Election présidentielle 2018 : Un chaos électoral se prépare

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Aeroport de Bamako, le 5 juin 2018. Le ministre malien de l'Administration territoriale Mohamed Ag Erlaf dévoile la nouvelle carte d'électeur biométrique qui sera utilisée pour la prochaine élection de juillet. © Michele CATTANI / AFP

De l’arrivée des cartes d’électeur à leur distribution, les choses ne semblent pas bouger contrairement à l’optimisme qu’affiche l’administration territoriale. Une concertation s’impose entre les autorités en charge des élections et tous les acteurs politiques pour sauver la situation, sinon le processus électoral est en train d’aller vers un chaos électoral. Au moment où le conflit était dans le seul nord du Mali, l’Administration territoriale n’a pas pu organiser des élections crédibles (les communales) à plus forte raison de pouvoir le faire au moment où tout le pays est presque embrasé.

Le ministre Ag Erlaf est en train de préparer un chaos électoral au Mali. C’est le moins que l’on puisse dire. Les prémisses d’une impréparation  du scrutin du 29 juillet prochain sont déjà là. Si à Bamako, les longues files d’attentes tardent à se dissiper, dans les régions les électeurs ne semblent pas encore sentir les ferveurs d’une élection qui s’annonce époustouflante tant les enjeux sont énormes pour notre pays.

Nous nous rappelons qu’en 1997 où IBK était Premier ministre ce même chaos s’était produit avec l’absence de listes électorales. La plupart des membres du COPPO s’était  retrouvée en prison après une vague de contestation. Ce scrutin fut organisé par  maître Tapo à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), celui-là même qui a été désavoué récemment avec son projet de referendum.

Notre pays a eu un taux de participation de 15%. La même situation sinon pire que celle de 1997 se profile à l’horizon. A moins de 40 jours du scrutin, beaucoup de Maliens n’ont pas encore la possibilité de retirer leurs cartes d’électeurs à l’intérieur du pays. Bamako, la capitale où les moyens de transports sont plus disponibles que dans les régions et cercles, arrondissements, tous les électeurs ne sont pas encore en possession de leurs cartes.

Ils auront même du mal à les avoir tant les points de distribution ne leurs sont pas proches. Quel est le taux d’enlèvement des cartes à moins de 40 jours à Bamako et dans les régions? Personne ne pourra le dire. L’impréparation ne doit donc surprendre personne, car c’est dans la confusion qu’on peut facilement tirer les ficèles avec des textes alambiqués.

Le ministre de l’Administration territoriale, Ag Erlaf, peut-il dire le contraire? Nous nous rappelons jusqu’à présent les séquelles de l’impréparation  des communales passées qui ont divisé les populations de certaines communes. Par exemple dans la commune du Mandé jusqu’à présent, c’est une délégation spéciale qui gère les affaires courantes de la mairie. C’est pour dire qu’au moment où le conflit était dans le seul nord du Mali, l’Administration territoriale n’a pas pu organiser des élections crédibles à plus forte raison de pouvoir le faire au moment où tout le pays est presque embrasé.

Les électeurs ont  du mal à accéder à leurs cartes à cause de la distance qui les sépare des points de distribution. Selon nos sources, dans le  cercle de Bafoulabé, il n’y a qu’un seul point de distribution. Certaines communes sont à des dizaines, voire des centaines de kilomètres du point de distribution et l’électeur est obligé lui-même de se déplacer pour venir prendre sa carte.

Alors question : les partis politiques ont-ils la certitude d’avoir joué leur rôle de sensibilisation et que l’électeur du village a bien compris et convaincu  de son intérêt à aller retirer sa carte pour voter ? Rien n’est moins sûr ! C’est pour dire que dans les campagnes, il n’y aura pas de vote, car le 29 juillet est une période charnière de l’hivernage où le paysan n’a la tête qu’à son bétail  et son champ.

Le parti donc qui aura le plus de moyen de locomotion pourra faire transporter ses électeurs afin qu’ils récupèrent leurs cartes. Le régime est en train d’organiser le chaos électoral. Au même moment, l’on constate que les  différents candidats ne sont aveuglés que par les alliances et les ralliements.

Tous les partis politiques n’ont pas les moyens financiers et matériels comme la majorité, pour mobiliser ses militants dans les milieux ruraux afin de retirer leurs cartes d’électeurs en temps opportun.

L’opposition, quant à elle, a intérêt d’aller à l’essentiel en cette période charnière : permettre à ses militants d’accéder à leurs cartes d’électeur, sans laquelle on ne peut pas voter.

Fakara Faïnké

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5 COMMENTAIRES

  1. Tu racontes des histoires M.Fakara.
    Le retrait de la carte d’electeur ne demande aucun moyen financier.
    Il suffit simplement de se présenter devant la commission de son ressort pour la retirer.
    Pour ton information,les commissions passent dans les villages/secteurs de la commune.
    Le retrait des cartes se deroule normalement à l’intérieur(region de Tombouctou oû je suis ).
    Eviter de raconter des mensonges car le vrai et bon journaliste doit descendre sur le terrain pour contater les faits et non mentir.
    Le journalisme n’est pas l’art de mentir.
    Tu fais honte à la profession.

  2. Les cartes d’électeurs sont disponibles et les maliens iront les chercher malgré les difficultés pour reconduire le président IBK pour un second mandat. Les ennemis voulaient nous faire croire que ces élections n’auront pas lieu. Aujourd’hui tout est fin prêt pour la tenue des élections dans seulement quelques semaines. Alors racontez vos bêtises et vous allez pleurer le 29 juillet.

  3. Les électeurs ont du mal à accéder à leurs cartes à cause de la distance qui les sépare des points de distribution. Selon nos sources, dans le cercle de Bafoulabé, il n’y a qu’un seul point de distribution. Certaines communes sont à des dizaines, voire des centaines de kilomètres du point de distribution et l’électeur est obligé lui-même de se déplacer pour venir prendre sa carte…
    …. C’est pour dire que dans les campagnes, il n’y aura pas de vote, car le 29 juillet est une période charnière de l’hivernage où le paysan n’a la tête qu’à son bétail et son champ… ” … /// …
    :
    Que des Electeurs se trouvent à des centaines de kilomtres du point de distribution des cartes d’électeurs…, je ne sais pas … Mais à des dizaines de kilometres ou même une bonne centaine…, c’est sûr…
    Pendant l’hivernage ” … le paysan n’a la tête qu’à son bétail et son champ…. ” C’est juste.
    C’est aussi qu’avec l’hivernage, dans les Zones rurales, les déplacements, c’est pas toujours simple. Déjà toutes les routes ne sont pas praticables pendant l’hivernage à cause des pluies qui mettent les rivières en cru et détruisent les routes qui ne sont pas goudonnées. Dans ces conditions, demander à des Paysans occupés ( voir préoccupés… ) à leurs travaux champetres d’aller eux même retirer leurs cartes d’électeur à des kilometres, des dizaines, voir une centaine de kilometres, c’est un pari bien risqué… Il faudrait qu’ils soient vraiment motivés… Et en plus dans les Zones où il se poserait des problèmes de sécurité ou de sentiments d’insécurité… Je ne vois pas grand monde se déplacer. Espérons que si, quand même, pour la crédibilité du scrutin.
    A moins que comme 1997, le Pouvoir prévoit de se contenter même d’un minimum de participation…, peu importerait qu’elle soit élevée ou pas… Du moment que le Candidat-Président-Sortant ne sortirait plus, c’est l’éssentiel… ?

    • Chaos dont sont en train de préparer les illégitimU$A

      comme le drone au dessus de l’Iran qui laisse présager une attaque de l’oncle Sam, encore une prise de position en vue d’être pret à formenter des attaques…

      viole de territoire et de la souveraineté qui laisse présager une planification d’une attaque contre l’Iran, dans l’avenir la Russie et bien d’autres encore comme l’avenir laisse le présager…

  4. Trop de répétition jeune,tu doit revoir ta rédaction dans la forme.
    Qui est ton Redac en chef??? j’ai besoin de lui dire 2 mots

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