Après avoir reporté les assises de son Conseil national, le Parti africain pour la renaissance (PARENA) a tenu ce samedi 11 janvier au CICB sa Conférence des fédérations. Le thème en était «Paix, sécurité, cohésion sociale et intégrité territoriale du Mali». A l’ouverture des travaux, le Président du PARENA, Tièbilé Dramé, s’est posé beaucoup de questions quant au respect du calendrier électoral établi avant le début de cette crise au Nord du Mali. La rencontre a regroupé les cadres, les députés, les élus municipaux et les maires du parti du Bélier blanc.
«Le Mali vit les heures les plus graves de l’histoire de son millénaire. Jamais la cohésion nationale, l’unité nationale et l’intégrité du territoire n’ont été menacées à ce point. Cette guerre a obligé des dizaines de milliers de nos concitoyens à l’exil forcé au Niger, au Burkina Faso et en Mauritanie. Des militaires ont été faits prisonniers, et exécutés froidement, les mains liées dans le dos à Aguel Hoc», a déclaré Tièbilé Dramé, visiblement très attristé par cette situation, dans son entrée en matière face à des militants qui étaient venus de partout au Mali pour participer à cette rencontre. Ce qui a amené le Président du PARENA à se faire plusieurs interrogations par rapport à la tenue des élections aux dates prévues. Primo, s’est-t-il interrogé, si les rebelles ne déposent pas les armes, ne sommes-nous pas en droit de nous poser des questions sur la tenue des élections? Secundo, si le Mali est un et indivisible, est-il concevable d’organiser des élections bâclées sur une partie du territoire seulement? Tertio, dans la configuration actuelle, doit-on se permettre le luxe d’ajouter un conflit électoral à celui que nous connaissons aujourd’hui au Nord?
«L’heure est grave. Chaque Malien a mal quelque part au réveil d’entendre sur les antennes des radios internationales parler des atrocités dans notre pays. Nous avons mal pour nos frères exilés à l’étranger», a ajouté Tiébilé Dramé. C’est à cause de cette situation que connaît le nord de notre pays que le PARENA a été obligé de reporter son Conseil national, qui devait se tenir ce week-end à Bamako. Et cela pour la simple raison que l’heure est à la réflexion pour sauver notre pays et non à des moments de réjouissances, auxquels ce Conseil aurait pu donner lieu. Il devait aussi permettre au parti de réfléchir à son projet de société et de décider du choix de la candidature ou non du PARENA à l’élection présidentielle du 29 avril prochain.
Au cours de cette rencontre les responsables du parti du Bélier blanc vont donc se pencher sur ces questions pour leur trouver des réponses. C’est tout l’enjeu de cette Conférence des fédérations, qui sera sanctionnée par des propositions concrètes dont le PARENA fera part au public dans les prochains jours. Le patron du parti a aussi rappelé que le PARENA avait pris part à l’élaboration d’un plan d’action pour une sortie de crise qui a eu l’assentiment de la classe politique et qui a été remis au Président de la République. Et même mieux, Tièbilé Dramé a rappelé que le PARENA avait déjà attiré l’attention du gouvernement, en mai 2011, sur l’état d’impréparation des élections.
Youssouf Diallo
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