Pour ce faire, les jeunes doivent s’approprier, entre autres, les dispositions de la loi électorale pour s’assurer de la régularité des opérations. Dans le cadre du renforcement des échanges entre les partis politiques et les organes de gestion des élections, l’institut électoral pour une démocratie durable en Afrique (EISA) a initié un atelier à l’intention des jeunes des partis politiques. La rencontre qui avait comme thème : « Contribution des jeunes des partis politiques à un retrait massif de la carte NINA et à une campagne électorale apaisée » s’est déroulée dans la salle de conférence du patronat.
La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le coordinateur de la cellule d’appui au processus électoral au ministère de l’Administration territoriale de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire, Issa Tiéman Diarra. C’était en présence de Justin Doua Gore représentant-Pays de ESIA Mali.
A l’entame des travaux Justin Doua Gore, a expliqué que son organisation a initié depuis le début du processus électoral dans notre pays une série de rencontres et d’échanges entre les partis politiques et le gouvernement qui a conduit ESIA à Sikasso, Ségou et Mopti. Un accent particulier a été mis sur la sensibilisation pour le retrait des cartes NINA.
Dans ce dessein, l’organisation a discuté la semaine dernière avec les femmes de cadre de concertation des partis politiques. Cette fois, c’est au tour de la jeunesse de bénéficier de cet espace d’échanges initié par ESIA-Mali.
L’objectif, selon Justin Doua Gore, est de faire en sorte que les élections à venir soient apaisées et acceptées de tous. De ce fait il y a nécessité pour l’ensemble des acteurs de communiquer et d’échanger afin d’éviter tout malentendu. C’est justement l’une des raisons, dira le premier responsable d’ESIA dans notre pays que sa structure a initié le présent atelier à l’intention des jeunes des partis politiques. Car la jeunesse dit-il joue un rôle primordial dans le processus électoral.
Souvent utilisés comme bras armé des politiques comme ce fut le cas en Côte d’Ivoire et bien d’autres pays, les jeunes doivent bien être outillés pour palier tout conflit avant et après les élections. C’est justement pourquoi les participants ont eu droit à une communication sur la prévention de la violence électorale. L’exposé a permis à l’assistance de comprendre qu’il ne peut y avoir une élection démocratique, une démocratisation, une consolidation de la démocratie dans un pays où la violence prévaut.
Le conférencier a exposé les risques de l’escalade en période électorale et a plaidé pour une campagne électorale apaisée afin d’encourager la participation effective de tous les citoyens aux élections et promouvoir la consolidation de la démocratie dans notre pays en cette période de post-crise. L’orateur a aussi esquissé les causes, les acteurs et la typologie de la violence électorale.
Une partie de la communication a été consacrée à la prévention et à la réaction face au phénomène. Ainsi pour prévenir la violence électorale, la jeunesse doit s’approprier les dispositions de la loi électorale pour s’assurer de la régularité des opérations. Les jeunes doivent aussi coopérer avec les organes de gestion des élections. Il est aussi nécessaire de créer un cadre de concertation entre les jeunes des partis politiques. Tout cela permettra aux jeunes, selon Justin Doua Gore, d’expliquer aux communautés les différentes dispositions prises pour le bon déroulement des opérations électorales. Il s’agira aussi et surtout de sensibiliser les populations sur leurs droits et devoirs en période électorale.
Les jeunes doivent jouer un rôle de médiateur si la situation commence à se dégrader entre les acteurs au lieu d’être les catalyseurs de conflit. Pour ce faire les jeunes doivent jouer un rôle d’observateurs actifs tout au long de la période électorale. Il faut comprendre que la période électorale est une période très délicate dans la vie d’un peuple.
C’est pourquoi chaque acteur doit prendre la mesure des conséquences dommageables à toutes les dérives d’où qu’elles viennent pour sauver la maison commune. A cet effet conseille Justin Doua Gore tout doit partir de la loi et revenir à la loi. Ainsi, des efforts doivent être consentis pour mettre les dispositions de la loi électorale à la portée du citoyen ordinaire. Ceci passe par une large vulgarisation du Code électoral et des textes subséquents.
Le coordinateur de la cellule d’appui au processus électoral au ministère de l’Administration territoriale, de Décentralisation et de l’Aménagement du territoire, s’est réjoui de la tenue de cette rencontre. La session, selon lui, donne l’opportunité à son département de communiquer avec les autres acteurs notamment les jeunes du processus électoral. Ces derniers sont non seulement des militants mais aussi et surtout des électeurs. Issa Tiéman Diarra a invité les jeunes à ne pas surtout oublier le contexte dans lequel les élections se tiennent cette année dans notre pays.
Les Maliens, toutes catégories confondues, doivent prouver à travers ces échéances électorales que nous sommes non seulement « aidables » mais que nous méritons l’attention et l’accompagnement de la communauté internationale. En effet, ces élections nous permettront de sortir définitivement du chaos où nous étions il y a une année. C’est dans ce souci dira Issa Tiéman Diarra que les autorités de la Transition ont décidé d’organiser le plus tôt possible les élections pour doter notre pays d’autorités légitimes afin de faire face au nombreux défis qui se posent à nous.
La rencontre a été bouclée par une communication sur l’importance du retrait de la carte NINA et le rôle de la jeunesse dans cette opération et une projection de film sur la « démocratie et élections ».
M. A. TRAOARE