A chaque veille d’élection présidentielle (depuis 2002), certains éternels candidats (jamais gagnants) atteints certainement de délire de persécution s’en prennent à l’ancien président Alpha Oumar Konaré. Celui-là même qui pourtant, a fait d’eux, ce qu’ils sont aujourd’hui.
Hélas, ils sont encore revenus les éternels “trahis”, pour tenter de salir Alpha à travers des journaux de la place.
La raison toute trouvée cette fois-ci par ces candidats à l’élection du 28 juillet, c’est le fait que l’ancien président Alpha ait reçu à son domicile le candidat Dramane Dembélé de l’ADEMA-PASJ, et lui aurait dit qu’il était le meilleur. Voilà tout ce qui justifie la publication d’articles de presse commandés et commandités par ces candidats à la prochaine élection présidentielle pour crier au complot.
L’ancien président Alpha n’a-t-il pas le droit de recevoir chez lui, qui il veut ?
Alpha ne doit rien, ni à IBK, ni à Soumeïla Cissé, ces “victimes” de l’ancien président, selon les auteurs des pitoyables articles de presse publiés la semaine dernière.
Ces mercenaires de la plume ont beau écrire même des livres, mais ils ne sauront ni faire des petits des grands, ni des grands des petits, encore moins réécrire l’histoire du Mali.
Alpha Oumar Konaré est un grand
Alpha Oumar Konaré a toujours été un homme accessible. A tous. Mais, du genre qui ne lésine pas sur les mots. Au Mali comme ailleurs, avant qu’il ne soit président de la République en 1992, tout le monde le connaissait et le connaît encore pour son intégrité morale, son patriotisme et surtout pour être un homme qui a toujours voulu travailler avec les hommes droits, respectueux des droits de l’homme. Pour lui, la philosophie de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut est la seule qui vaut. Mais tout le monde peut se tromper.
C’est ainsi qu’il fît appel à IBK qu’il avait lui-même nommé ambassadeur en Côte d’Ivoire. Un an après, son ami Alpha fait de lui ministre des Affaires Etrangère, des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine avant de le nommer Premier ministre le 14 février 1994.
De cet homme, il en a fait un ami sincère et il y croyait. Et, très vite “l’ami” de Alpha monte et monte. Pour devenir conseiller à la présidence de la République. Là, il devint si célèbre, que certains observateurs diront de lui qu’il était : « un conseiller qui dérange ». Qu’à cela ne tienne, son ami AOK le propulsera à la tête de la primature pendant 6 longues années.
En octobre 2000, IBK (président alors de l’ADAMA-PASJ) en qui certains de ses camarades voyaient le candidat «naturel » de l’ADEMA-PASJ à l’élection présidentielle de 2002 a été contraint d’attendre pour ce faire, la tenue du congrès extraordinaire de son parti.
Trop pressé et peu confiant en ses chances, il claqua la porte du congrès et démissionna de son parti, sûr qu’il était victime d’un complot “savamment préparé contre lui” par le président de la République (en fin de mandat) Alpha Oumar Konaré. Celui là même qui l’avait sorti de l’ombre, et “fabriqué” (politiquement), pièce par pièce.
Pour rappel, pendant les événements de mars 1991, IBK était un grand inconnu des maliens et ne comptait pas parmi les acteurs du 26 Mars.
C’est grâce à Alpha Oumar Konaré que l’homme sera nommé ambassadeur en Côte d’Ivoire, conseiller à la présidence, ministre des Affaires étrangères, président de l’ADEMA-PASJ et Premier ministre pendant 6 longues années.
Qu’à cela ne tienne, après avoir abandonné son parti politique l’ADEMA-PASJ et créé son RPM, l’homme n’a pas hésité à qualifier le président Alpha Oumar Konaré de tous les mots, le désignant même responsable de sa “décapitation” politique.
“Tout est clair! Ce qui a été annoncé, ce qui est annoncé depuis longtemps est entrain de se réaliser. Tout sauf Ibrahim Boubacar Keita. Toute la mascarade à laquelle nous aurons tous participé à notre corps défendant n’avait aucun autre but que la nomination prochaine de celui qui est souhaitable comme successeur”, martelait IBK en 2002, lorsque ATT se portait candidat à l’élection présidentielle.
En somme, IBK accusait le président Alpha d’avoir “choisi” ATT à “sa place”.
La suite est connue. A l’élection présidentielle de 2002, IBK a été éliminé dès le 1er tour, et, à cause de sa rancœur, il refusera même de se ranger du côté de Soumaïla Cissé de l’Adema (au 2ème tour), malgré une lettre que celui-ci lui avait adressée à cet effet.
Jouer à la victime est souvent payant.
Après son cuisant échec à l’élection présidentielle de 2002, très vite, IBK tourne la page, tout en continuant de “ruminer” sa rancœur contre le désormais ancien président la République, son “jeune frère” Alpha Oumar Konaré.
Il décida alors de se porter candidat aux élections législatives.
Jouant à l’homme trahi, à la victime du président Alpha qu’il a servi “quand on ne se bousculait pas aux portillons” de la primature, IBK et les siens ont pu être à même de gagner les cœurs de nombre d’électeurs.
Le RPM d’alors s’en sortit avec une majorité de députés et IBK devient président de l’Assemblée nationale. Il venait de remporter une grande victoire qui lui fera dire : “désormais, je travaillerai avec mon frère ATT non pas face à face, mais côte à côte”.
Mais, en réalité, le Président de l’Assemblée Nationale, Président du RPM et du groupement politique « Espoir 2002 », n’avait jamais digéré sa défaite à l’élection présidentielle de 2002.
On se souvient qu’au lendemain de la proclamation des résultats du 1er tour, IBK et ses amis, estimant qu’on avait volé « leur victoire » avaient organisé un grand meeting de contestation desdits résultats. A cette occasion, le candidat malheureux qualifiait le futur locataire de Koulouba de “candidat programmé” ». Mais il dût, pour se ménager un avenir politique, se résoudre à appeler à voter pour le général ATT. Afin de barrer la route au candidat de l’ADEMA-APSJ, celui là même qui l’avait évincé de la présidence du parti et dont la victoire était synonyme de mort politique pour lui. Cette défaite signifiait pour lui et pour certains de son entourage, la perte du pouvoir, notamment ses attributs extérieurs et la jouissance qui en découle. Depuis, tout a été entrepris pour constituer une majorité à l’Assemblée Nationale afin d’investir le gouvernement, véritable marche pied pour Koulouba.
Le conflit interne chez les rouges et blancs est attisé à cette fin et l’on a observé un rapprochement spectaculaire entre Soumaïla Cissé, l’irréductible adversaire d’hier, et son « grand frère » Ibrahim Boubacar Keïta au grand étonnement de tous les observateurs politiques maliens. La rentrée parlementaire d’Octobre 2003 lui offre l’occasion de tester son dispositif, d’autant plus qu’un simple calcul arithmétique lui « assurait » cette majorité. L’occasion était bonne pour assouvir les desseins de revanche sur le nouveau et aussi l’ancien locataire de Koulouba et sur l’ADEMA-PASJ.
En 2007, IBK était encore candidat à l’élection présidentielle. Cette fois, il avait face à lui, un président de la République candidat à sa propre succession.
Alors, IBK ne fera pas allusion à un quelconque “complot”.
Dès le 1er tour de l’élection présidentielle de 2007, ATT mit K.O tous ses adversaires.
L’ancien Président de l’Assemblée Nationale IBK, est encore candidat aux élections législatives avec encore comme ambition de devenir le “président de Bagadadji”.
Mais, cette fois, il ne sera d’ailleurs élu député (au 2ème tour) que grâce à la magnanimité de certains partis politiques. Son RPM sombre pour n’obtenir qu’une dizaine de députés.
Du coup, l’homme n’aura d’autre choix que de se taire et regarder faire. En attendant 2012 qui n’aura pas lieu. L’élection présidentielle est désormais fixée au 28 juillet prochain.
Mais, ayant toujours soutenu croire en “Allahou Soubahanatala”, IBK doit cesser de jouer à la victime et faire sienne cette citation de son “jeune frère”, l’ancien président Alpha Oumar Konaré : “le Pouvoir ne reviendra qu’à celui que Dieu et le Peuple auront choisi”.
Alors, “il faut savoir raison garder” !
Boubacar SANKARE