Pour tenter de ramener le calme au sein de la ruche en proie à une guerre de positionnement autour de la question de la candidature interne du parti à l’élection présidentielle de 2018, le Comité Exécutif de l’ADEMA/PASJ était en conclave le samedi 22 juillet dernier, à l’hôtel Tombouctou. Mais la déclaration politique publiée, à l’issue de cette importante rencontre, n’a pas définitivement tranché la question qui divise les abeilles.
Depuis plusieurs semaines, les cadres et militants de l’ADEMA/PASJ, divisés entre deux tendances, se livrent à une bataille sans merci, étalant sur la place publique, leurs divergences entretenues autour de la question de candidature du parti à l’élection présidentielle de 2018. Et pour cause, les détracteurs de l’actuel président du Comité Exécutif, Tiémoko Sangaré, lui prêtent, à tort ou à raison, l’intention de vouloir monnayer la candidature du parti à la présidentielle de 2018, contre des portefeuilles ministériels dont lui-même occupe celui des Mines, depuis bientôt un an. Dans les journaux et sur les réseaux sociaux, chaque camp donne son avis en chargeant le camp adverse.
Las de cette situation et pour tenter de contenir la vague de contestations, le président du Comité Exécutif de l’ADEMA/PASJ, Tiémoko Sangaré a convoqué une réunion ‘’urgente’’ le samedi 22 juillet dernier à l’Hôtel Timbouctou où les cadres du parti ont analysé le rapport de la Commission présidée par Moustapha Dicko relatif à la « reconstitution de la Grande famille Adema-PASJ, à la création d’un pôle de gauche et au positionnement du parti en vue des élections générales de 2018 ».
C’est à l’issue de cette importante rencontre tenue à huis clos, à l’abri des micros et des caméras des journalistes, dans un climat très tendu, que les membres du Comité Exécutif (CE) du parti, ont décidé de présenter un candidat lors de l’élection présidentielle de 2018.
D’après nos sources, sur les 32 membres du comité exécutif présents ce jour, 22 ont plaidé en faveur de la présentation d’un candidat interne à la course pour la magistrature suprême en 2018.
Cependant si en la forme, la problématique de la candidature a été tranchée, au fond l’équation semble encore loin d’être résolue. Car des sources proches de l’ADEMA/PASJ nous révèlent que certains barons du parti, ont, après la réunion, rencontré l’ancien président de la transition Pr. Dioncounda Traoré, supposé être un candidat consensuel en vue de le convaincre à se porter candidat. Mais les mêmes sources nous indiquent que ce dernier a refusé l’offre. Et pour cause, apprend-t-on, par peur de subir une seconde humiliation après son agression au Palais de Koulouba par une horde de badauds en 2012, au cas où sa candidature se solderait par une défaite. Tandis qu’officieusement, le nom de plusieurs cadres du parti sont cités comme candidats à la primaire du parti. Au nombre desquels : l’ancien ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Dramane Dembélé, le maire de Sikasso, Kalfa Sanogo, l’ancien ministre de l’Agriculture (sous Alpha Oumar Konaré), Modibo Traoré entre autres. Selon certaines sources, c’est pour éviter des divisions lors des primaires qu’une partie des dirigeants a ‘’officieusement’’ porté son dévolu sur le Pr. Dioncounda Traoré, président d’honneur du parti. Mais aussi, le parti est depuis le départ du président Alpha Oumar Konaré, confronté à sérieux problèmes de leadership et se trouve aujourd’hui à la quête d’un candidat charismatique.
En principe, après la clarification de cette position, les ministres ‘’adémistes’’ doivent démissionner du gouvernement pour faire face à la conquête du pouvoir auquel le parti prétend. Mais pour échapper à la sentence de cette loi non écrite, le comité exécutif de l’Adema/pasj est semble-t-il, resté flou dans sa déclaration politique publiée à l’issue de la rencontre du week-end dernier. Dans laquelle on peut lire : « Le Comité exécutif a conclu sur la nécessité d’inscrire ses actions dans le cadre d’une coalition forte de partis fondée sur une Nouvelle Offre Politique, condition indispensable à toute victoire en 2018. A cette fin, le Comité Exécutif élaborera dans les meilleurs délais, un projet de plateforme politique assortie d’un programme. Cette plateforme servira de base de négociation autour des conditions de soutien au candidat rassembleur et consensuel issu des rangs du parti, le cas échéant, du candidat issu de la coalition d’un ensemble de partis politiques ». La lecture de cette déclaration laisse clairement entrevoir la possibilité pour le parti de faire une alliance avec d’autres partis y compris le parti au pouvoir, le Rassemblement Pour le Mali (RPM). Une chose est sûre, au sein de la ruche, les bourdonnements continuent de plus bel.
Affaire à suivre donc !
Lassina NIANGALY