On n’est pas contents !A Bolibana où se trouve le siège du parti, la course pour Koulouba du mois de juillet 2013, semble déjà terminée pour le Parti de la Renaissance Nationale(PARENA) que dirige Tiébilé Dramé, ancien ministre du président Konaré, et, tout récemment Médiateur dans la crise malienne à Ouagadougou. En tout cas, à l’analyse de la pelle de revendications formulées au sujet de l’organisation de l’élection présidentielle par le PARENA, l’on peut être en droit de dire que Tiébilé Dramé et ses partisans sont tous au moins dans un dilemme pour y participer. Au lieu de battre campagne comme les autres, le leader du PARENA continue d’exiger un report des élections. Qui aurait pu imaginer, un seul instant, que le même Dramé, homme qui était jusque là dans les grâces du Président de la République Dioncounda Traoré, puisse adopter un tel comportement qui frise la couardise au moment où les cœurs doivent se battre à l’unisson ?
Moins d’un mois après le succès historique arraché avec la signature de l’Accord de Ouagadougou en date du 18 juin, dernier, sous la houlette du Président du PARENA Tiébilé Dramé, non moins émissaire du Président de la République par intérim Dioncounda Traoré, voilà que le parti du bélier blanc s’agite une fois de plus, et, à quelques jours de la présidentielle du 28 juillet.
En effet, le Parena n’est pas content. Il ne veut pas aller aux élections dans ces conditions et continue de maugréer jour après jour. Ce refus, selon la Déclaration, est surtout lié à une série de dysfonctionnements vus, constatés dans l’organisation et décriés mille et une fois par la quasi-totalité des structures impliquées.
Dans la Déclaration signée de la Cellule de Communication du parti et publiée la semaine dernière dans la presse, le PARENA tire à boulets rouges sur la mauvaise organisation des élections et fustige par la même occasion les comportements de tous ceux qui entravent son report. Les mots et les expressions sont choisis à dessein.
De la cécité de la République
Ainsi, « le Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA) exprime sa vive préoccupation devant la cécité du Gouvernement de Transition et du Ministre de l’Administration territoriale qui, contre les avis indiscutables des experts, de la CENI et de la DGE (Délégation générale aux élections), s’entêtent à vouloir organiser le 1er tour du scrutin présidentiel, le 28 juillet prochain. »
Avant de marteler que nul n’ignore le danger et d’ailleurs : « Tous ceux qui se donnent la peine de suivre de près les préparatifs de l’élection présidentielle savent que les conditions sont loin d’être réunies pour un scrutin transparent de sortie de crise. Sans élections crédibles organisées sur l’ensemble du territoire, il n’y a ni légitimité, ni paix et stabilité », indique-t-on dans la Déclaration.
Dans ces conditions, nous retournerons, sans nul doute, à la case départ. A preuve, le Mali se trouve avec des pouvoirs non légitimes, c’est-à-dire qui ne sont pas issus de l’expression de la volonté populaire. Demain, si la majorité des Maliens ne voterait pas, c’est comme si de rien n’avait changé dans la vie de nos Institutions.
Les difficultés électorales
Pour le Parti du bélier blanc, les difficultés matérielles et techniques dans l’organisation des élections sont de plusieurs ordres. Elles vont du chronogramme établi au forceps qui n’est pas respecté, la carte biométrique ne comportant aucune indication du lieu de vote, le retard dans l’exécution du marché à la distribution des cartes et l’établissement de la nouvelle liste électorale.
A la lecture de la Déclaration, l’on se rend compte que le PARENA insiste davantage sur le volet de la « distribution des cartes qui devrait se faire avant l’établissement des listes électorales pour permettre à l’électeur de désigner son lieu de vote, elle accuse du retard, du fait d’erreurs techniques, plus de 465 villages (certains sont parmi les plus gros du Mali) se retrouvent avec moins de cinq électeurs. Il en est de même de plusieurs circonscriptions électorales d’ambassades ou de consulats où le nombre d’électeurs potentiels oscille autour de 10. »
Sans aucune forme de radicalisme, les militants du Parena prennent le peuple malien à témoin qu’ aucune solution pratique n’a été envisagée pour le vote de plus de 350.000 nouveaux majeurs qui sont de ce fait, sur décision du prince, exclus de leur droit constitutionnel de participer au choix du Président de la République et les préparatifs du vote dans les camps de réfugiés sont à un stade embryonnaire faute de ressources suffisantes allouées. Ces difficultés qui ne peuvent être résolues avant le 28 juillet prochain.
A Ouaga, tous les Maliens avaient le regard tourné sur le Médiateur Dramé.Aujourd’hui, c’est encore lui qui fait l’actualité en affichant un refus catégorique de se mettre en ordre de bataille. On voit mal un Tiéblié Dramé, un excellent communicateur doublé d’une bonne vision politique accepter une participation à l’élection présidentielle du 28 juillet prochain, après avoir longtemps remis en cause tout le système. Lui qui s’est familiarisé et réputé pour ses maigres scores à l’élection presidentielle, n’a certainement pas beaucoup de choses à perdre, même s’il ne se présentait pas. Quoi qu’il arrive, il est impérieux que les autorités tiennent compte des critiques surtout lorsqu’elles sont constructives.
Moussa Wélé Diallo