Election Présidentielle de 2018 : Sans candidat désigné par le parti, la majorité des sections ADEMA projettent-elles de soutenir l’URD ?

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La salle du palais de la culture lors des assises de l'Adema-PASJ (photo archives)

A la faveur du dernier conseil des Ministres du 12 Avril 2018, le Premier  ministre Soumeylou Boubèye MAIGA aurait fait savoir avec subtilité que le président IBK serait favorable à briquer un second mandat à la tête de l’Etat. Il a ensuite été clair lorsqu’il a demandé aux responsables des partis de la Majorité de clarifier  leur position s’ils sont pour   ou contre un second mandat d’IBK à la tête du Mali. Ce message concerne plus particulièrement  l’ADEMA, la deuxième force politique du pays avec plus de 1 800 élus à la base sur l’ensemble du territoire national. A travers ces propos, le premier ministre semble siffler la fin du jeu de cache-cache que les responsables de l’ADEMA sont entrain d’entretenir depuis un an.

Environ 90% des structures de l’ADEMA pensent que si le parti ne présente pas de candidat à l’élection présidentielle, cela  ne sera pas la fin du parti, mais que  cette situation donnera la latitude aux sections de mieux se positionner pour préparer les législatives, certainement en décrétant une alliance nationale avec l’URD. En effet à la base il y a eu trop de contentieux entre les structures RPM et ADEMA pendant les législatives de Novembre 2013 et les communales   de Novembre 2016. Egalement plusieurs responsables du parti ADEMA ont été relevés de leurs postes sans motifs réels.  Toutes ces pratiques ont contribué à créer une vive tension  entre les deux partis à la base. Les structures de l’ADEMA à la base ne constituent pas une entité à part au Mali. Elles sont concernées aussi par le jugement fait sur le bilan des cinq ans d’IBK à la tête de l’Etat. Elles ont abouti aux mêmes conclusions que la majorité du peuple Malien, qui considère que le bilan est très négatif en termes de gouvernance, de sécurité de lutte contre la corruption avec à la clé  l’instabilité gouvernementale.

En effet pendant ce premier mandat d’IBK, il y a eu sept gouvernements soient 204 ministres, cinq Premiers  ministres, cinq ministres de la défense, dans un pays en guerre.  Peu d’avancées dans la résolution de la crise, le peuple continue à  compter les morts au Nord et au Centre du Pays et  plus de 500 écoles sont complètement fermées.  Les dirigeants Africains de nature n’évaluent pas personnellement le bilan de leur gouvernance avant de demander au peuple un second mandat.

S’ils le faisaient, beaucoup parmi eux, allaient réfléchir à deux fois avant de se présenter devant le peuple pour négocier un second mandat dans les urnes. Entre le pays et eux, ils se choisissent d’abord au détriment du peuple et du Pays. Un accord dit d’Alger a été signé depuis Mai 2015, et on constate jusque là qu’il y a peu de progrès dans son application. Au contraire, la situation se dégrade de jour en jour. La paix signée à travers ledit Accord n’est pas celle venue d’en bas, mais d’en haut, ce qui fait qu’il est inapplicable jusqu’à preuve du contraire, alors qu’une concertation nationale pouvait résoudre tous les obstacles avant d’apposer sa signature sur un document dont la garantie est confiée à la communauté Internationale.

Prenant   en compte tous ces constats, les structures de l’ADEMA à la base, seront-elles  libres de soutenir le candidat qui leur offrira les meilleures pendant les prochaines législatives. L’URD semble être presque le seul parti sûr pour ce schéma. C’est donc aux responsables de l’URD à la base de faire le premier pas dans ce sens en direction des structures de l’ADEMA.

Siramakan  KEITA

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