Elections communales et régionales : Vers un clash entre le RPM et certains partis de la CMP ?

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Une vue du présidium lors de la conférence de presse
Une vue du présidium lors d’une conférence de presse du RPM (photo archives)

Initialement prévues pour le 26 avril prochain, les élections communales et régionales ont été reportées à une date ultérieure. Un report qui permettra certainement aux partis politiques de mieux se préparer. Cependant, ces élections risquent de créer un froid entre le RPM, parti au pouvoir et certains  partis alliés regroupés au sein de la Convention de la Majorité Présidentielle (CMP).

Après l’élection  du candidat du Rassemblement Pour le Mali (RPM) à la présidentielle de 2013 et dont le pouvoir a été conforté par une majorité confortable des députés à l’Assemblée nationale, les tisserands ne misent que sur une dernière chose : rafler la mise lors des élections communales et régionales en remportant la majorité des postes de conseillers communaux et régionaux pour boucler la boucle.  Et c’est là que le parti présidentiel risque d’avoir des problèmes s’il  se sent suffisant et ne coopère par avec les autres partis de la mouvance présidentielle.

Un excès de confiance qui risque de conduire le RPM à sa perte

Après sa victoire à la présidentielle et aux législatives, nombreux sont les tisserands qui voient le boulevard grand devant eux et estiment que plus rien ne pourra arrêter leur élan. Surtout durant ce premier quinquennat d’IBK où le parti est aussi doté  de la majorité au niveau de l’Assemblée nationale, avec ses cadres occupants les plus importants postes de l’administration dont le département de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, ministère en charge de l’organisation des élections.

Lors de toutes leurs  dernières rencontres,  c’est le même refrain : « après avoir eu la présidence de la République, la majorité des députés à l’Assemblée nationale, nous allons clore en raflant les postes de conseillers communaux et régionaux sur toute l’étendue du territoire national… ». C’est le défi que le parti présidentiel entend relever à la faveur des élections communales et régionales à venir.

Et pour cela, le parti compte beaucoup sur sa jeunesse pour lui permettre d’atteindre ce résultat. D’où l’organisation  des conférences régionales de la jeunesse, le renouvellement des bureaux des sous-sections du parti à travers le pays, mais aussi les nombreuses visites sur le terrain du bureau national du parti avec comme seul message aux troupes : « restez mobilisés pour permette au parti de remporter ces élections ».

Lors de la conférence régionale de la jeunesse à Ségou, il ya quelques semaines, l’honorable Moussa Tembiné, président de l’Union des Jeunes du RPM  (UJ-RPM) a été on ne peut clair dans son discours à l’adresse de la jeunesse.

Selon lui,  « Politiquement, rien  ni personne ne pourra nous en imposer si nous avons la confiance et le soutien des Maliens. C’est pourquoi, nous devons travailler sans relâche et sans découragement pour mériter davantage cette confiance placée en nous ». Pou lui, cette confiance ne peut se conserver que par le travail, car la meilleure façon de soutenir IBK et de conserver la confiance des Maliens est le travail.

Pour lui, les choses vont de plus en plus vite et la moindre relâche peut être fatale pour un parti que l’on veut détrôner par moment et qu’on jalouse parfois dans un pouvoir qu’il considère légitime comme le sien.

« Seul le travail peut dissuader nos adversaires  et nous imposer comme la force incontournable qui soutient l’action du président IBK. C’est le travail qui fera que premiers aux législatives, nous serons premiers à l’issue des élections municipales qui se pointent à l’horizon », martèle le président de l’UJ-RPM. Avant d’ajouter que l’enjeu de ces élections est  d’autant plus grand que les collectivités décentralisées seront le cœur de la nouvelle configuration institutionnelle qui s’offrira au pays au lendemain des négociations d’Alger.

Selon lui, le parti doit aller à la base vers ses militants et faire adhérer le maximum de Maliens aux idéaux du RPM en créant le plus grand pole de rassemblement comme  le dit le nom du parti. Mais aussi rassembler le maximum de Maliens pour la mise en œuvre du projet du président IBK.

Moussa Tembiné a exhorté ses camarades à rester mobilisés pour être en mesure de gagner  largement les prochaines élections communales.

Et d’indiquer « Nous ne sommes pas seuls sur le terrain et nous ne sommes pas les seuls à revendiquer l’œuvre du président IBK et c’est donc par  le travail bien fait que nous ferons la différence ».

Le message du président de l‘UJ-RPM est clair : le RPM ne compte pas partager avec les autres partis les œuvres du président IBK quand arrivera l’heure du bilan. Même si certains partis dits amis du RPM, de part leur soutien au président IBK se voit directement concernés par les problèmes auxquels fait face l’actuel régime.

Le premier couac entre les partis de la majorité et le parti présidentiel risque de naitre à la faveur des élections communales et régionales à venir. Car, le RPM ambitionne de rafler la majorité des postes de conseillers, surtout les postes de maires au niveau des communes.

C’est le même objectif pour les autres partis. Même certains partis de la CMP qui affutent leurs armes et promettent de ne donner aucune chance au RPM. Car les élections communales sont des élections de proximité très différentes des consultations électorales législatives ou présidentielles.

« Nous avons perdu la présidentielle et les législatives, mais aucun parti ne pourra nous prendre la mairie », confie un conseiller municipal en commune VI.

Et un autre d’ajouter : « notre parti fait partie de la majorité, mais pour ces élections de proximité, le RPM n’aura aucune chance devant nous », indique ce maire qui a requis l’anonymat.

Même refrain chez un leader politique  qui indique que son parti a des conseillers et des maires dans plusieurs localités du Mali. Une situation qu’ils vont conforter lors des élections communales à venir, surtout que le nombre de postes de conseillers à pourvoir augmente de 1280.

Entre temps, les pontes du RPM, n’écartent aucune hypothèse. Même celle de créer des problèmes judiciaires aux élus qui ont la côte dans leur localité. Peu importe leur appartenance à la majorité présidentielle.

D. Diama

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