Le Réseau Ouest Africain pour la Surveillance des Elections (ROASE), une coalition de groupes citoyens non partisans d’observation de 11 pays ouest-africains (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Liberia, Mali, Nigeria, Niger, Sénégal, Sierra Leone, Togo), était en conclave à Bamako du 6 au 10 février 2012 pour partager des idées et des expériences sur l’organisation des élections paisibles et crédibles.
Au cours de cette rencontre un accent a été mis sur l’intégration de la méthodologie des Technologies de l’Information et de la Communication dans les efforts actuels de la société civile malienne pour l’observation des élections.
Le ROASE a rencontré la Commission Electorale Nationale Indépendante du Mali (CENI), la Délégation Générale aux Elections (DGE), le Ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales et certains intervenants œuvrant pour la promotion d’élections libres et équitables. Le ROASE salue les efforts de toutes les parties prenantes pour l’engagement démontré à ce jour à la tenue d’élections crédibles et paisibles en 2012.
Le ROASE exhorte toutes les parties prenantes à continuer le dialogue et à travailler pour résoudre tous les problèmes électoraux en suspens en temps utile afin que les candidats et les électeurs puissent attendre avec confiance des élections libres, justes, pacifiques, transparentes et crédibles en 2012. À cet égard, le ROASE invite les institutions publiques concernées à accélérer les travaux sur le fichier électoral, les autres documents électoraux et la sensibilisation des électeurs.
Le ROASE exprime ses vives préoccupations concernant la situation sécuritaire au nord du Mali et invite le gouvernement à prendre toutes les mesures nécessaires pour la protection des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire.
En outre, le ROASE lance un appel au gouvernement malien en vue de la ratification et la mise en œuvre de la Charte de l’UA, sur la Démocratie, les Elections et la bonne gouvernance. Il félicite les Etats membres de l’Union Africaine qui ont ratifié la Charte susmentionnée, notamment la Sierra Leone, la Mauritanie, l’Ethiopie, le Burkina Faso, le Ghana, le Lesotho, le Rwanda, l’Afrique du Sud, le Nigeria, la Zambie, le Tchad, le Cameroun, le Niger, la Guinée Bissau et la Guinée. Le ROASE encourage les pays africains qui n’ont pas encore signé et ratifié ladite Charte, à en faire une priorité.
Il invite toutes les organisations africaines de la société civile à relever le défi de la vulgarisation de cette Charte et celui du plaidoyer pour sa signature, sa ratification et sa mise en œuvre.
Le réseau saisit cette occasion pour accorder une attention particulière à la situation politique actuelle au Sénégal. Il condamne fermement les arrestations arbitraires et le mauvais traitement qui sont infligés à certains citoyens libres du Sénégal.
Le ROASE tient à réaffirmer les droits démocratiques inaliénables des citoyens du Sénégal à la liberté d’expression, de réunion, d’association et le droit de participer paisiblement à la gouvernance de leur pays.
Le ROASE appelle les institutions internationales comme l’ONU, l’UA et la CEDEAO à être proactives et responsables dans de telles situations de manière à sauvegarder les droits civils et politiques sur le continent.
En reconnaissance de la diversité des expériences et des leçons apprises à travers le continent, le ROASE met l’accent sur les questions suivantes:
1. Les gouvernements africains doivent aller au-delà de la simple expression de soutien à la Charte de l’UA sur les élections, la démocratie et la bonne gouvernance.
2. Les pays africains doivent mettre en place les organes permanents de gestion des élections crédibles animés par des dirigeants et des membres choisis sur la base de la probité, du professionnalisme et de l’impartialité.
3. Les gouvernements doivent créer un environnement favorable dans lequel les organisations nationales de surveillance des élections et les groupes d’observateurs internationaux peuvent librement observer et commenter tous les aspects du processus électoral.
4. Les groupes de la société civile doivent aider à des campagnes d’éducation civique sur l’ensemble du processus électoral.
5. Les organes de gestion des élections et les gouvernements doivent assurer l’accessibilité du processus électoral aux groupes marginalisés, y compris les handicapés, les jeunes et les femmes.
6. Les gouvernements doivent encourager les médias libres et indépendants comme moyen de promotion de la démocratie, la bonne gouvernance et la liberté d’expression.
Bruno LOMA
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