Élection présidentielle de 2012 : Une union sacrée entre IBK et Soumaïla pour contrer le PDES et l'ADEMA ?

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Dans la perspective de l’élection présidentielle de 2012, la candidature du leader du RPM, Ibrahim Boubacar Kéita, ne fait plus l’ombre d’aucun doute. Pour maximiser ses chances de succès lors de ce scrutin, l’ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale aura besoin d’un coup de pouce de l’autre grand parti de la majorité présidentielle, à savoir l’Urd de Soumaïla Cissé. Cette perspective  qui se dessine  pourrait permettre au leader du RPM de s’allier à l’actuel président de la Commission de l’UEMOA. Afin de pouvoir se hisser sur la colline du pouvoir.

Dans une récente interview accordée à Jeuneafrique.com, le chef de file du parti  du Tisserand "candidat potentiel et très populaire", Ibrahim Boubacar Keita ou IBK annonce son engagement  et ses ambitions fortes pour le Mali, et rien que le Mali.

"Á l’heure où se profile la succession d’Amadou Toumani Touré, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) n’aurait, à l’en croire, qu’une seule ambition : Le Mali, le Mali, le Mali ". Pour plusieurs analystes, cette confession de foi s’apparente à une déclaration déguisée de candidature à l’élection présidentielle de 2012. Surtout lorsqu’on sait que depuis quelques mois, ce monument de la politique malienne depuis plusieurs années, ne cesse de tisser sa toile de réseaux tant au plan national qu’international pour, sans doute, préparer l’échéance à venir. Il était présent aux Etats-Unis à plusieurs occasions et a côtoyé plusieurs responsables politiques de ce pays. Il a visité ses compatriotes de Philadelphie, Washington, New-York et d’ailleurs dans le pays de l’Oncle Sam pour déblayer le terrain. Le leader du RPM est régulièrement en France et dans d’autres pays européens dans le cadre des rencontres de l’Internationale socialiste dont il demeure une des têtes pensantes. Ses proches confient qu’à chacune de ses sorties, IBK ménage son agenda pour discuter avec des milliers de Maliens de la diaspora. Des compatriotes qui voient en lui le probable successeur  du président ATT au Palais de Koulouba.

Une chose est sûre, selon nos confrères de Jeuneafrique.com "le leader du Rassemblement Pour le Mali (RPM), ex-Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale, apparaît aujourd’hui comme un homme d’État rassurant, alors que Bamako fait face à une montagne de défis sécuritaires et économiques…".

Pour plusieurs observateurs, s’il aime les fastes du pouvoir (ce qu’on lui a beaucoup reproché), personne ne peut nier qu’IBK a montré, par le passé, un grand respect des institutions de la République, en adoptant régulièrement des positions d’une "opposition responsable". Ce, malgré ce qu’il a souvent appelé les "trahisons" politiques dont il a été victime et qui lui ont coûté, au dernier moment, le fauteuil présidentiel en 2002.

Comme il l’a expliqué à jeuneafrique.com, les partisans de celui qu’on appelle encore le "Kankélétigui" n’attendaient qu’un mot d’ordre de sa part pour descendre dans la rue et tenter un coup de force. "Mais c’était mal me connaître, d’attendre de moi une telle conduite", confie-t-il.

Un dauphin pour ATT

Pour l’élection présidentielle de 2012, en plus d’IBK, trois candidats potentiels se dégagent : le candidat (non encore défini et pourrait être source de bien de tractations) de l’ADEMA, la première force politique du pays, Modibo Sidibé, l’actuel Premier ministre qui pourrait rouler pour le PDES, le nouveau parti se réclamant de l’héritage de ATT, Soumaïla Cissé, actuel président de la Commission de l’Union Economique et Monétaire ouest-africaine (UEMOA) et fondateur de l’Union pour la République et la Démocratie (URD).

"Le président ATT, qui arrivera au terme de ses deux mandats en 2012, ne s’est toujours pas choisi de dauphin. Peut-être, tarde-t-il à l’annoncer pour ménager son influence politique, laquelle ne pourra aller que décroissant jusqu’à l’élection", constatent nos confrères de Jeuneafrique.com

Mais, il faut souligner qu’aujourd’hui, le parti qui s’est récemment constitué et qui se réclame de l’action du président ATT, le Parti pour le Développement Economique et la Solidarité (PDES), essaie de puisser dans le bastion parlementaire des autres formations politiques comme l’ADEMA et l’URD.

En effet, de sources concordantes, le PDES que dirige le ministre de l’Equipement et des Transports, Ahmed Diané Séméga, "tente de s’étoffer en absorbant les députés de ces deux partis rivaux, notamment ceux de l’URD". Une manœuvre en cours et dont les effluves envahissent de plus en plus l’Hémicycle. Une manœuvre qui fait dire régulièrement au premier vice-président de l’Assemblée nationale et non moins président de l’URD,  l’honorable Younoussi Touré que "ceux  qui croient en l’URD et en son avenir, ne le quitteront pour rien au monde". Mais, cette situation, selon de nombreux observateurs, pourrait inciter le fondateur du parti, Soumaïla Cissé à se rapprocher d’IBK… Ce qui renforcerait encore un peu plus la crédibilité de ce dernier pour la magistrature suprême.

Selon nos informations, le patron de l’UEMOA, conscient du retard qu’il accuse pour descendre dans l’arène par rapport à son "ami  et grand-frère IBK", son mandat à la tête de l’organisation ne devant s’achever que l’année prochaine (mars 2011), à quelques mois du scrutin, pourrait s’allier au leader du RPM. Ainsi, il pourrait aider IBK à gravir la colline du Palais de Koulouba et empêcher du même coup ses adversaires de l’ADEMA et du PDES de succéder à ATT.

Bruno D SEGBEDJI

 

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