Élection présidentielle dans l’impasse : Vers un gouvernement d’Union Nationale ?

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Etre un homme politique dans un pays démocratique est une grande responsabilité et un engagement patriotique. Mais, avoir l’audace de prendre certaines décisions politiques ou, tout simplement accepter d’ouvrir le débat sur des sujets d’importance capitale pour la vie de la nation, et, de surcroît, d’intérêt commun, est, sans nul doute, faire preuve d’audace et de courage politique.
Pour en venir à notre sujet, le débat est aujourd’hui presque inexistant ; tant les hommes qui devaient s’occuper de le mener, se sont trouvés d’autres hobbies plus distrayants que cette question lancinante, pourtant d’intérêt national. En effet, depuis plusieurs semaines notre pays, le Mali est attaqué dans certaines parties de ses régions du Nord par des bandits armés, qui sont à leur tour, soutenus par des groupes terroristes et des pays entiers.
Et depuis les premières heures de ces attaques qui ont coûté la vie à plusieurs militaires et civils maliens, le gouvernement, à travers les forces militaires et de sécurité, n’ont pas cessé de se battre pour sauvegarder la paix et l’unité nationale. Au début de cette agression, certains hommes politiques, pas les moindres d’ailleurs, s’étaient lancés dans des campagnes d’intoxications pour faire comprendre aux populations que cette guerre a été créée de toute pièce par le président ATT lui-même pour se maintenir au pourvoir.
D’emblée, les gens ont compris que cet argument de candidat impopulaire ne tenait pas à une seule logique, car l’amour, le patriotisme du président ATT ont toujours été prouvés bien avant qu’il ne soit président de la république.
Du coup, le président ATT lui-même a juré de partir le matin du 08 Juin 2012 et peu importe comment les élections vont se tenir ; mais elles seront régulières, sincères, transparentes et crédibles, est un autre débat. Lors de sa conférence de presse du Mardi 15 mars dernier, le secrétaire général du Parti SADI, Dr.Oumar Mariko, a pris ses responsabilités pour demander un report des élections.
La démarche du Dr. Mariko est louable, mais elle n’est pas constitutionnelle, car un report ne peut se faire que dans des conditions précises prévues aussi dans la constitution. En effet,  conformément à l’Acte fondamental N°1/CTSP du 31 Mars 1991, faisant office de Constitution de la République du Mali à titre transitoire, il est précisé dans le Titre III (Du Président de la République), et à l’Article 32 ce qui suit : «Les élections présidentielles sont fixées vingt et un jours au moins et quarante jours au plus avant l’expiration du mandat du Président en exercice».
Avec l’organisation des élections pour le 29 Avril, et le second tour pour le 13 Mai, un report comme demandé par le Parti SADI mettra forcement le président de la République dans l’illégalité constitutionnelle, car un peu loin dans le même Titre de la Constitution, mais cette fois ci dans son article 37, il est dit « Le président élu entre en fonction quinze jours après la proclamation officielle des résultats…».
En outre, il est aussi prévu des mesures exceptionnelles pour la gestion des affaires publiques dans les moments d’urgence. En effet, c’est à seulement environ 2 mois du premier tour de l’élection présidentielle que les premiers coups de canons ont commencé à retentir, mettant du coup les bâtons dans les roues du Ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales (MATCL) qui avait pourtant tout préparé pour la tenue régulière des élections présidentielles et du référendum, de façon crédible, transparente et acceptable par tous.
La semaine dernière, le MNLA a reçu un soutien et du renfort de plus de 1.500 véhicules avec des hommes et des armes. Avec, en plus de cet effectif considérable, aujourd’hui un aéroport entre leurs mains. Qui peut dire aujourd’hui avec certitude et précisions que cette «Agression» de notre pays connaitra un dénouement heureux avec à la clé un cessez-le-feu et le retour de la paix et des populations réfugiées ? Aussi, la question de savoir de savoir combien cette guerre va coûter à notre pays et pendant combien de temps ?
Ainsi, pour le cas des mesures exceptionnelles, l’article 50 de la constitution stipule que : « Lorsque les institutions de la république, l’indépendance de la nation, l’intégrité du territoire national, l’exécution de ses engagements internationaux sont menacés d’une manière grave et immédiate…le président de la république prend les mesures exceptionnelles exigées par ces circonstances après consultation du Premier Ministre, des Présidents de l’Assemblée Nationale et du Haut Conseil des Collectivités ainsi que de la Cour Constitutionnelle…».
Chose on ne peut plus clair par rapport aux contenus de cet article. Mais, il se trouve que ceux qui doivent mener ce genre de réflexion pour que cet article soit évoqué au nom de l’urgence de la situation, sont si distraits et accaparés par des intérêts individuels, voire politiciens et mesquins, qu’ils ne pensent plus qu’à devenir «Président de la République».
Certes, c’est un bon combat démocratique ; mais la démocratie elle-même n’existe que si la cité existe. Pour ce faire, nous interpellons la classe politique de s’asseoir et de discuter de manière responsable et patriotique pour la mise en place d’un gouvernement d’Union Nationale autour du président de la République, pour gérer collectivement cette crise au Nord ; et, ensuite, dégager en toute responsabilité des dates claires et précises pour la tenue des prochaines échéances électorales présidentielles, référendaires et législatives. Cette continuité de l’Etat avec et par la classe politique, peut aider au renforcement et à l’unification de tous les efforts autour du président ATT face aux agresseurs de notre pays.
En tout cas, le patriotisme même de certains hommes politiques commence à susciter des débats, au fond, quant à leurs accointances avec les rebelles et les réseaux Français pour la gestion du pouvoir en Afrique francophone. Nous y reviendrons !
Moussa KONDO

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5 COMMENTAIRES

  1. les elections sont renvoyees jusqu a nouvelle ordrel integritee physique du pays est menance,je souhaite que le nouveau chef de l etat securise tout le territoire nationnale surtout les regions nords de notre pays pour ensuite organiser les organisations.les maliens ont souffers,humiliers a cause de att,il a eu ce qu il merite

  2. Je pense qu’il n’est plus utile de parler de Constitution ou d’articles pour ceux qui Veulent et ont voulu confisquer le pouvoir tout en se référant à la Constitution!Les Maliens ont payé un lourd tribut pour avoir leurs droits de Choisir leurs dirigeants(1960-1990)!Personnellement à leur place/Présidence-Gouvernement-Assemblées/devaent Démissionner-Rien de plus Noble que de dire nous avons failli à notre devoir avec toutes les ressources du pays mises à notre disposition(Humaines-Financières)pendant+10 ans pour assurer la “Défense du Territoire”!Une transition sans Nous est Honarable voici ce que doit dire la Présidence!Non Art-50/Dans le cas contraire “Haute trahison à leur encontre peut etre invoquée à leur encontre après enquetes/Haute cour de la Justice+Cour de la Justice de la République!Merci!

  3. La danse des masques:

    Ça y est, à un peu plus d’un mois des élections d’avril 2012 ce n’est plus la douleur du terrorisme et du banditisme que vit le septentrion malien, mais carrément un pays divisé en deux.

    Des organisations criminelles comme l’aqmi et autres Ançar Dine (le mnlaqmi a explosé depuis peu) ont reçu sans trop de mal (pour eux pas pour nous) à déloger l’armée malienne ( qui n’est plus que l’ombre d’elle même après 20 ans de bouffecratie autorisée à des généraux vauriens) de Tessalit, Menaka, adaramboukane et bien d’autres localités des trois  régions du nord.

    Ce n’est plus la perte des recettes touristiques, qui nous préoccupe, mais la perte tout court de nos régions du nord   grâce au laxisme d’état avec en prime 200 000 maliens jetés sur le chemin de l’exil et montrant à la face du monde la détresse qui est la notre. 

    Nous en tremblons déjà  de frissons, à l’idée qu’on a plus d’armée pour y faire face sans l’aide américaine et autres amis étrangers alors que c’est minimum (100*20= 2000 milliards de francs Fcfa d’argent public qui ont été dépensés par nos généraux vauriens depuis 20 ans dans cette armée).

    Il y a de quoi se poser la question où est parti l’argent? 
    Tous ces milliards pour le “repli stratégique”?
    C’est quand même impressionnant!!!

    Après la grande bouffe de l’argent du fonds mondial, sidéens, paludéens et tuberculeux sont laissés à leur triste sort car, comme disait Alpha Blondy “Wari Bana Guelèya bè bèkan”. 
    Surtout “Wali Wari”, l’argent d’autrui, Oh my God! “Aramou do” pour reprendre l’expression d’un imam du quartier.

    L’école cherche toujours sa voie, entre surenchères et irresponsabilités, avec un enseignement supérieur dans l’agonie. Moi, ça me donne la chaire de poule.

    La formation de qualité et l’emploi salarié sont, depuis belle lurette, un luxe de plus en plus inaccessible pour la jeunesse malienne.
    Il est loin le temps où Houphouet Boigny et Oumar Bongo accueillaient à bras ouverts les instituteurs maliens. 

    La grande saignée de “l’initiative poches”, oh pardon, “l’initiative riz” et autres forfaits des “bouffecrates” s’ils ont permis à nos “nouveaux riches” de se retrancher dans des états majors politiques avec leurs butins (recouverts du sang malien), ils n ‘ont pas permis au Mali d’avoir son auto suffisance alimentaire, tant promise.

    Et c’est avec le coeur serré que les maliens ont regardé Att, à Niamey, participer à l’appel à l’aide internationale pour nourrir les maliens, passé en boucle sur les médias du monde entier (suite au déficit des pluies de 2011 et la menace de la famine au Sahel).
    Moi, ça m’a donné la nausée.

    L’incivisme et l’impunité sont devenus les terreaux fertiles d’une corruption institutionnalisée qui tire chaque jour des maliens dans les ténèbres de la pauvreté et de la misère, réduisant la plupart d’entre nous à la mendicité, à la résignation, à l’informel, à la prostitution, aux jeux de hasard, à l’immigration et au volontariat.

    Face aux fausses campagnes de cinquantenaire de notre indépendance, se dressent étonnement des politiques de mendicités forcées, érigées en système de gouvernance par les seigneurs de Koulouba.

    Celles-ci ont transformé ce beau pays (dont les souverains, jadis, transportaient et distribuaient des tonnes d’or en Arabie et forçaient l’admiration des peuples du monde) en une bourgade malpropre de Chine merci, Kadhafi merci, Usa merci, Fonds mondial merci, France merci, Allemagne merci, Japon merci, Pays bas merci, Millenium Challenge merci, Suisse merci, Afrique du sud merci, Algérie merci, Roi Fhad merci, Niger merci, Mauritanie merci, Burkina merci…

    Voilà côté tableau, c’est pour cela que le monde entier n’hésite pas, une seconde, à renvoyer nos compatriotes à Senou, fuyant cette misère noire voulue et entretenue par nos propres dirigeants, à coup de charters.

    Mieux, maintenant il les assigne à résidence en leur refusant les Visas de séjour.

    Oh que j’ai honte!

    Et pourtant mon pays, le Mali, n’est pas pauvre. Eh bien oui!

    Il possède un sous sol riche qu’on pille à tout vent.

    Il est riche de ses terres fertiles qu’on brade au premier venu.

    Il est suffisamment arrosé par des cours d’eau pour irriguer des millions d’hectares de cultures agricoles, ériger des dizaines de barrages hydroélectriques, pour distribuer de l’eau potable (source de vie) et de l’électricité bon marché (facteur incontournable de développement) aux 14 millions de maliens.

    Il est riche de sa jeunesse qui ne demande que formation de qualité et emploi rémunérateur pour enfin retrouver une vie digne et respectable dans la société.

    Les seuls problèmes, sont que le Mali n’a pas de dirigeants et une classe d’intellectuels apatrides abat sur le pays, comme une chape de plomb, une corruption et une médiocrité inouïes dans l’impunité totale, volatilisant (comme une goutte d’eau sur un fer chauffé à rouge) tout espoir de création durable de richesses.

    Un seul exemple: Sotelma, qui était dans l’agonie avec les cadres maliens malgré le dynamisme du secteur des Telecom, réalise avec les marocains en 1 an (+21% d’abonnement pour le fixe, +87% pour le mobile et +99% pour l’Internet. Les ventes bondissent de 31,5% en trois mois au grand bonheur de Maroc Telecom. Source: jeune Afrique).

    Il n’y a pas 36 000 manières, c’est cette création de richesses qui conditionne le développement et le bien être d’un pays,  et non pas la main tendue.
    Qu’on se le tienne pour dit, une fois pour tout!!!

    Et pour les élections générales de 2012, des apprentis sorciers de tout bord s’agitent dans tous les sens, comme des cloches qui sonnent, à chaque occasion pour se porter candidat à la présidence de la république du Mali et promettre ciel et terre aux maliens.

    Ces aventuriers et opportunistes de la 25ème heure de la démocratie malienne doivent montrer patte blanche en matière d’honnêteté, de probité, de dignité, et surtout de capacité à redresser un pays à terre après le désastre  Att.

    Ils doivent aussi nous donner les sources du financement de leur campagne électorale pour que nous soyons en mesure de comprendre et de dénoncer  leurs connexions et éventuels conflits d’intérêts avec les ennemis du Mali.

    Enfin, le peuple malien leur demande leur projet de société pour le Mali avec des objectifs chiffrés et vérifiables et des moyens envisagés pour les atteindre:  
    -défense et sécurité (restructuration de l’armée et de la police, programmes de leur remise à niveau),

    – santé (infrastructures et qualité des soins), 

    -éducation (infrastructures et qualité de l’enseignement),

    – auto suffisance alimentaire (en vrai pas en propagande), 

    -emploi, formation professionnelle et développement des ressources humaines, 

    -gestion du foncier et la décentralisation, 

    -le développement industriel, 

    – le développement agricole, 

    -infrastructures routières, aéroportuaires, ferroviaires, fluviales, 

    -télécommunications, énergie, mines, eau potable,

    – politique macro économique, 

    -secteur privé, 

    -transport urbain et interurbain,  

    -développement et gestion des villes, 

    -fiscalité, 

    -protection sociale, droit et devoirs des travailleurs et syndicats, 

    -désertification et politique environnementale,

    – secteur financier et bancaire, financement de l’économie,

    – l’informel, 

    -administration et droit et devoirs des fonctionnaires,

    – droits des retraités, 

    -commerce intérieur et extérieur, marchés, prix et pouvoir d’achat, 

    -services, tourisme, 

    -universités, grandes écoles et recherche fondamentale et appliquée, 

    -cohésion sociale, 

    -épanouissement de la jeunesse, de la femme, de la petite enfance, 

    -religion, état et société, 

    -culture, sport,

    – justice et lutte contre la corruption, l’incivisme et l’impunité,

    – diplomatie, maliens de l’extérieur, la place du Mali en Afrique et dans le monde…

    Malheureusement à moins de deux mois du scrutin du 29 avril 2012 aucun candidat déclaré ou probable n’a de vrai projet de société  claire et étoffé pour le Mali. 
    Aucun débat dans les médias pour édifier les maliens sur leur capacité à faire face aux défis actuels et futurs du Mali, leur réelle intention, leur vision, leur équipe, leur moralité, leur passée….

    Les quelques rares sites internet d’état major de campagne électorale  sont scandaleusement muets comme des carpes et n’édifient aucun électeur consciencieux.

    Au lieu de cela, ils s’affichent dans une hypothétique danse des masques pour distraire les maliens tout en espérant que des artifices et autres babioles (thé, T shirt et pagnes) vont les aider à atteindre Koulouba dans l’insouciance totale pour qu’on soit repartit pour un tour de piste de 5 ans et attendre le résultat des courses.

    Mais maliennes et maliens, que ça soit clair pour tout le monde, on ne peut plus se permettre d’envoyer à Koulouba pour 5 ans encore un autre Béni Oui Oui sous peine de prendre 25 ans de retard (car le mauvais choix est la racine carrée du retard) sur nos voisins qui eux avancent tranquillement.

  4. Nous devons tous nous unir au tour d”ATT pour le report des élections car dans de telles conditions il est impossible de les tenir. Que ces candidats prennent conscience de la réalité des faits. En tout cas les citoyens de Kidal – Gao et Tombouctou sont clairs “PAS D’ÉLECTION SANS PAIX”. Les candidats sont interpellés pour que le Mali ne tombe dans un vide juridique.

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