Interpellé le jeudi 19 mai à l’Hémicycle par l’Honorable Kassoum Tapo sur l’organisation des prochaines élections, le ministre Kafougouna Koné n’a pas convaincu les députés.
En effet, à la question suivante: «A moins d’un an de l’élection présidentielle de 2012, pouvez-vous, Monsieur le ministre, nous édifier sur le fichier électoral et les listes électorales qui serviront à l’organisation desdites élections», les réponses du ministre Kafougouna n’ont pas séduit. Parce que, non seulement il a été incapable de dévoiler le calendrier du scrutin, mais aussi parce qu’il n’a pas pu préciser si ce sont les listes électorales actuelles ou celles qui seront extraites du RAVEC qui seront utilisées.
Mais beaucoup d’observateurs pensent que même si l’interpellation de Me Tapo était pertinente, il était mal placé pour évoquer la question, pour la simple raison que c’est lui qui avait organisé en 1997 les plus mauvaises élections que le Mali démocratique ait jamais connues. Avec plus de 17 milliards de FCFA mis à la disposition de la CENI de Me Tapo, le scrutin du 13 avril 1997 a été bâclé et beaucoup de circonscriptions n’ont pas voté, faute de listes électorales. Le scrutin avait été tout simplement annulé, pour être repris le 11 mai, en même temps que la présidentielle, boycottée par l’opposition, qui s’est ensuite retrouvée au sein du Collectif des partis politiques de l’opposition (Coppo). Ce fut la plus grave crise politique du Mali démocratique, avec, à la clé, la non reconnaissance des institutions.
D’autres, au contraire, estiment que Me Tapo, pour avoir organisé de mauvaises élections, est le mieux placé pour mettre en garde le gouvernement et l’inviter à mieux faire que la CENI de 1997. Ainsi, l’on pourra faire l’économie d’une crise postélectorale…
Chahana Takiou
