Sauf retournement de dernière minute, les élections présidentielles se tiendront au mois de juillet 2013. Si tout le monde s’accorde sur la nécessité de tenir ces élections, qui garantiront un retour définitif de l’ordre constitutionnel après le coup d’Etat de mars 2012, les avis restent partagés sur la date fixée.
Le Mali peut-il tenir la promesse d’organiser les élections présidentielles dans le mois de juillet prochain, soit moins de 3 mois ? La question est très pertinente aujourd’hui quand on sait que le territoire national n’est pas complètement libéré des mains des terroristes. Kidal est le dernier bastion sans doute le plus important, des terroristes qui reste à libérer. Le contrôle de cette région jusqu’ici par le MNLA, est une insulte, selon certains, à la nation malienne et une menace sur l’intégrité du territoire national. Aujourd’hui, tout tient de la détermination des autorités de la transition de libérer la région de Kidal dans un bref délai pour permettre la mise en place des dispositifs indispensables à la tenue d’élections normales. Le temps imparti est- il suffisant pour rassurer que les élections pourront se tenir en juillet prochain ? La situation ambiguë autour de la ville de Kidal et de l’ensemble des villes du nord, nous incite à la méfiance.
Tant que le problème du nord n’est pas définitivement réglé, il est difficile de croire à une quelconque organisation de l’élection présidentielle sur la base des règle et principes démocratiques en la matière. Or, un gros point d’interrogation pointe sur les villes du nord en terme de sécurité. Chaque citoyen pourra-t-il voter librement selon son choix ? Le gouvernement veut bien y croire. Certains acteurs politiques, aussi. Mais, la guerre n’est pas encore finie et le Mali reste un champ de bataille pour les alliés républicains et les terroristes. Le problème des nombreux déplacés, demeure, également, entier.
En tout cas, face à la volonté inébranlable des autorités de la transition et d’une frange importante de la classe politique, il y a les sceptiques qui croient que l’heure n’est pas encore à l’organisation des élections. Le COREN a été clair sur la question. Le doyen Amadou Djicoroni est du même avis. Plusieurs autres partis et acteurs politiques ou de la société civile soutiennent la même position. « Même si on donnait tous les moyens matériels et financiers aux organisateurs des élections, elles ne peuvent être normales, transparentes et crédibles que dans le respect de certaines conditions de sa tenue » soutient-on.
En tout cas, il y a des risques de boycott des élections toutefois si elles doivent se ternir sans la réunion des conditions suffisantes. Imaginez le déroulement des élections sans une partie des régions du nord. La commission dialogue et réconciliation vise à faire en sorte que tous soient dans la prédisposition d’aller aux élections rassurés, réconciliés. Au regard des difficultés qui persistent, il reste clair que tout se jouera entre le mois de mai et celui de juin. Mais, le calendrier semble très serré pour le respect de la date initialement prévue.
Sinaly