Élection présidentielle de 2012 : Modibo Sidibé, candidat de l'Adema !!!

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Les trois quarts du Comité exécutif de l’Adema auraient déjà opté pour la candidature– à la tête de l’Adema — de Modibo aux futures élections présidentielles de 2012.

 

Avec la bénédiction de cette formation majoritaire et une frange dissidente de l’Urd conduite par Oumar Touré,  l’inamovible ministre de la Santé, ce  scénario longtemps pensé, réfléchi et imaginé par certains observateurs avisés de la scène politique, se met-il peu à peu en place ? Le conditionnel sera de rigueur mais, si l’on en croit cependant une source très proche de l’Adema, les trois quarts du Comité exécutif de cette formation auraient déjà opté pour la candidature – à la tête de l’Adema – de Modibo aux futures élections présidentielles de 2012. Pour la bonne preuve que des réunions secrètes se tiennent depuis quelques jours à Baco – Djicoroni dans un lieu tenu quasiment secret. Et comme si cela ne suffisait pas, une importante délégation du parti aurait effectué le week-end dernier un voyage de prospection dans la ville de Kayes. Notre source ne nous précisera pas cependant si Modibo Sidibé bénéficie également de l’onction secrète du président du parti, Pr Dioncounda Traoré.

 

 Ne va-t-on pas vers une reproduction intelligente de l’incontournable  scénario de 2002, qui avait vu le parti majoritaire se saborder pour soutenir "discrètement" la candidature d’ATT ? La suite est abondamment connue. Du coup,  l’on imagine mal le camp présidentiel désigner un autre candidat mieux placé que cet ”apolitique” bon teint et qui n’a d’autre parti – depuis la transition démocratique – que celui de sa fidélité à son mentor.

 

Quand la rumeur devient réalité ?

" Ce qui fait la crédibilité d’une ambition, c’est le prix personnel qu’on est prêt à payer " écrit un brillant homme politique français. Loin des bruits de camera, le Premier ministre, Modibo Sidibé, penserait-t-il la même chose ? Lui qui aime souvent  dire à des proches "Qu’il n’y pense pas tous les jours en se rasant ". Et pourtant ! Pour réaliser ce dur et noble dessein présidentiel que lui prêtent avec insistance une certaine presse politique, il faut de toute évidence que ses communicateurs et lui, drastiquement " triés sur le volet " se mettent vite au travail, pour effacer  de la mémoire collective quelque peu " rancunière ", les confusions ou les troubles provoqués par la scandaleuse opération riz (plus de 42 milliards de pertes).Ce chiffre, longtemps ressassé par une presse peu spécialisée en ce domaine, est même sous-évalué, m’a glissé récemment à l’oreille un brillant économiste. Toutefois de ses certitudes  gouvernementales (depuis 1991, il est ministre de la République), il a toujours su tracer avec intelligence et discrétion ses propres sillons "à l’ombre du Général ", voire de montrer à celui-ci qu’il a vraiment l’étoffe du  "dauphin". Mission réussie ?

Modibo Sidibé, dont la galaxie se met peu à peu en place, comme  nous le  révèle certaines indiscrétions, aura-t-il vraiment du temps devant lui (il ne reste plus que deux ans), pour devenir le cinquième président de notre pays ? "Certes, ce long passé dans l’attelage gouvernemental plaide sans doute pour lui, mais il ne faut rien exagérer, car ce serait illusoire de croire que la candidature de Modibo passera aussi facilement au sein de l’Adema, comme une lettre à la poste " nous disait il y’a quelques jours un militant de première heure de cette formation.

 

Mais si les informations sur cette " connivence " avec plusieurs membres de la CE  se révélaient justes et fondées, Modibo Sidibé pourrait bien croiser ses doigts. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si trois ministres de son gouvernement occupent des places de choix au sein de ce club très fermé du Comité exécutif. Quid du camp présidentiel ? Il est aussi clair que de nombreux proches du président préfèrent observer naturellement un silence gêné ou embarrassé sur cette très sensible question, tant que le Général n’aura pas donné entièrement les coudées franches à ce " dauphin naturel ".

Mais, qu’à cela ne tienne, la machine de Modibo, désormais en marche,  pourrait véritablement  profiter de cette lourde atmosphère de  pourrissement ou d’atomisation d’un paysage politique peuplé de partis fantômes. Conséquence de l’apathie ou de la difficulté surtout financière pour ces formations lilliputiennes à fidéliser un électorat capricieux et volatile. Ce n’est guère étonnant de voir les trois grandes formations que sont l’Adema, l’Urd, le Rpm se partager la quasi-totalité du vivier électoral. Mais pour combien de temps ?

 

Car, exception faite de l’Urd et du Rpm, l’absence d’un véritable candidat providentiel au sein de l’Adema pourrait bien servir de prétextes à de nombreux cadres de cette formation, particulièrement obnubilés— par de juteux plans de carrière—- à s’aligner derrière celui qui est considéré, à tort ou à raison, comme l’héritier présomptif du président ATT.

 Le même climat d’incertitude n’épargne pas non plus l’Urd, dont de nombreux cadres continuent toujours de bénéficier de privilèges liés à la gestion de postes stratégiques dans les services publics. Dans cette perspective, de nouvelles défections sont à craindre partout. Le Cnid vient d’ailleurs d’inaugurer cette triste et nouvelle parenthèse qui guette désormais toutes nos formations politiques.

Quelle est vraiment la baguette magique dont dispose le puissant président de l’Urd pour se mettre éventuellement à l’abri d’une telle raclée ? Après ce long et pénible travail politique en profondeur, il est quasiment impensable de le voir s’effacer au profit d’un "inconnu de la scène politique " qui ne revendique rien d’autre que sa longue proximité avec ATT.

L’histoire va-t-elle se répéter ?

 

Modibo Président ? Peut être oui mais qui sait l’avenir car " Il ne faut surtout pas oublier dans vos réflexions quelque peu circonstanciées, combien ce " peuple" cache en lui tant de ressorts cachés. Il peut rebondir à tout moment  pour barrer la route à toute velléité subtile et madrée de confiscation de sa légitimité ". A la seule condition de pouvoir éviter la reproduction du violent psychodrame de 2002.Où la  Cour constitutionnelle (ce vrai marqueur démocratique) avait annulé plus d’un million de suffrages déjà exprimés. L’histoire va-t-elle se répéter ?

Bacary Camara 

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