Ils seront une quinzaine de leaders politiques à se lancer dans la course pour la magistrature suprême du Mali le 29 avril prochain. Parmi ceux-ci, quatre prétendants apparaissent comme étant les plus sérieux et drainent autour de leurs candidatures des regroupements de plusieurs partis et associations faisant apparaître, du coup, une quadri polarisation au sein de la classe politique. Ces pôles sont conduits par Pr Dioncounda Traoré de l’Adéma-PASJ, Ibrahim Boubacar Kéita du RPM, Soumaïla Cissé de l’URD et l’ex-Premier ministre Modibo Sidibé. Lequel de ces quatre pôles, qui se disputeront le palais de Koulouba, l’emportera?
Bien malin qui donnera avec exactitude le nom de celui à qui le président Amadou Toumani Touré alias ATT remettra la clé de la Maison Mali du Palais de Koulouba le 8 juin prochain.
Même si aujourd’hui l’électorat de plusieurs formations politiques s’est effrité du fait du désintérêt des populations vis-à-vis de la chose politique, plusieurs partis, bien enracinés ou en phase de conquête d’une sympathie populaire, peuvent marquer la prochaine élection présidentielle. Celle-ci est attendue avec circonspection pour le 29 avril prochain, eu égard à la situation de guerre dans le Nord du pays. Les difficultés de mobilisation des militants ne seraient-elles pas pour quelque chose dans la constitution effrénée d’alliances pour élargir les bases électorales émiettées? Tout semble l’indiquer. Les candidats les plus sérieux ont ainsi souhaité être les porte-flambeaux, non de leurs seules formations politiques, mais d’un ensemble de partis et associations et clubs de soutien qui peuvent être classés en quatre grands pôles politiques compétitifs.
L’ARP avec Pr Dioncounda
Ainsi, le premier pôle est conduit par le candidat de l’Adéma-PASJ, Pr Dioncounda Traoré. Il est constitué par l’Alliance pour le Renouveau politique faite d’une vingtaine de partis dont l’UFDP, la CD, le PECSAM, le PEI, le PDP, le RPD, le MDD, le RCD, le PDS, le PJDD, le PDD, le PSR, le PADEM, l’AMAT, le PSD. Le président de cette alliance n’est autre que le colonel Youssouf Traoré qui se plait à annoncer qu’ils accompagnent le parti de l’abeille à la chasse pour s’attendre à un partage du gibier!
Ces partis viennent d’être rejoints par l’UDD de Tiéman Hubert Coulibaly qui n’hésite pas à revendiquer avoir “investi “ le Pr Dioncounda Traoré comme candidat de son parti. A ce noyau de formations politiques s’ajoutent plusieurs associations dont la dernière à avoir adhéré à l’alliance est le Rassemblement pour les actions concrètes (RAC).
En effet, ce pôle, l’Alliance pour le renouveau politique autour de l’Adéma-PASJ, la première force politique du pays, semble avoir des atouts pour damer le pion à ces regroupements adverses, mais il faudra à Dioncounda Traoré et à ses amis un programme de campagne conséquent, une force de persuasion dans le discours pour convaincre davantage d’électeurs.
Ayant dirigé le pays durant les dix ans d’avant le pouvoir du président Amadou Toumani Touré et ayant fortement participé à la gouvernance actuelle, l’Adéma et ses alliés pourraient se voir reprocher le mal-vivre d’aujourd’hui. Il s’agit des défis de la corruption et la mauvaise gouvernance, la crise de l’école, l’insécurité, etc.
IBK-Mali 2012
En dehors du Pr Dioncounda Traoré, le président du Rassemblement pour le Mali (RPM) de l’ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale, Ibrahim Boubacar Kéita alias IBK, sera aussi un sérieux prétendant à la prestigieuse colline du pouvoir. Alors qu’il a été, pendant longtemps, l’icône de “ l’opposition responsable et constructive “, IBK et son parti connaissent, depuis un moment, une baisse de popularité marquée par la chute du nombre des élus du parti du tisserand tant au niveau national que dans différentes collectivités locales. Lors des législatives de 2007, le patron du RPM a eu quelques difficultés avant de parvenir à se faire élire en commune IV du district de Bamako (longtemps réputé fief du parti), avec 10 autres députés dans tout le pays. Si, pendant longtemps, le maire de ladite commune était aussi un cadre de la direction du RPM, Issa Guindo, lors des communales de 2009, un jeune leader politique, le même qui met IBK en difficulté dans différentes joutes électorales dans la commune, Moussa Mara, président du jeune parti YELEMA (changement) a fini par être élu à la tête de cette mairie.
Mais, il faut reconnaître qu’avec la mise en place de la Coalition IBK-Mali 2012, formée d’une vingtaine de partis et des centaines d’associations et clubs de soutien, le chef des tisserands pourrait avoir dopé ses chances de succès. Entouré du MIRIA, de l’UM-RDA, du FAMA et d’autres partis, le RPM a un pôle politique qui peut peser dans la bataille en tirant profit d’un leadership surdimensionné de celui qui bat le record de longévité de Premier ministre au Mali -six ans- et non moins ancien président de l’Assemblée nationale.
Il semble que le leader du parti du tisserand a une sympathie dans les milieux proches des dignitaires religieux musulmans, mais une bonne partie de l’électorat lui reproche le fait qu’il ne serait point facile d’accès. Un handicap qui pourra aussi ne pas arranger les affaires des responsables de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) dont le candidat est l’ancien président de la commission de l’UEMOA, Soumaïla Cissé.
Soumi champion et alliés
Le pôle politique du fondateur et candidat de l’URD est plus riche en clubs de soutien qu’en formations politiques. L’alliance politique Soumi-2012 forte de plus d’une dizaine de formations politiques dont le RDS, la FCD, le BARICA, la COREAM, le PE, aura son mot à dire dans la prochaine bataille électorale surtout que Soumaïla Cissé est, aujourd’hui, l’un des candidats les plus actifs sur le terrain. L’ancien président de la Commission de l’UEMOA est très populaire surtout dans la partie septentrionale du pays d’où il est originaire, mais avec les derniers événements dans cette zone du pays et son corollaire de réfugiés, déplacés et démotivés, Soumi pourra-t-il tirer son épingle du jeu ? Rien n’est moins sûr.
L’indépendant Modibo
Le quatrième pôle politique dont les observateurs annonce la capacité de percer est celui constitué autour de l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé. L’Alliance pour la Démocratie, le Progrès et la solidarité (ADPS). Elle est constituée majoritairement d’associations et clubs de soutien soutenus par des partis comme la COPP, l’URP, l’UDM, PDDM. Piloté par Me Mamadou Gakou de la COPP, ce pôle aura des difficultés à convaincre l’électorat d’autant plus que le fait partisan semble s’imposer dans les mœurs politiques maliennes. En s’abstenant de créer un parti politique, Modibo Sidibé n’avait -il pas rater une occasion de mieux mobiliser autour de son projet de société? La question reste posée.
A ces ténors de la scène politique malienne viendront s’ajouter des leaders en phase ascendante comme le président du CNID-FYT, Me Mountaga Tall (avec plusieurs clubs de soutien), dont le parti -sept députés à l’Hémicycle- a prouvé qu’il n’est pas affaibli malgré quelques crises. En outre, la CODEM et les Partis unis pour la République de Housseini Amion Guindo, le président de YELEMA, Moussa Mara, l’ancien Premier ministre sous la transition démocratique, Soumana Sako, le fils de l’ancien dictateur Moussa Traoré, Cheick Boucadry Traoré, son gendre et astrophysicien malien Dr Cheick Modibo Diarra qui dirige le parti RDPM. Avec 8 députés à l’Assemblée nationale, la CODEM peut compter sur un regroupement de 15 petits partis dans un front appelé Partis Unis pour la République (PUR). Front dont le candidat unique pour cette présidentielle se disputera entre Housseini Amion Guindo et Moussa Mara. Soumana Sako qui lance son parti le 25 mai prochain n’a de cesse de sillonner le pays. Son parcours politique passé pourra inspirer une certaine confiance des électeurs en sa faveur. Quant à Cheick Boucadry Traoré, son énergie et sa volonté de faire autrement la politique pourrait se buter à un préjugé défavorable : le fait qu’il est le fils de l’ancien chef de l’Etat malien, le Général Moussa Traoré.
S’ajoutent à ces personnalités d’autres responsables politiques qui sont loin d’avoir abdiqué dans leur désir de lorgner le fauteuil qu’ATT laissera vaquant dès le 8 juin 2012. Il s’agit du Dr Choguel Maïga du MPR, Tiébilé Dramé du PARENA, Ousmane Ben Fana Traoré du PCR, etc.
En définitive, la compétition sera, comme on le voit, bien serrée pour la succession de l’actuel locataire du Palais de Koulouba. Tant les prétentions des leaders sont sérieuses et leurs carnets d’adresses assez étoffés pour occuper les hautes charges de l’Etat. Les quatre pôles politiques se livreront une bataille féroce pour conquérir le prestigieux palais de Koulouba. Pour peu que ces élections se passent dans les meilleures conditions de transparence, épargnant au Mali, reconnu comme un modèle de démocratie, des soubresauts regrettables, surtout dans le contexte actuel de crise au Nord. Ce qui n’est pas encore un acquis. Même si le Gouvernement s’y attèle.
Bruno Djito Segbedji
il n y a pas un candidat meilheur que zoumana sako.UN MALI QUI BOUGE AVEC ZOU.
DIEU – LE MALI – MA CONSCIENCE
Ces quatre peuvent rever alors que les suffrages seront pour CMD ZOU MARA , les vrais candidats pour le developpement reel du Mali.
Votons Cheick Modibo Diarra
Soumana sako est une très très grande chance pour le Mali
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