Élection présidentielle du 6 mai au Tchad : Mahmat Idriss Deby indique la voie à Assimi, Ibrahim, Tiani et Mamady

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Arrivé au pouvoir il y a trois ans par un coup d’Etat, et cela suite à l’assassinat  de son père Idriss Deby Itno, le Général Mahmat Deby Itno, a décidé de sortir du cercle restreint des pays en rupture avec l’ordre constitutionnel. Il a accepté d’organiser l’élection présidentielle pour mettre fin à la transition. Ce choix semble être le fruit d’une mûre réflexion, il semble certainement arrivé à la conclusion qu’au 21ième siècle, il serait difficile de sortir du cadre global, du cercle vertueux de la démocratie pour inventer un autre mode de gouvernance sans l’aval du peuple. Il semble comprendre qu’on ne peut pas  aspirer amorcer un virage vers le progrès sans le quitus du peuple. Par cet acte il vient non seulement de donner la preuve qu’il n y a vraiment pas d’alternative à la démocratie, mais aussi et surtout que la meilleure voie pour accéder au pouvoir reste la consultation populaire.  il vient d’indiquer la voix à ses frères d’armes, le Colonel Assimi Goita du Mali, le Capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso, le Général Aboudramane Tiani du Niger et le Colonel Mamady Doumbia de la Guinée. Son exemple inspirera-t-il les chefs d’Etat des quatre pays sous transition afin d’intégrer le cercle des démocrates républicains ?

Mahamat Idriss Deby Itno et neuf autres candidats dont le premier ministre sont en campagne pour convaincre et séduire les électeurs  tchadiens en vue de la présidentielle du 6 mai prochain. Cette élection est censée mettre fin à trois ans de transition et surtout mettre le Tchad au diapason des nations démocratiques. En rupture constitutionnelle depuis la mort du Président Idriss Deby Itno, le Tchad est en voie de retrouver sa normalité constitutionnelle par l’organisation d’élection présidentielle. Cette élection se disputera entre dix candidats avec trois têtes de proue, à savoir le Président de la transition Mahamat Idriss Deby Itno, soutenu par la coalition Tchad Uni, le Premier ministre  de la transition actuel Dr Succès Masra, appuyé par la coalition justice et égalité et l’ancien premier de la transition Pahimi Padacké Albert du parti RNDT le Réveil. La campagne se déroule normalement et à l’issue de cette joute électorale un président de la République sera élu et le Tchad retrouvera sa normalité institutionnelle et constitutionnelle.

Son exemple inspirera-t-il les chefs d’Etat des quatre pays sous transition afin d’intégrer le cercle des démocrates républicains ?

Cette question mérite d’être posée quand on sait que les autorités des quatre pays ne semblent pas avoir l’intention de sortir de la transition d’où la prolongation à des durées indéterminées. Les autorités des trois pays du sahel, à savoir le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont fait le choix de maintenir leurs pays dans une situation exceptionnelle en renvoyant les élections aux calendes grecques. Quant aux autorités Guinéennes  elles tergiversent et n’arrivent toujours pas à se déterminer. Après le remaniement ministériel le premier ministre a affirmé qu’il n y aura pas d’élection avant 2025. Comme les trois Etats de l’Alliance des Etats du Sahel, AES, la Guinée est également dans les prédispositions de ne pas organiser les élections censées mettre fin à la chaotique situation d’exception dans laquelle le Colonel Mamady Doumbia l’a véritablement embourbée. Il donne souvent l’impression d’être aux antipodes des putschistes des Etats de l’AES, mais en réalité c’est blanc bonnet et bonnet blanc. Les autorités de quatre pays sous transition mesurent-elles les conséquences d’une telle situation tant sur le plan économique que sociopolitique voir sécuritaire ? Les trois pays du sahel se caractérisent par leur enclavement, par le manque de littéral, bref par leur situation géographique qui fait d’eux des Etats isolés. Pourquoi n’analysent-elles pas de façon approfondie la situation pour ensuite en déduire qu’entre deux maux il serait mieux de choisir le moindre mal ? Et aujourd’hui le moindre mal, dans le cas d’espèce des pays du sahel, est d’organiser des élections, quitte à faire comme Mahamat Deby en se présentant comme candidats, afin de sortir les trois pays de l’isolement. Il ne faut pas se voiler la face la situation se détériore progressivement : l’économie est à terre, l’insécurité a du plomb dans l’aile, la crise sociale est sans précédent, la crise politique est latente. Comment peut-on gouverner des pays où les populations souffrent énormément et où le minimum vital n’existe plus ? Il est grand temps que les autorités de quatre pays s’inspirent de l’exemple tchadien pour sortir de cette léthargie, de l’autarcie dans laquelle le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et le Niger sont plongés. Le plutôt serait le mieux.

Youssouf Sissoko

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