Élection présidentielle de 2012 : La plate-forme d'une trentaine de formations politiques en gestation

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Ils sont plusieurs dizaines de partis politiques du microcosme malien, peu ou pas du tout représentés à l’Assemblée nationale, à poser les premiers jalons d’une plate-forme d’alliance politique dans la perspective de la présidentielle de 2012. Drivées, par le CNID-FYT de Me Mountaga Tall (7 députés), la CODEM de Housséini Amion Guindo (6 députés), l’UM-RDA Faso Jigi de Bocar Moussa Diarra (2 députés) la plate-forme naissante était à sa sixième réunion, la semaine dernière. Selon les initiateurs de ce rapprochement, " il faut déblayer rapidement le terrain avant 2012, afin de savoir sur qui compter au moment décisif ".

Lors de l’ébauche de l’idée de cette plate-forme, on avait répertorié une cinquantaine de formations politiques qui avaient manifesté leur intérêt à y prendre part ", nous a confié, le week-end dernier, dans les coulisses du colloque «Bamako 2010», un haut cadre de l’UM-RDA Faso Jigi. Et notre source de poursuivre qu’avec les premières idées allant de le sens d’une candidature unique que la plate-forme pourra présenter à la présidentielle de 2012, certaines formations politiques ont freiné un peu leurs ardeurs à participer aux réunions. Lorsque nous lui avons demandé de nous donner les noms de ces partis, notre interlocuteur s’y est refusé catégoriquement. Selon lui, ces partis sont, jusqu’à preuve du contraire, encore partants.

De sources concordantes, cette plate-forme comporte l’UM-RDA Faso Jigi de Bocar Moussa Diarra, le CNID Faso Yiriwa Ton de Me Mountaga Tall, la CODEM de Housséini Amion Guindo, YELEMA de Moussa Mara, le PIDS de Daba Diawara, le PSP d’Oumar Hammadoun Dicko, le MIRIA, MPLUS-RAMATA, BARICA, FAMA, UDM Jama Ka Wassa et plusieurs autres formations politiques lilliputiennes.

Il nous est revenu en outre que, conscient de l’adage selon lequel "l’union fait la force", les responsables de cette plate-forme politique se donnent la main pour augmenter leur chance de succès dans les joutes électorales à venir. Approché pour en savoir plus, le président de l’UM-RDA, Bocar Moussa Diarra a confirmé l’existence de cette plate-forme tout en annonçant que les rencontres se poursuivent et un "projet de déclaration, en cours d’élaboration sera bientôt rendu public pour annoncer cette initiative hautement politique". A la question de savoir, si cette plate-forme va présenter une candidature unique à la présidentielle de 2012, M. Diarra a déclaré que rien n’est encore décidé dans ce sens.

Selon d’autres sources, l’initiative n’est qu’une forme d’"alliance de rapprochement entre plusieurs partis politiques maliens".

L’hypothèse la plus réaliste serait, nous a-t-on dit, de se retrouver tous autour du candidat de la plate-forme, présent au second tour de la présidentielle de 2012. C’est dans ce sens que ce regroupement a écarté les formations politiques de taille comme l’ADEMA, l’URD, le RPM, le PDES. Des partis comme le PARENA, SADI ne font pas, non plus, partie de cette alliance de rapprochement.

Pour un membre influent du Bureau politique de l’UM-RDA, la plate-forme serait prédisposée à positionner une candidature unique afin de maximiser ses chances dès le premier tour du scrutin. Mais, a-t-il reconnu, le choix de ce candidat ne sera pas facile à faire. Il s’agira, avec les fortes personnalités des leaders membres, de définir des critères assez consensuels : par exemple, décider de choisir une "personnalité neuve" d’une certaine stature, qui n’a jamais été candidate à une élection présidentielle. Pour un des vice-présidents de l’UM-RDA Faso Jigi, avec la multiplicité des candidatures indépendantes et celles plus que probables des ténors du RPM, de l’ADEMA, de l’URD et du PDES,  il est essentiel que les formations politiques faiblement représentées à l’Hémicycle resserrent leurs liens, pour avoir leur mot à dire dans les joutes électorales à venir.

On parle même de l’adoption d’une stratégie semblable à celle du président ATT (un indépendant élu par consensus). C’est-à-dire opter pour une personnalité faisant l’objet d’un consensus au sein du groupe et qui soit en mesure de présider aux destinées du Mali.

Il faut souligner que, pour le moment, selon nos informations, la présidence de la plate-forme pourrait être tournante et pourra  être légitimement convoitée par des ténors comme Me Mountaga Tall, Bocar Moussa Diarra, Housséini Amion Guindo, Oumar Hammadoun Dicko, Daba Diawara, etc. Et il nous est revenu que la présidence de ce regroupement dont les premières bases auraient été posées par le duo UM-RDA-CODEM,  n’aura rien à voir avec le rôle de porte-étendard du groupe pour la présidentielle à venir.

 

Bruno D SEGBEDJI

 

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