Après deux reports, l’on s’achemine vers un troisième, afin de mieux préparer les futures échéances électorales à venir. Le processus devait être couronné par les élections communales, régionales et du District de Bamako. Le ministre de l’Administration territoriale et la classe politique se sont rencontrés, le jeudi 15 octobre 2015, au siège dudit département. Au terme de cette rencontre, autorités et leaders politique sont unanimes sur le découplage des élections communales et régionales.
La rencontre, qui a marqué la reprise des consultations électorales, a enregistré la participation de plusieurs partis politiques. Entre autres, du Parena, de l’URD, de l’APR, de la Codem et du parti Yéléma. Lors de cette rencontre, le ministre Abdoulaye Idrissa Maiga s’était déclaré favorable à un découplage des communales et régionales, étant donné que c’est une première dans l’histoire des élections dans notre pays. Il faudrait bien les organiser afin de ne pas faire des frustrés, une fois encore, pour ne pas saper l’effort des autorités à aller vers une paix durable et définitive dans notre pays. Cette solution, soutenue par plusieurs leaders politiques et représentants de la société civile, semble bel et bien avoir été retenue par les responsables du département en charge des élections et des leaders politiques présents à cette rencontre. Mais ces scrutins ont été reportés par trois fois à cause de la situation sécuritaire dans certaines parties du pays. Le troisième report a été décidé par le gouvernement lors du Conseil des ministres du 21 septembre. Dans la foulée de cette décision, le ministre de l’Administration territoriale a demandé à la Délégation générale aux élections une analyse juridique des options d’administration des collectivités territoriales en termes d’avantages et d’inconvénients.
Cette analyse, qui s’appuie sur un certain nombre de textes de loi régissant les élections, a donné lieu à un document sur lequel le ministre de l’Administration territoriale et les responsables des partis politiques ont discuté. Le document expose les deux options juridiques qui s’offrent au gouvernement pour la gestion des collectivités territoriales après le 26 octobre. La première est de proroger le mandat des élus des collectivités territoriales par une loi. La seconde préconise de mettre en place des délégations spéciales.
En effet, le Mali est confronté à la tenue d’élections communales et régionales compte tenu de la situation sécuritaire sur le terrain. A défaut de ces élections, le gouvernement veut se mettre en parfaite harmonie avec les hommes politiques pour trouver la bonne formule, afin d’assurer la transition au niveau des communes. Quant à la date des élections, un cadre de réflexion a été mis en place, composé de membres de l’opposition, de la majorité et des partis centristes, qui statuera sur la date de la tenue des élections. Selon le ministre Maïga, la solution proposée a l’avantage de préserver l’esprit de la décentralisation et de contribuer à asseoir la stabilité en offrant la possibilité aux conseillers des collectivités territoriales de poursuivre la gestion des affaires publiques.
Le ministre de l’Administration territoriale s’est aussi déclaré partisan du découplage des élections communales et régionales. « Notre pays étant à sa première expérience en matière d’élections régionales, il est préférable de les tenir séparément même si cela pourrait avoir des incidences financières énormes », a-t-il argumenté. Dans cet ordre d’idées, il propose de tenir les élections communales à la fin du 1er trimestre 2016 et les régionales au cours du 3è trimestre de la même année.
Le ministre a aussi évoqué la mise en place rapide d’un comité conjoint pour mener la réflexion sur la loi électorale et la charte des partis politiques.
En ce qui concerne la Région de Kidal, le retour des fonctionnaires est prévu dans les prochaines semaines, rassure le ministre Maïga.
Paul N’GUESSAN