La recrudescence de l’insécurité et les conflits intercommunautaires dans notre pays, sont actuellement les principaux facteurs démobilisateurs qui multiplient les blessures et les déchirures. Qu’en sera-t-il au cours du lancement officiel de la campagne à l’occasion de la présidentielle du 29 juillet ?
Des risques de crises socio-politiques à grande échelle pointent à l’horizon. Leur maitrise par anticipation est urgente.
Dans cette optique, une implication collective poussée est plus que nécessaire pour que les campagnes se déroulent de manière civilisée, et qu’elles soient orientées sur des programmes fiables, des débats ouverts et constructifs, sans dénigrements, ni écarts de langage, ni soulèvement de faux problèmes de personnes.
L’on a souvenance que dans de situations de concertations apaisées et transparentes, des événements populaires de grands jours comme les élections qui engagent le meilleur devenir commun, constituent des moments épatants de retrouvailles, de rencontre de l’autre, d’émulation, d’épanouissement.
Hélas ! Des comportements tendancieux, des opérations de déstabilisation, orchestrées çà et là (à dessein), continuent de déferler la chronique.
Des signes avant-coureurs ne présagent rien de bon dans la recherche permanente de la réconciliation des cœurs et des esprits, de la mobilisation des forces vives autour d’objectifs nobles destinés à forger le meilleur devenir du pays.
Aucun malien ne veut être orphelin de lendemains heureux, porteurs d’assises démocratiques de façade.
Il faut donc mettre fin aux comportements indécents, déviants et prôner les vertus de sagesse, la pédagogie, la légendaire courtoisie malienne qui auront été longtemps le sous-bassement de l’image de marque vivante du pays.
Certes, les meilleures volontés du monde ne peuvent changer la nature humaine, mais ceux qui se disent rassembleurs doivent œuvrer pour relever les défis de paix, de justice, et de développement.
La personnalité qui va avoir sous sa conduite le destin national après le 29 juillet devrait pouvoir exercer tranquillement et sans embûches ses lourdes fonctions en s’inspirant de la célèbre déclaration du Calife ABU BAKR, au lendemain de sa succession au Prophète Mohamed (PSL) :
« J’ai reçu de (vous) l’autorité sur vous ; mais je ne suis pas le meilleur d’entre vous ; si j’agis bien, aidez-moi ; si j’agis mal, corrigez-moi ; obéissez-moi tant que j’obéirai à Dieu ; les plus forts d’entre vous seront faibles avec moi jusqu’à ce que je leur arrache les droits des autres ; les plus faibles d’entre vous seront forts avec moi jusqu’à ce que j’obtienne leurs droits ».
Que vive l’élection présidentielle du 29 juillet ! Dans la sérénité, l’entente et la paix.
CHIRFI MOULAYE HAIDARA
Chercheur