Dans un pays où tout est urgence, le budget prévisionnel des élections générales de 2018 est estimé à près de 100 milliards de F CFA par le gouvernement.
D’après le ministre de l’Administration territoriale, l’hypothèse de nouvelles cartes est sérieusement envisagée, mais aucun appel d’offre n’est pour l’instant lancé. “Le processus peut être rapide, garantit-il. Quand l’audit du fichier sera terminé, la production de nouvelles pourrait démarrer. Nous pouvons donc envisager le début du mois de juin. Le budget global selon l’estimation du gouvernement pour l’organisation des élections générales seraient 96 milliards F CFA”.
La Minusma serait le levier principal pour assurer la sécurité et l’organisation des élections générales 2018. Ce qui ne va pas l’encontre de son mandat qui consiste aussi à assister le processus électoral, il pourrait de son côté mobiliser plus de 7000 militaires et policiers pour le scrutin.
La sécurisation du Centre du pays, bien plus peuplé que le Nord (et donc avec davantage de bureaux de vote), sera une préoccupation majeure cette année. A Mopti, Soumeylou Boubèye Maïga a promis que l’Etat allait déployer tous les moyens pour y parvenir. Son gouvernement a mis sur pied un plan de sécurisation des régions du Centre, qui prévoit un renfort des effectifs militaires grâce à un soutien financier de 500 millions de F CFA ou encore le déploiement des préfets dans les zones où l’administration est absente.
“Nous avons déjà fait des progrès, souligne une source de la présidence. Depuis l’interdiction des motos et des pick-up dans plusieurs cercles au début du mois de février passé, le nombre d’attaques a chuté”.
Parallèlement à cela, les autorités ont lancé un dialogue avec les responsables civils, communautaires et religieux. Objectif : s’assurer de leur soutien et pacifier cette région souvent secouée par des tensions communautaires. Le Pr. Ali Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale, figure respectée de la communauté peuple est chargé de jouer le médiateur.
Pour l’organisation des élections, le premier tour est fixé au 29 juillet et l’éventuel second tour le 12 août. Ce calendrier doit permettre l’investiture du nouveau chef de l’Etat. En 2013 la période qui a été imposée par les partenaires techniques et financiers est loin d’être l’idéal. En saison hivernale entre les champs et les politiques, l’inondation et les zones inaccessibles, beaucoup d’observateurs craignent que les électeurs n’aient pas la possibilité de voter.
Depuis la fin de 2017, un recensement des nouveaux majeurs est en cours pour leur permettre de voter à la présidentielle. Cette révision exceptionnelle est censée se terminer en mars, un délai jugé parfois tardif par des observateurs. Si cette étape est franchie, le fichier électoral doit être audité et mis à jour probablement par les experts internationaux de la Francophonie.
L’opposition a réclamé l’audit qui devrait se conduire d’ici le mois d’avril. Le gouvernement va produire des nouvelles cartes biométriques pour remplacer les cartes Nina. Une innovation sur lesquelles les numéros de bureaux seraient inscrits et le lieu de vote pour pallier les problèmes d’orientation des électeurs, a expliqué général Siaka Sangaré, délégué général aux élections.
Moriba Camara