, à plus d’ambitions accepte de démissionner ? Autant de questions auxquelles les leaders jeunes devraient apporter des éléments de réponses au cours de la campagne électorale pour susciter des vertus citoyennes chez la jeunesse qui est, et, restera pour toute nation, l’espoir de demain, mais aussi le fer de lance de tout changement.
Les jeunes doivent changer de fusil d’épaule pour faire du changement une réalité. Cela est possible compte tenu du poids démographique des jeunes. Il ne s’agit plus de se laisser courtiser par des donneurs de pots de vin, de dessous de table pour acheter la conscience des uns et des autres. Une pratique qui demeure une insulte pour votre dignité, votre personnalité et même une offense pour le Mali que nous chérissons tous.
Jeunes du Mali, refusez le thé, le sucre, les t-shirts et les pots de vin qui ne vous sont offerts que pour vous corrompre et une fois élus, vos généreux donateurs vous tournent le dos jusqu’à la prochaine élection. Prenez votre avenir en main en choisissant en toute honnêteté l’homme ou la femme qui fera le bonheur de 14 millions de Maliens.
Si vous ne votez pas, la probabilité que les mêmes dirigeants reviennent et compromettent tout espoir de changement.
Vous devez voter pour les candidats qui incarnent l’espoir et qui mettent les questions de développement au cœur de leur projet de société. C’est- à- dire ceux qui proposent de lutter la pauvreté, les maladies, contre les discriminations et les inégalités, ceux encouragent la participation des jeunes au développement , ceux qui font de la refondation de l’école malienne une question essentielle, ceux qui veulent à tout prix lutter contre la délinquance financière et la corruption, ceux qui créent des emplois aux jeunes et promettent de sauver le Mali de la division.
Voilà le rôle et la place de la jeunesse en cette veille d’élection pour rendre au Mali sa fierté d’antan.
Moussa Wélé DIALLO