Élection présidentielle, Programme politique du candidat Mohamed Ali Bathily: « la société civile au pouvoir »

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Mohamed Aly Bathily, ancien garde des Sceaux, candidat à l'élection présidentielle malienne. RFI/Christophe Boisbouvier

Comme 23 autres Maliens, Mohamed Ali Bathily s’est engagé dans la course de l’élection présidentielle de cette année 2018. Cette candidature de l’ancien ministre est adossée à un programme politique : « La société civile au pouvoir ».

S’il était élu président de la République, le candidat indépendant Bathily travaillera sur un projet qui s’articulera autour de quatre axes : Plan Mali Développement dit P.M.D.» : une vision pour l’avenir ; La jeunesse et la justice d’abord ; Droits et devoirs des citoyens maliens, enfin Place du Mali en Afrique et sur la scène internationale.

Dans le premier axe, le candidat entend revaloriser l’image du paysan malien en accordant un intérêt particulier au monde rural, pourvoyeur de beaucoup d’emplois. Cela passera par la mise en place, par décret, de « Zones Spéciales Agricoles » à fiscalité avantageuse dans nos régions agricoles : région de Kayes, périmètre de l’Office du Niger, par exemple ; la construction de lycées techniques agricoles et d’un BTS « Ingénierie de l’agriculture » sur différents sites dont celui de Kayes, de Sikasso, ou encore de l’Office du Niger etc. Le développement des infrastructures et équipements. En ce qui concerne les routes, il s’agit d’asphalter 250 km de routes à Bamako intra-­muros et dans les autres capitales régionales, d’asphalter et d’entretenir les routes qui mènent aux mines de la Région de Kayes, pour le développement économique de cette région, d’asphalter la route Diboli -Bamako. En sus, le projet du candidat Bathily prévoit la réalisation de la route Tombouctou-Kidal, de la route Bamako-­Sévaré-­Gao, la mise en place d’une compagnie aérienne nationale pour les liaisons internes et internationales et la relance du projet de liaison ferroviaire entre Dakar et Bamako…
De même, la gestion des ressources naturelles, le développement de l’entreprenariat (industries de transformation, agro-industries, artisanat), l’accès à la santé, à l’eau, aux Tics n’ont pas été oubliés dans le programme de Mohamed Ali Bathily.

De plus, l’aménagement du territoire et l’habitat constituent des points importants dans le projet « La société civile au pouvoir ». Il y est question de la construction de logements (accès à la propriété et logements sociaux) avec pour objectif d’approcher le besoin actuel estimé à 450.000, dont 250.000 sur Bamako et sa région.
L’éducation est un sujet essentiel dans l’axe 2 du projet avec un focus sur la réforme du système éducatif malien qui sera adapté à nos besoins économiques. Le monde rural sera, lui, pourvu en forages et puits ainsi qu’en mâts solaires producteurs d’électricité. Ces mâts seront installés dans 3.000 villages identifiés et dépourvus de ces éléments essentiels au développement. Un budget de 39 milliards de francs cfa sera affecté à ce projet, le financement devant provenir de la politique de cartographie de la propriété foncière. La lutte contre la corruption figure aussi au nombre des priorités de l’ancien ministre de la Justice qui projette l’affectation d’une prime de résultats aux fonctionnaires qui auront contribué et mené à terme les projets quinquennaux. L’arsenal juridique sur la corruption sera parallèlement renforcé.

Le troisième axe du document insiste sur la refonte de la gouvernance avec la mise en place d’un gouvernement resserré d’une petite quinzaine de ministres, avec 9 hauts commissaires et 46 secrétaires d’État. Le candidat, s’il était élu, compte revoir la Constitution afin d’y intégrer les dispositions de l’Accord de paix d’Alger et y transcrire les recommandations qui en sont issues.

Par ailleurs, M. Bathily espère rationnaliser la gestion de l’Armée et parvenir à maitriser les coûts de la Défense et appliquer les règles de recrutement militaire sans complaisance. La refonte du système juridique et judiciaire, la mise en place d’une administration efficace et valorisée (culture de résultat), la liberté de la presse, de la télévision et de la radio sont également des points importants pour le prétendant au fauteuil présidentiel.
La question de la diaspora est en vedette dans le quatrième et dernier axe du projet « La société civile au pouvoir ». Sur le plan du transfert des fonds, une banque malienne dédiée aux investissements de cette diaspora sera mise à l’étude afin de permettre auxbMaliens de l’extérieur de continuer à transférer des fonds non­ négligeables pour le développement de leur village. Au sein de l’espace CEDEAO, le document prévoit l’accompagnement du processus de mise en place de la monnaie unique, prévue à l’horizon 2020, afin d’accélérer l’intégration économique de la région, d’accroitre les échanges commerciaux, les investissements et la libre circulation des biens et personnes au sein de la communauté, en dépassant l’obstacle du change. Sur le chapitre des relations extra – africaines, M. Bathily pense que le Mali doit axer l’aide internationale sur la formation, et non plus sur l’assistanat. Il a promis de valoriser la culture malienne, de protéger la religion, de garantir la liberté de culte et de lutter contre les déviances du djihadisme.
Massa SIDIBÉ

BIOGRAPHIE

Mohamed Ali BathilyAprès avoir été ministre plusieurs fois pendant le premier quinquennat du président Ibrahim Boubacar Keïta, Mohamed Ali Bathily, un juriste qui fut haut magistrat, professeur de droit, brigue pour la première fois la magistrature suprême.
Après le baccalauréat obtenu en 1971, Mohamed Ali Bathily, suit des études supérieures en France, à l’Ecole de la magistrature puis à l’Université de Californie du Sud à Los Angeles, (Etats-Unis). Docteur en droit, le candidat à l’élection présidentielle est aussi détenteur d’un diplôme en Administration de la justice.
Il a accumulé une riche expérience professionnelle puisqu’il a été magistrat, directeur de l’Institut de formation judiciaire, directeur de la Législation au ministère de la Justice, directeur de cabinet au même département, directeur de cabinet du chef de l’Etat lors de la Transition de 1991-1992, ambassadeur du Mali au Sénégal, puis fonctionnaire international. Il était avocat à la Cour au moment de son entrée au gouvernement en 2013.
Marié, père de 5 enfants, Mohamed Ali Bathily a pour loisirs la lecture et le sport.

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