Élections communales du 20 novembre 2016 : L’ADEMA-PASJ se meurt à Dioïla

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L’un des avantages de cette élection communale du 20 novembre 2016, a été de révéler le poids politique de chaque responsable politique dans sa section. Ce sont des élections de proximité. Elles permettent donc de savoir comment le premier responsable du Parti traite ses militants, s’occupe de l’organisation du Parti, motive les responsables à la base, le degré de loyauté envers les militantes et les militants. Il renseigne sur le degré de transparence dans la gestion des fonds de campagne et ou d’appui que le Comité Exécutif donne aux structures. En un mot, c’est le leadership du premier responsable local qui est évalué dans sa localité. Les résultats obtenus lors des communales du 20 novembre 2016, ont démontré que plusieurs responsables n’ont pas de poids dans leurs localités respectives.

Le cercle de Dioïla ne fait pas exception à la règle de mauvaise gestion qui a  conduit, le Parti à sa perte depuis 2009. De 2009 à maintenant, le Parti ne fait que perdre du terrain. L’ADEMA a été le premier Parti politique dans le cercle Dioïla de 1992 à 2013 en terme de représentativité à la base. Le tableau ci-dessous donne le poids politique de l’ADEMA-PASJ dans chaque cercle de la Région de Koulikoro en terme de nombres de conseillers communaux obtenus :

 

Cercles Score en conseillers Pourcentage/au cercle Rang
1 Kangaba 58/117 49,57% 1
2 Nara 85/185 45,94% 2
3 Kolokani 73/187 39% 3
4 Koulikoro 49/147 33,33% 4
5 Kati 172/587 30,80% 5
6 Dioïla 105/375 28% 6
7 Banamba 32/147 21% 7

 

Si l’ADEMA avait en 2009, 105 conseillers sur 375 et 4 maires soit 28%, en 2016, elle n’a eu que 37 conseillers sur 409 et 2 maires soit seulement 9%. Par rapport à l’année 2009, l’ADEMA a perdu à Dioïla environ 65% de ses conseillers, donc de sa base. Pour les hommes politiques avertis, ce résultat n’a pas été une surprise, pour plusieurs raisons à savoir que le Secrétaire général de la section bloque totalement pour son propre compte les fonds de campagne destinés aux sous-sections. Il n’informe aucun responsable politique à la base du montant alloué aux structures pour préparer les élections. Et cette pratique existe depuis 2009. Elle lui a permis de se faire élire Président de l’Assemblée Régionale de Koulikoro avec les 10 millions F CFA mis à sa disposition pour les communales de 2009. La même pratique a continué lors de la campagne présidentielle de juillet 2013. Les fonds alloués aux structures de Dioïla pour mener campagne afin de faire élire Dramane Dembélé d’un montant de 10 millions ont été également bloqués à son niveau. Ces fonds lui ont permis de se faire élire comme député.Pendant son mandat, à l’Assemblée Régionale de Koulikoro, sur le fonds SOTELMA, le Président ATT grand bâtisseur du Mali démocratique a octroyé à chacune des assemblées régionales du Mali 1 milliard de F CFA afin de doter chaque cercle de pied-à-terre. En lieu et place des entreprises agréées pour ce faire, il a créé lui-même son entreprise pour exécuter les dits travaux qui ont d’ailleurs été mal faits, car plus d’un bâtiment laisser filtrer l’eau et était inhabitable pendant la saison des pluies. Selon certaines sources, deux à trois présidents de Conseil de Cercle ont même écrit au Bureau du Vérificateur Général (BVG) pour une contre-expertise sur la qualité des bâtiments. Concernant le coût de construction d’aucun de ses bâtiments ne vaut 100 millions en réalité qui est le montant retenu par bâtiment pour son entreprise. Si les entreprises agréées avaient fait le travail, le coût moyen serait au maximum de 60 millions F CFA. Imaginez-vous ce qu’il a gagné dans ces marchés ?Alors peut-on dire que la fraude est-elle devenue son compagnon inséparable désormais ?

Les fonds alloués aux sections visitées par les délégations du Comité Exécutif, généralement d’un montant de 500 000F CFA, sont gérés à son seul niveau. Il les dépense comme bon lui semble.Dans sa gestion, il y a tout sauf la transparence. Son dernier coup en date a été le moulin que le Ministre ‘’Empe’’ a envoyé aux femmes de Dioïla. Au lieu de présenter cette œuvre salutaire à l’ensemble des 3 bureaux de la section du Parti et ceux des mouvements affiliés, il a préféré envoyé ce moulin dans son propre village. Aucun membre des trois bureaux n’a su que le moulin était arrivé à Dioïla.Les militants se plaignent comme quoi, il n’habite plus la localité et que c’est à l’approche des élections qu’il se pointe pour organiser une soit-disante rencontre avec le bureau de la section.

L’animation quotidienne du Parti n’est plus son problème. En effet, pour les militants de l’ADEMA dans le cercle de Dioïla, leur Secrétaire général au lieu de servir le Parti, se sert du Parti désormais pour sa promotion politique et sociale. Ils pensent par conséquent, qu’il est temps de changer la tête de la section,afin arrêter le processus de la mort lente du Parti dans cette localité.

Les militants à Dioïla ont eu honte de leurs résultats, du fait qu’ils n’ont eu aucun moyen pour mener la campagne électorale. Ils n’ont utilisé que le peu de moyens propres dont ils disposaient. Chaque chose a une fin, surtout les mauvaises pratiques.Pauvre Dioïla, une section qui n’endosse pas la responsabilité de sa révolte ne mérite pas qu’on est pitié de son sort !

Ivette GUINDO

Envoyé spécial à Dioïla

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1 commentaire

  1. Je crois que la gestion des fonds du parti doit être transparent à tous les niveaux aussi est ce que les militants payent les cartes????

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