Cécile Kyenge, chef de la mission d’observation de l’Union européenne et membre du Parlement européen, a effectué sa première visite au Mali les 10 et 11 juillet 2018 au cours de laquelle elle a rencontré la plupart des acteurs de l’élection présidentielle fixée au 29 juillet. L’occasion de faire le point sur les préparatifs du scrutin à près de deux semaines du vote. Au cours d’une conférence de presse tenue le mercredi 11 juillet 2018, à l’hôtel Shératon de Bamako, la chef de la mission d’observation de l’Union Européenne, l’Italienne, Cécile Kyenge, a exprimé son souci face au rythme de distribution des cartes d’électeur et la sécurité de la campagne électorale à près de deux semaines du scrutin.
Dans le communiqué de presse, il ressort que la chef de la mission d’observation de l’UE s’est entretenue au cours d’une table-ronde avec 15 des 24 candidats ou leurs représentants, puis avec Tiébilé Dramé, le directeur de campagne du candidat du chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé. Au cours de ces discussions, indique le communiqué de presse, Cécile Kyenge a pris note des préoccupations soulevées par certains de ses interlocuteurs sur la distribution en cours de cartes d’électeur depuis le 20 juin.
Cette opération, rappelle le communiqué, a été ralentie notamment par une grève des administrateurs civils aujourd’hui achevée, d’autres points ont été soulignés comme les préparatifs du scrutin dans les zones où l’administration n’est pas ou peu déployée.
Il a été aussi question de la sécurisation des candidats et des électeurs pendant la campagne électorale et le jour du scrutin, essentiellement dans les régions du Centre et du Nord du pays en proie à des conflits intercommunautaires ou sous la menace de groupes extrémistes armés. «Même si je suis persuadée de la bonne volonté du gouvernement et de l’administration en matière d’avancement du processus électoral, je suis néanmoins soucieuse du rythme de distribution des cartes d’électeur à près de deux semaines du scrutin», a déclaré Cécile Kyenge.
Selon elle bien sûr, des mesures complémentaires sont prévues comme la poursuite de la distribution de ces cartes d’électeur le jour du scrutin, mais si le rythme de distribution n’est pas à niveau, notamment dans certaines zones, nombre d’électeurs pourraient faire face à de sérieuses difficultés dans l’exercice du droit de vote. « La sécurité de la campagne électorale et du scrutin représente un autre défi majeur, notamment dans le Centre ainsi que dans le Nord », a indiqué la chef de la Mission de l’UE.
Le déploiement d’un dispositif de sécurité conséquent promis par les autorités est donc indispensable à la fois pour permettre aux candidats et aux électeurs de participer à la campagne. « Mais aussi pour rendre possible l’accès aux bureaux de vote dans les zones menacées le jour du scrutin », a souligné Cécile Kyenge. Le communiqué de presse indique que 20 observateurs de l’UE dits de longue durée sont actuellement présents dans le pays ainsi qu’une équipe de 10 analystes à Bamako.
Ces observateurs seront, poursuit le communiqué de presse, renforcés une semaine avant le vote par 30 autres observateurs dits de courte durée, et par une vingtaine de diplomates de l’Union Européenne en poste à Bamako. Le document indique que le 29 juillet, la mission d’observation disposera ainsi de plus de 80 observateurs sur le terrain. « Deux jours après le scrutin, la MOE UE présentera publiquement dans une conférence de presse ses premières observations et conclusions sur le processus », précise le communiqué.
Aguibou Sogodogo
