Les résultats des élections présidentielles du dimanche 29 juillet 2018 tardent à être rendus publics. Les supputations vont bon train au niveau des états – major des partis politiques. Mais tous les candidats confirment que le président sortant Ibrahim Boubacar Kéïta est arrivé en tête du scrutin présidentiel du dimanche dernier. Avant la publication des résultats provisoires par le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation, la structure habilitée par la loi à faire ce travail, le camp du président se prépare à toute éventualité, y compris un second tout, même pour un troisième, s’il y en a.
Au vu de ce qui se passe dans les QG des partis, on constate que l’opposition se bat pour avoir un deuxième tour. Pas de problème pour la majorité présidentielle qui a déjà écrasé le même Soumaïla Cissé en 2013. Le scénario se dessine, IBK est prêt car rompu à la tache et habitué à ce genre de combat. Le président IBK est d’autant plus serein que celui qui est sensé arrivé en troisième position a décidé définitivement de le soutenir en cas de 2e tour. Il s’agit du très sérieux Cheick Modibo Diarra. A part lui, tous ceux qui suivent Soumaïla Cissé n’ont généralement pas atteint les 2.000 voix à Bamako, preuve que l’opposition se débat dans une marre d’océan en attendant que leur bateau ne chavire.
Les Maliens ont tout compris. Certains opposants sont prêts à mettre le pays à feu et à sang si IBK gagnait au premier tour. IBK souhaite que son score n’atteigne pas les 50% pour encore faire mordre la poussière à Soumaïla Cissé.
SBM, l’artisan de la victoire
Depuis sa nomination au poste de Premier ministre pendant que certains annonçaient la fin d’IBK, il a multiplié les initiatives en demandant à chaque parti et à chaque cadre de décliner son soutien politique au risque d’être exfiltré du navire « made in IBK ». C’est cette annonce qui a été le déclic et qui aura permis au président sortant de remonter son handicap sur ses adversaires du jour.
Il fallait un homme de la trempe de Boubèye brandissant à la fois le bâton et la carotte pour bien accoster le navire IBK ; un homme rompu à la tache, qui n’avait aucune ambition pour 2018, mais qui va au charbon pour chercher la victoire. C’est Boubèye qui a mis en échec toutes les cabales de l’opposition et les manoeuvres dilatoires engagés contre le président. Il connait Soumaïla Cissé et Tiébilé Dramé de A à Z. Il peut lire sur leur visage ce qu’ils veulent entreprendre demain. Boubèye est le vrai chirurgien politique qu’il faut avoir avec soi.
Un 2ème tour ?
IBK est fin prêt. Soumeylou Boubèye aussi. L’opposition sait que le Premier ministre est l’homme à abattre dans l’entourage immédiat du président qui bénéficie sans doute de son aura, de son charisme, de son patriotisme, de sa propension à faire émerger le Mali. Les Maliens en ont aujourd’hui marre des insultes à l’endroit du président et de la malhonnêteté du politicien malien. C’est pourquoi ils voteront toujours IBK tant qu’il sera là pour sa propre succession.
A côté de Boubèye il faut citer Bakary Togola qui a fait le sacrifice suprême aux côtés des paysans pour soutenir le grand IBK. Sans oublier le maire du district Adama Sangaré, un animal politique qui a su insuffler une nouvelle dynamique à son parti avec l’emblématique Abdel Kader Konaté rompu aux hautes compétitions politiques. N’oublions le président de la chambre de commerce de Sikasso affectueusement appelé BLO l’homme à tout faire au niveau des chambres consulaires. On ne peut clore ce chapitre sans citer l’honorable Gagnoa Cissé de Kayes l’un des artisans de la victoire d’IBK à Kayes, du virevoltant Yaya Sangaré, mais aussi l’infatigable Zoumana Mory Coulibaly à Ségou. Ce groupe est prêt et bien disposé pour un second tour. Que le vote commence !
Issiaka Sdibé