Elections générales de 2012 :Choguel tente d’exister

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Confronté à d’énormes problèmes internes, le Mouvement patriotique pour le renouveau tente de sortir sa tête de l’eau. Après plusieurs réunions à l’interne, le parti du Tigre veut faire entendre sa voix à l’occasion du débat autour de la préparation des prochaines élections générales. Au cours d’un point de presse organisé le jeudi dernier dans sa salle de conférence, son président, Choguel Kokalla Maïga, a annoncé que sa formation appuie la confection d’un fichier biométrique pour l’organisation de scrutins transparents et crédibles.

Le Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) a organisé le jeudi dernier une conférence de presse dans sa salle de conférence pour expliquer sa position sur le fichier électoral. "À l’approche des échéances électorales de 2012, la question de l’attribution et celle de l’exercice du droit de suffrage sont au centre des préoccupations de la classe politique.
Pour le MPR, sans listes fiables, il ne peut y avoir d’élections crédibles. Ce sont les listes électorales qui garantissent l’authenticité du scrutin et qui donnent aux institutions issues des urnes toute leur légitimité", a estimé Choguel Kokalla Maïga, le président du Bureau exécutif central du MPR. Il faut rappeler que la bonne organisation des élections générales de 2012 figure parmi les priorités du président Amadou Toumani Touré qui bénéficie du soutien du MPR depuis 2002. Dans une déclaration liminaire, le président du Mouvement patriotique pour le renouveau a tiré les enseignements de la crise politique née des élections présidentielles de 1997. La Cour constitutionnelle avait alors annulé le 1er tour des élections législatives en avril 1997 du fait, entre autres, de grosses lacunes dans les listes électorales. La présidentielle, reportée d’une semaine, aura lieu le 11 mai 1997 provoquant le boycott de huit candidats. La crise politique ainsi ouverte ne se résorbera qu’à la veille des élections de 2002 avec l’acceptation par l’ensemble de la classe politique de l’établissement de listes électorales sur la base d’un nouveau recensement, le Race (Recensement administratif à caractère électoral) grâce à la médiation de la société civile. Pour le leader du MPR, les résultats du Race qui étaient loin d’être parfaits, ont été acceptés comme une solution de sortie de crise, pour sauvegarder la paix sociale et le processus démocratique. "Ce bref rappel nous paraît utile parce que la problématique des listes électorales nourrit le terreau de la suspicion qui engendre la crise de confiance qui débouche inéluctablement sur la crise de politique", a indiqué Choguel Kokalla Maïga. Pour éviter une telle situation, le chef de l’État a engagé une réflexion sur la consolidation de la démocratie dans notre pays. "L’une des conclusions majeures de cette réflexion pour améliorer le système électoral, a été de proposer une réforme du cadre juridique des élections qui retient l’annulation par la voie législative des listes électorales actuelles et l’élaboration de nouvelles listes électorales sur la base d’un nouveau système d’inscription", a noté le président du MPR. Ce nouveau système procède à une identification des électeurs basée sur des technologies biométriques permettant de produire à la fois une nouvelle carte nationale d’identité et une nouvelle carte d’électeur numérisée avec photo incrustée. "C’est ce qui explique l’engouement et l’enthousiasme avec lesquels les Maliens ont unanimement accueilli l’initiative du gouvernement de réaliser le Ravec (Recensement administratif à Vocation d’État Civil)”, a commenté Choguel K. Maïga. Son parti estime, par conséquent, que l’établissement d’un fichier électoral biométrique constitue la "meilleure" solution pour organiser des élections régulières et transparentes.

Contrairement aux partisans du report des réformes politiques, le parti du tigre souhaite que ces réformes soient diligentées, en donnant la priorité à celles qui concernent le système électoral. Avec la volonté politique, l’engagement de la classe politique et l’appui des partenaires, estime-t-il, le gouvernement peut respecter le calendrier électoral. Les journalistes ont posé des questions sur le fichier électoral, la participation du MPR aux élections et au nouveau gouvernement. Le MPR va-t-il demander le report des élections, si ces réformes politiques et le fichier biométrique n’étaient pas faits, a ainsi demandé un confrère. "Pour nous, le report n’est pas d’actualité. Il appartient au nouveau gouvernement de matérialiser la volonté du président de la République d’organiser les élections générales en 2012", a précisé Choguel K. Maïga. Il a indiqué que son parti ne se situait pas dans une logique de boycott des échéances électorales. Le MPR qui va participer aux différentes élections soit en solo, soit en alliance avec d’autres formations politiques, va procéder au renouvellement progressif de ses comités, sous-sections et sections entre juillet et septembre, avant le congrès prévu au dernier trimestre de cette année. Le parti aura l’occasion de se pencher sur les questions relatives à sa participation aux élections et aux alliances. Choguel K. Maïga a rappelé que son parti était représenté au gouvernement par Mme Diallo Madeleine Ba. Une manière de mettre fin à la polémique sur le maintien de cette femme au gouvernement. Malheureusement, les faits étant têtus, la réalité au MPR est loin d’être rose.

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