Aujourd’hui, les autorités maliennes et les Ptf (Partenaires techniques et financiers) misent sur une transition plus courte au Mali, après le succès des opérations de reconquête du nord. Des élections sont ainsi annoncées pour juillet prochain. «Un peu précipité», pensent certains qui y voient la volonté de la France et des Etats-Unis de nous imposer des «élections bâclées». Mais, à l’analyse, c’est pourtant une échéance à appréhender comme un défi lancé à la Nation. Nous ne partageons pas surtout les craintes de certains leaders politiques comme Me Mountaga Tall qui craint un scénario à l’ivoirienne.
«Je préfère un report de quelques mois à un conflit post-électoral à l’ivoirienne» ! C’est la crainte exprimée par le président du Cnid-Fyt, Me Mountaga Tall, par apport à la date des prochaines élections au Mali. Il était interrogé par une radio internationale. Après l’écoute de son intervention, on se demande : de quoi Me Tall a-t-il réellement peur ? Il sait pertinemment que la situation du Mali est totalement différente de celle de la Côte d’Ivoire où la prolongation de la transition a causé plus de problèmes. En fait, le problème a été de laisser Laurent Gbagbo être juge et partie : c’est lui qui a organisé les élections, tout en étant candidat à sa propre succession. Et comme beaucoup de tyrans africains, il s’est accroché à la philosophie qu’«en Afrique, il faut être fou pour organiser les élections et les perdre». Le refus du camp Gbagbo de reconnaître sa défaite est la cause fondamentale de la dernière crise post-électorale qui a secoué la Côte d’Ivoire jusqu’au 11 avril 2011. Ce qui est arrivé à la Côte d’Ivoire est le résultat de la phobie (islam) et de l’exclusion (Dioulas) érigées en système politique : l’Ivoirité !
Ce pays, longtemps prospère et riche de sa diversité, a plongé dans la xénophobie avec la mort de Félix Houphouët Boigny. Et son état n’a cessé d’empirer sur fond de soubresauts comme le coup d’Etat de Noël 1999, la guerre civile qui a divisé le pays entre le nord et le sud… Comme l’analysait récemment un confrère de Jeune Afrique, le Grand éléphant d’Afrique de l’Ouest a sombré, car alité par des virus comme «la haine, le culte du mensonge, la vengeance et la rouerie».
Même si nous avons frôlé le pire, nous ne pensons pas que notre décadence ait atteint le seuil dépassé par la Côte d’Ivoire à un certain moment récent et critique de son histoire politique. Quoi que l’on dise ou qu’on pense, la haine ethnique n’est pas aussi exacerbée dans notre pays. Même au comble de l’affrontement idéologique entre l’Us-Rda de Modibo Kéïta et le Psp de Fily Dabo Sissoko, le débat politique s’est gardé de dépasser certaines limites pour ne pas fragiliser la diversité ethnique ; donc, l’unité nationale. Ceux qui ont contribué (Dioulas et autres populations du nord) au rayonnement de ce beau pays, souvent avant même son indépendance, se sont subitement vus traités en parias, exclus de la vie de la Nation. Et cela, dans tous les domaines, notamment économique et socio-politique. Alors, cette diversité qui avait toujours fait la force et la prospérité de la Côte d’Ivoire, est brusquement devenue une bombe la menaçant dans son existence comme une Nation civilisée, démocratique…
Misons sur la neutralité et l’impartialité des acteurs de l’organisation des élections
Brillant avocat, Me Tall sait pertinemment que comparaison n’est pas forcément raison. Il est vrai qu’il ne faut jamais croiser les bras pour dire que cela ne peut arriver qu’aux autres. Mais, l’analyse politique de la crise malienne ne nous rapproche pas du scénario de la Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo. Au Mali, les règles sont claires : aucun acteur de la transition ne peut être candidat à la présidentielle, afin de rester neutre. À moins que Me Tall ne doute de la neutralité des autorités de la transition qui sont pourtant sous bonne surveillance. Celles-ci sont sans doute conscientes qu’elles gagnent plus à entrer dans l’histoire malienne par une meilleure organisation des élections que le contraire. Sans compter que nous devons tous être déterminés à éviter que ce qui s’est passé dans ce pays entre 2002 et 2012, ne se reproduise plus jamais !
À nos yeux, il est important de se fixer une courte échéance électorale et de se donner les moyens de l’atteindre que de rester dans l’expectative en attendant que tout le monde soit prêt. Côté candidatures à la présidentielle, les prétendants partent logiquement à égalité de chance et peuvent compter sur l’impartialité de l’arbitre. Si les élections sont mal organisées, elles le seront pour tous et vice-versa. Et ce n’est pas responsable d’indexer aujourd’hui la France ou telle puissance, en l’accusant de vouloir nous imposer des élections. N’oublions pas surtout que sans l’Opération Serval, on ne parlerait plus aujourd’hui du Mali, à plus forte raison de quelconques élections. Et la France ne peut pas non plus indéfiniment rester au Mali. Se retirer sans la tenue des élections, c’est exposer le pays à une autre crise politique qui risque de nous ramener à la case-départ. C’est l’intervention française qui a contraint les putschistes du 22 mars et leurs acolytes politiques à se faire petits dans leurs souliers. Ils se sont effacés momentanément, mais ils n’ont pas dit leur dernier mot. Ceux qui sont aujourd’hui le «Mnla du Sud» n’ont pas encore fait le deuil des ambitions mégalomaniaques, et des projets lugubres qu’ils essaient de mettre en œuvre avec le coup de folie du capitaine Sanogo et ses camarades.
Le «Mnla du Sud» mise sur une prolongation de la transition pour sortir de l’ombre
Prolonger donc la transition, c’est donc leur offrir sur un plateau d’or une opportunité d’enfoncer notre pays définitivement dans le chaos. Démocratiquement, ce sont des gens qui ne peuvent pas avoir le pouvoir, pas en tous cas dans les 10, voire les 15 années à venir. Ils en sont conscients. Ce qui les arrange, c’est l’anarchie, la remise en question des organes de la transition. Et la prolongation de la transition serait une aubaine pour tout remettre en cause. La France a peur aujourd’hui de s’enliser militairement, sans être assurée de la solidarité diplomatique internationale. Quoi de plus légitime. À quoi cela aurait aussi servi cette énergie et ces moyens colossaux déployés pour anéantir le terrorisme, pour ensuite abandonner le pays dans l’incertitude totale ?
Organiser les élections le plus tôt possible est une décision sage. N’en déplaisent à ceux qui profitent de la transition pour se servir ou se mettre sur l’orbite socio-politique. Certes, l’échéance de juillet est courte. Mais, elle doit être appréhendée comme un défi à relever par les Maliens et non comme une contrainte imposée par l’extérieur. Un pari à gagner en se disant aussi qu’à l’impossible nul n’est tenu.
Dans le débat actuel sur l’échéance de juillet prochain, deux arguments retiennent l’attention : la transparence et la crédibilité. Mais, cela ne dépend pas du seul gouvernement, mais de tous les acteurs du processus, notamment de la classe politique. En Afrique, les élections sont toujours contestées, quels que soient les dispositifs mis en place pour les rendre transparents. Tout le monde se voit vainqueur et personne ne gagne qu’en fraudant. Donc, la question de transparence est le plus souvent une question d’interprétation des intérêts des uns et des autres.
Ce qui est important, c’est qu’il faut éviter ce qui s’est passé au Mali depuis les élections de 2002, c’est-à-dire le renvoi de l’ascenseur sur le dos des électeurs et aux dépens de la consolidation de l’expérience démocratique, donc, de l’intérêt du pays.
Quant à la question de la crédibilité, elle tourne autour de la présence de l’administration à Kidal et le retour des réfugiés. Mais, il faut rappeler qu’avant le coup d’Etat du 22 mars 2012, le gouvernement avait envisagé des mesures pour organiser les différents scrutins dans les camps de réfugiés au Burkina Faso, en Mauritanie et au Niger. Il faut remettre ce mécanisme à jour, au cas où nos réfugiés ne pourraient être rapatriés à temps.
Pour ce qui du cas particulier de Kidal, ce n’est qu’une question de jours. L’assurance est donnée par les plus hautes autorités du pays et rien ne pousse à ne pas les croire sur parole. Kidal ne pourra jamais rester en dehors du juron national. Les autochtones de la région savent qu’ils n’ont pas intérêt à suivre le Mnla dans son aveuglement à se garantir un espace profitable à ses activités illicites (trafic d’armes, de drogue et de cigarette). Et ce n’est pas une poignée de mercenaires du Mnla, décimé par le Mujao à Gao et à Ménaka, qui va empêcher l’armée malienne d’y installer l’administration et de veiller à une organisation correcte des prochaines élections. Soyons donc optimistes en ayant à l’esprit qu’une transition indéfinie pose plus de problèmes qu’il n’en résout !
Hamady TAMBA
POUR QUE LE MALI RETROUVE LA QUIETUDE ET POUR QUE TOUS
CES TAPAGES UNITILES CESSENT , IL VA FALLOIR QUE LES MALIENS ACCEPTENT DE FAIRE DES MANIFS ET DESCENDRE DANS LA RUE ET DAMER LES PAVES.
PRENDRE L’ASSEMBLEE NLE EN OTAGE EN MEME TEMPS QUE
TOUTES LES AUTRES INSTITUTIONS AFIN DE VOTER A L’INSTAR DU VAILLANT PEUPLE LYBIEN POUR DEGAGER TOUS LES COLLABOS DES 2 REGIMES ALPHA + ATT.
FORCE EST DE RECONAITRE QU’IL EST TEMPS DE METTRE HORS
JEUX TOUS LES
HOMMES ET FEMMES QUI ONT FLIRTES OU AYANT EU DES
ACCOINTANCES AVEC LES
REGIMES CORROMPUS D’ATT et ALPHA
Ô PEUPLE DU MALI REVEILLONS NOUS POUR LA PRISE EN MAIN DE NOTRE DESTINEE
SACHONS QUE NI DIEU NI ANGES NI DEMONS NE FERONT LE MALI A NOTRE PLACE
ANKA WILLI POUR INSTAURER LA LOI << D'EXCLUSION TOTALE POUR TOUS
LES COLLABOS
GOD BLESS MALI, AMEN!
une très belle analyse Mr Hambi. Mais sachez que Maitre Tall est un putschiste qui a soutenu le coup d’etat, tput comme Mara. A la difference de mara, Tall croit toujours dur comme fer aux ambitions mégalomaniaques et aux projets lugubres de l’ubuesque sanogo . Pauvre tall, il est tombé si bas.
monsieur le journaliste,votre analyse est tres bonne du moment que une election permet a ceux la qui nous aider a avoir plus de voix au chapitre au niveau internationale
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