Saluant la pertinence de son programme et la stature d’homme d’Etat de Soumaïla Cissé, le Collectif pour la défense de la République (CDR), dans une déclaration dont une copie nous est parvenue, annonce cependant mettre fin à son soutien électoral au candidat malheureux de l’Union pour la République et la démocratie (URD) au 2e tour de la présidentielle le 12 août 2018. Il déplore les irrégularités et les fraudes qui ont abouti à la réélection du président Ibrahim Boubacar Kéita et indique être engagé dans toutes les actions contre la Cour constitutionnelle, coupable à ses yeux de déni de justice. La déclaration in extenso.
“Suivant les recommandations des journées populaires du CDR organisées les 24 et 25 mars 2018 à Bamako, le comité scientifique a échangé avec les candidats qui ont bien voulu adhérer au manifeste du CDR. Le jeudi 28 juin, le candidat de l’URD, M. Soumaïla Cissé, a été choisi suivant les critères établis pendant les journées candidat du CDR pour la récente élection présidentielle. Les deux organisations ont scellé un accord politique le lundi 30 juin 2018. A cet effet, il a été demandé à tous les comités du CDR de l’intérieur comme de l’extérieur d’approcher les bureaux de l’URD pour ensemble conduire la campagne en faveur de la victoire du candidat. L’élection s’est déroulée en deux tours, le 29 juillet et le 12 août 2018, au cours desquels, les militants du CDR, particulièrement ceux de la diaspora, ont assumé avec brio la sensibilisation en faveur du candidat et la surveillance des opérations de vote.
Après la proclamation définitive des résultats du 2e tour le lundi 20 août par la Cour constitutionnelle, le comité scientifique du CDR, conformément à son mandat, s’est réuni le jeudi 23 août pour évaluer la participation du CDR à cette élection et analyser le rôle des structures chargées des élections au Mali (le ministère de l’Administration territoriale, la Délégation générale aux élections, la Commission électorale nationale indépendante et la Cour constitutionnelle).
Des conclusions suivantes ont été dégagées :
1. Remercier l’ensemble des militants du CDR pour leur engagement républicain et inconditionnel.
2. Remercier le candidat Soumaïla Cissé pour la pertinence de son programme, son sens élevé de responsabilité et son statut d’homme d’Etat dont le Mali a besoin. Aussi, remercier tous les militants de l’URD et la coalition “Ensemble restaurons l’espoir” pour leur constance dans le combat pour le Mali.
3. L’Investiture de M. Ibrahim Boubacar Kéita, le 4 septembre, par la Cour suprême malgré, les irrégularités graves qui ont émaillé ces élections : bourrage des urnes, achat de conscience, tripatouillage des résultats… met fin au processus électoral selon les lois maliennes. Par conséquent, met fin à l’accord politique conclu entre le CDR et le candidat de l’URD, M. Soumaïla Cissé. A cet effet, le CDR annonce le retour à son statut originel et à ses activités de société civile.
4. Le CDR prend acte de la proclamation de M. Ibrahim Boubacar Kéita comme président de la République du Mali. Cependant, le CDR se joint aux actions juridiques initiées par les candidats réunis autour de Soumaïla Cissé et le parti Sadi contre les membres de la Cour constitutionnelle pour forfaiture devant la Cour suprême et la Cour de justice de la Cédéao.
5. Le CDR annonce sa non-participation aux élections législatives annoncées par le gouvernement pour les mois d’octobre et novembre 2018, tant quelles seront organisées par Ag Erlaf, sur la base du fichier aux versions multiples et surveillées dans des zones du Nord et du Centre par des groupes armés.
6. Le CDR est disposé à s’allier à toutes les forces vives de la nation pour mener le chantier de renforcement du contrôle citoyen, de la bonne gouvernance et surtout, de l’amélioration du processus électoral.
Bamako le 11 septembre 2018
Bureau national CDR