Les dates des élections communales et régionales ont été décalées de quelques mois. Pour donner le temps aux déplacés et aux réfugiés de regagner leurs résidences habituelles. Mettant à profit ce décalage de dates, les partis politiques s’activent et multiplient les prises de contact avec le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité. Ces prises de contact ont essentiellement trait à l’organisation et à la tenue d’élections communales et régionales propres et crédibles.
A l’analyse de ce qui ressort des différents entretiens, on peut être tenté de dire qu’on s’achemine vers un nouveau report desdites élections. Le problème qui se pose actuellement est celui de la prise en compte des jeunes gens qui ont atteint l’âge de la majorité après le dernier recensements et les personnes qui n’ont pas été recensées. Ce sont là des problèmes qui avaient suscité de vives tensions, lors des élections présidenielles et législatives de 2013.
Les échanges entre le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le Général Sada Samaké, et les représentants des partis politiques ainsi que les acteurs intervenants dans l’organisation des élections se focalisent surtout sur le fichier biométrique, les modifications dans certains textes (la loi électorale, le Code des collectivités et le statut particulier du district de Bamako), le couplage des élections communales et régionales, la revision des listes électorales, le chronogramme des élections et les missions de la Commission Électorale Nationale Indépendante (Céni).
C’est surtout la prise en compte des jeunes gens ayant nouvellement atteint l’âge de la majorité et les personnes non recensées qui constitue le véritable point d’achoppement. Raison pour laquelle le Ministre chargé de l’organisation des élections, Sada Samaké, a mis en place une commission chargée de réfléchir sur ce qu’il faut faire pour résoudre le problème des “nouveaux majeurs” et des “omis”, lequel problème avait occupé une large place parmi les critiques déjà formulées à l’endroit des autorités chargés de l’organisation des élections.
UN REPORT INÉVITABLE
Les conclusions de cette commission ont mis l’accent sur les contraintes de temps ne permettant pas de résoudre efficacement ces problèmes et tenir les élections communales et régionales au mois d’octobre prochain, comme annoncé. On retient des explications données par les experts que l’actualisation du fichier biométrique avec la production et la distribution de nouvelles cartes Nina aux “nouveaux majeurs” est une opération qui peut prendre entre 7 ou 8 mois. Ce qui sous-entend que les élections communales et régionales qui doivent boucler la chaine des élections générales dans notre pays pourront se voir décalées une deuxième fois.
Le report de ces élections est aujourd’hui une nécessité si l’actuel Ministre chargé de l’organisation des élections ne veut pas subir les mêmes critiques que son prédécesseur qui a organisé les élections de 2013. Les réflexions continuent au niveau des autorités compétentes en vue de trouver une solution à ce problème de prise en charge dans le fichier électoral des “nouveaux majeurs”.
La résolution de cette équation sera certes de nature à retarder la tenue des élections communales et régionales, mais permettra certainement de mettre notre pays à l’abri de tiraillements qui pourront souiller la crédibilité et la transparence de ces élections à venir. En tout cas, mieux vaut prendre tout le temps nécessaire en résolvant tous les problèmes qui pourront influer sur la crédibilité de ces élections que d’organiser des scrutins à la va vite et qui seront contestés par la suite.
Modibo KONÉ