En cette période pleine d’incertitude pour notre pays, tant les citoyens maliens ne savent plus à quel saint se vouer. Ballotés par les difficultés de la vie dues essentiellement à la mauvaise gouvernance qui a fini par gangrène tous les rouages de l’Etat, le malien s’éloigne de plus en plus des valeurs qui ont fait de son ancêtre soudanais un homme respecté et apprécié même par son ennemi.
Face à cette dérive collective, les musulmans du Mali ont décidés à faire entendre leur voix pendant la prochaine élection du Président de la République. Après le meeting géant du Haut Conseil islamique du Mali, où des voix très autorisées, ont clairement dit à qui veut l’entendre qu’il aura son mot à dire dans le choix des élus au Mali en 2012, notamment dans le choix du Président de la République, le samedi 21 janvier 2012, sans grande surprise, c’était le tour de l’Union Nationale des jeunes musulmans du Mali (UJMMA) d’emboucher la même trompette.
A la faveur d’une conférence populaire sur le thème « Rôle de la jeunesse musulmane dans le développement de proximité », organisée par l’UJMMA de la Commune I, son Mohamed Cissé, au nom du bureau national de l’Union des jeunes musulmans du Mali, a rappelé qu’à l’issu d’une rencontre de l’organisation des jeunes musulmans du Mali, le 31 décembre 2011, que des recommandations avaient été formulées, à l’intention de l’Etat, des leaders politiques et des leaders religieux. A l’attention de l’Etat du Mali, l’UJMMA a recommandé « l’organisation d’élections transparentes, justes et crédibles ». Elle a demandé à l’Etat de prendre toutes les dispositions nécessaires pour « l’information et la sensibilisation de la population sur les enjeux des élections ». Mieux, les jeunes musulmans du Mali ne sont pas passés par quatre chemins pour exiger des autorités maliennes « l’information et la sensibilisation de la population sur les reformes constitutionnelles et l’acceptation de la liberté d’opinion et d’expression des opposants aux reformes afin qu’ils puissent s’exprimer sur les médias publics pour permettre à la population de faire un bon choix ».
En ce qui concerne les leaders politiques, l’UJMMA a demandé « la tolérance et le maintien d’un climat paisibles pendant la période électorale » et « la présentation d’un projet de société bien détaillé, viable et fiable ». Sous forme de dénonciation, l’organisation des jeunes musulmans du Mali, a exigé « l’arrêt effectif des actions immorales pendant la période électorale tel les enlèvements d’enfant, l’exhumation des défunts… ». Et pour un climat apaisé pendant et après les élections, les jeunes musulmans ont demandé « la modération dans les actions » et « l’acceptation des résultats fiables proclamés ». A l’intention des leaders religieux, l’UJMMA a demandé « l’Unité d’action des leaders religieux et des associations islamiques durant la période électorale pour l’intérêt supérieur de l’islam ». Ils ont aussi souhaité « l’information et la sensibilisation des musulmans dans les Mosquées et dans les Zwiya lors des prêches et discours sur les élections » et « l’organisation de débat contradictoire sur es reformes constitutionnelles ». Pour l’application correcte de toutes ses exigences, l’Union des jeunes musulmans du Mali a proposé « la mise en place d’un comité de suivi et d’action dirigé par Shérif Ousmane Madani Haïdara, Guide des Ançar dines et comprenant : Thièrno Hadi O. Thiam de la CONFENAT, Bayela Bah de la LICSSMA, Yacouba Doukouré de Sikasso, l’Imam Koké Kallé, imam de la grande Mosquée, Imam Mohamed Haïdara de Hamdallaye et Mohamed Moufa Haïdara du Conseil régional des Chorfas du District de Bamako ». L’UJMMA donne mandat à ce Comité de suivi de réunir tous les musulmans à parler par une seule voix à l’occasion des élections 2012. Pour sa part, Macky Bah, Président de l’UJMMA, a déclaré que les jeunes musulmans du Mali, n’ont de candidat précis et font confiance à leurs Présidents d’honneur que sont Mahamoud Dicko, Président du Haut conseil islamique du Mali et Shérif Ousmane Madani Haïdara. « Leur décision sera celle des jeunes musulmans du Mali », a-t-il conclu.
Nouhoum DICKO