Il n’est plus un secret pour personne que si la France est intervenue au Mali avec son armada de guerre, c’est d’abord pour foudroyer le Mouvement pour l’unicité et la justice en Afrique de l’Ouest (MUJAO) et Ansar dine qui avaient foudroyé le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) en quelques heures de combat. Au moment où la France intervenait militairement dans le nord de notre pays, le MNLA n’existait pratiquement plus sur le territoire national du Mali.
Après avoir laminé les groupes islamistes qui sont certes à laminer, la France a remis sur la table le problème d’une «nécessaire» négociation entre le gouvernement de la République du Mali et ledit MNLA.
Ayant compris que le MNLA n’existe plus que par quelques individus qui ne représentent pratiquement aucun groupement humain sur le territoire malien, la France avait fini de dévoiler à la face du monde que le MNLA est tout simplement son protégé parce qu’elle ne peut plus cacher son désir néocolonial de se voir «maîtresse incontestée» de la région de Kidal, à défaut de pouvoir annexer Gao et Tombouctou. Cela n’échappe plus à personne au Mali ni ailleurs.
Ayant aussi compris que sa politique néocoloniale risque fort de se retourner contre elle, la France a jugé bon d’imposer à notre peuple une date butoir (28 juillet 2013) pour tenir le premier tour de la présidentielle au Mali. Elle ne peut plus convaincre un vrai malien de sa ferme volonté de payer une partie de la dette qu’elle a endossée lors de la Seconde Guerre mondiale en faisant de nos grands parents et de nos parents des chairs à canon en vue de se libérer des serres de l’Allemagne nazie.
Cette volonté d’imposer à notre peuple cette élection, pour le moins peu crédible, cache mal cette autre volonté de la France d’imposer au Mali le candidat de son choix pouvant prendre la responsabilité sur lui d’accepter un «statut particulier» du Nord qui n’est autre que l’autonomie de cette zone dite «Azawad», avec en toile de fond son indépendance future.
Il est bon que les dignes fils du Mali comprennent à temps cette politique de rebalkanisation de notre territoire par la France néocoloniale. Le processus de balkanisation du Soudan en deux n’échappe à personne. Pour réussir sa politique néocoloniale de balkanisation du Mali, la France s’appuie sur des femmes et des hommes qui ont trahi notre peuple laborieux. A quel prix ? Nous ne le savons pas encore ! Ces femmes et ces hommes qui ont trahi la cause et l’honneur du Mali se sont honteusement couverts de la toile de la pitoyable démocratie importée de la France coloniale.
Ces femmes et ces hommes sont totalement comptables de cette trahison orchestrée de toutes pièces par les pseudo- démocrates de la fallacieuse démocratie à la malienne. Ils ont travaillé à mettre à genou le Mali par le biais des régimes d’Alpha Oumar Konaré et d’Amadou Toumani Touré (ATT).
Dès lors qu’Alpha a estimé que la démocratie n’a pas besoin d’armes mais de matériels agricoles, il s’est totalement discrédité à nos yeux. Le constat est là :
– Le Mali a plus que jamais faim dans l’ère de la démocratie.
– Le sabotage et le déshonneur de notre armée ont été entrepris en recrutant en son sein des rebelles recrutés avec des grades que tout le monde connaît, au mépris de ceux qui y sont depuis longtemps.
– L’accord d’Alger signé par ATT a achevé de planifier la partition du Mali, n’en déplaise à ces nombreux charognards qui trouvent l’opportune occasion de dévorer une fois encore, comme toujours d’ailleurs, les pauvres citoyens qui n’ont commis que le seul crime d’être nés pauvre. Cette occasion, c’est bien l’élection présidentielle que la France et ses valets maliens veulent pour notre pays, une élection bâclée et surtout sans avoir au préalable nettoyé la pourriture nationale que connaît le Mali depuis maintenant une quarantaine d’années (19 novembre 1968- 22 mars 2012 où des militaires patriotiques ont dit à ATT : «ça suffit»).
Il apparaît donc logique que ceux qui ont participé aux gestions calamiteuses de Alpha et de ATT se dressent contre cette action patriotique de militaires patriotiques : le coup d’Etat. Aussi, croyant ainsi se sauver la tête, ces vautours de la République sont obligés de remuer ciel et terre pour ne pas définitivement perdre le pouvoir.
Mais n’en déplaise à ces délinquants financiers et ces politiciens véreux, ils rendront compte de leur gestion apatride des affaires du Mali. Ces élections, notre peuple sachant enfin de tous ces candidats qui est qui et qui a fait quoi, doivent être l’occasion de prouver à la France et à ses mandibules maliennes qu’on ne peut pas continuer à tromper nos femmes et nos enfants qui se sont engagés à endurer tous les sacrifices pour l’avènement d’un Mali radicalement nouveau, débarrassé des vampires, des charognards et des escrocs de la démocratie à la malienne.
Notre peuple doit s’assumer en prouvant à la face du monde que la démocratie importée de France n’a jamais été qu’une occasion inouïe pour des femmes et des hommes de se nourrir de la sueur et du sang des masses laborieuses. Cela est d’autant indispensable que ce peuple doit comprendre que ces politiciens véreux ne peuvent servir ses intérêts et qu’il faut des hommes pour sauver son avenir.
Ces hommes doivent être recherchés non pas dans les discours mielleux et peu crédibles, non pas au sein de cette bourgeoisie nationale qui insulte l’avenir, mais au sein de ceux qui ne se sont jamais enrichis du labeur de nos masses laborieuses.
Les clients de consciences doivent se rendre à l’évidence que les citoyens prendront une partie de l’argent qu’ils ont frauduleusement acquis, mais que dans les urnes leur page sera tournée. Trop c’est trop. Il faut un Mali radicalement nouveau pour que les déprédateurs de son tissu socioéconomique et culturel lui rendent compte.
Fodé KEITA