Le 25 octobre 2016 pour les communales et les régionales au plus tard dans le premier semestre de 2017. Voilà le calendrier que le ministre de l’Administration a soumis à l’examen de la classe politique au cours d’une réunion que l’opposition a boycottée. Si ce nouvel agenda est entériné par les politiques, on aura ainsi marqué un pas important dans la marche vers la clôture du processus électoral enclenché en 2013.
Ce mardi 12 avril 2016, le cadre de concertation Administration territoriale-partis politiques s’est réuni sous la présidence du ministre Abdoulaye Idrissa Maïga. Au menu de ce traditionnel cadre figuraient deux points: la relecture de la loi électorale et de la charte des partis politiques ainsi que l’examen de l’agenda électoral (le chronogramme et les échéances à venir). A peine le ministre de l’Administration territoriale avait ouvert la séance que les partis d’opposition avaient fait lire une déclaration par Djiguiba Keïta alias PPR du Parena (déclaration que nous proposons dans ce même numéro), avant de se retirer de la salle.
Les échanges pouvaient ainsi s’engager entre le ministre Maïga et ses interlocuteurs de la mouvance présidentielle. En effet, le ministre de l’Administration territoriale a dévoilé le nouvel agenda pour l’organisation des élections communales et régionales, lequel agenda veut que les élections communales se tiennent le 25 septembre 2016 et que les régionales et celles du district de Bamako interviennent dans le premier semestre de 2017. La plupart des partis politiques présents dans la salle ont favorablement accueilli cette proposition ministérielle, même si quelques modestes partis militent toujours en faveur du couplage des élections communales et régionales et la tenue desdites élections en 2016. Le président de l’Asma, Soumeylou Boubèye Maïga, est de ceux-là qui estiment qu’il faut aller aux élections malgré la difficulté du contexte. Selon lui, il est d’autant plus nécessaire de renouveler les mandats des conseils que ceux qui sont à la tête de nos communes posent déjà assez de problèmes de légitimité. Cela pose même des problèmes collatéraux à l’Etat, souligne M. Maïga qui a rappelé l’expérience des pays comme la Centrafrique qui vient d’organiser des élections dans des conditions similaires. Le plus important, estime le patron de l’Asma-CFP, c’est qu’on se donne les moyens de réussir ces élections. Ce fut le même son de cloche du côté du président du RDS, Younouss Hamèye Dicko. Lui qui s’est réjoui du fait que cet agenda respecte les six mois prévus pour la durée des autorités intérimaires. Partant, le Pr Dicko a fustigé l’attitude de l’opposition dont les griefs pouvaient, de son avis, être discutés dans le cadre de la réunion. «Il y a forcément une intention derrière, qui n’a rien de scientifique», a-t-il affirmé, menaçant que l’occasion ne sera plus donnée à aucun perturbateur pour jouer avec notre pays.
Pour le Dr Timoré Tioulenta de l’Adema/Pasj, si nous réussissons à mettre en place les autorités intérimaires, il y a de forte chance que tout le reste soit gagné. Toutefois, il a souligné la nécessité à faire en sorte que les élections se tiennent dans tous les cercles du pays, insistant sur les conditions sécuritaires.
En réponse à certaines préoccupations de ses interlocuteurs du jour, le ministre Abdoulaye Idrissa Maïga a fait remarqué que le renouvellement des mandats doit être le principe et non l’exception. Ce, pour ainsi insister sur la détermination du gouvernement à organiser enfin ces élections qui ont connu plusieurs reports. De son avis, vouloir aller au couplage révèle de l’incohérence pour la simple raison que cela remet en cause certaines conclusions du cadre de concertation. Le chef du département de l’Administration territoriale dit avoir, par ailleurs, pris acte du comportement des représentants de l’opposition, présents dans la salle. La précision est d’autant plus utile que le ministre Maïga estime que ceux qui posent des actes contre la République doivent être directement cités. Il s’est ensuite engagé à poursuivre le dialogue avec l’ensemble de la classe politique.
Au sujet de la loi électorale et de la charte politique, les politiques ont fait des observations relatives à la mission de supervision et des démembrements de la Ceni, les cartes Nina, la présentation des comptes des partis politiques, etc. le département de l’Administration territoriale, par la voix du ministre Maïga, a pris bonne note de ces observations et s’est engagé à prendre en compte celles qui lui ont paru pertinentes.
Bakary SOGODOGO