Élection présidentielle 2018 : La mission d’observation de l’UE présente son rapport final

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Cécile Kyenge

La Mission a formulé des recommandations qui s’articulent essentiellement sur la transparence et l’inclusivité

Dans le but de présenter le rapport final de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE UE) sur l’élection présidentielle des 29 juillet et 12 août au Mali, la cheffe de ladite Mission, députée au Parlement européen, Cécile Kyenge, a animé, hier à l’hôtel Sheraton, une conférence de presse. Pour la circonstance, elle avait à ses côtés son adjointe, Marie-Violette César et le chargé de l’information et des relations de presse de la même Mission, Alain Chabod. Ce rapport, qui détaille l’analyse de l’ensemble du processus électoral, formule 29 recommandations techniques en vue des scrutins futurs.

A l’entame de ses propos, le chef de la MOE EU a tenu à rappeler qu’avec l’invitation du gouvernement, l’Union européenne a déployé, du 19 juin au 30 août dernier, une Mission d’observation. «Des observateurs de longue durée et nos analystes sont arrivés à Bamako longtemps avant le premier tour de l’élection présidentielle», a rappelé Cécile Kyenge, qui a ajouté que ceux-ci ont, par la suite, été rejoints par 80 observateurs de courte durée. Toute chose qui a permis à la Mission d’observer la plupart des étapes du processus électoral, y compris le jour du vote et la centralisation des résultats.

Cécile Kyenge a en outre rappellé que sa Mission avait déployé des observateurs en toute neutralité et ce, en conscience de son rôle d’accompagnement du peuple malien et pour le renforcement de sa démocratie. «C’est ainsi que nous avons axé notre dialogue sur la transparence et l’inclusivité du processus électoral», a précisé la conférencière. A ce sujet, poursuit-elle, il est important de souligner le caractère fructueux des échanges que «nous avons eus avec notamment le Premier ministre et le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation ainsi que la Commission électorale nationale indépendante (CENI)». «Ces disponibilités au dialogue nous ont permis d’approfondir les aspects techniques et administratifs du processus électoral», a souligné la patronne des observateurs de l’UE.

Cependant, Cécile Kyenge a déploré les tensions qui ont marqué la question du fichier électoral et qui ont été au centre d’un débat particulièrement difficile à gérer. Mieux, elle a révélé que la MOE EU, en collaboration avec les autres Missions d’observation, notamment celle de l’Union africaine, a pleinement participé au cadre de concertation mis en place pour faciliter un dialogue entre les parties prenantes. «Notre Mission a pleinement joué son rôle dans les actions de médiation entreprises par le Premier ministre», a ajouté la cheffe de la MOE EU.

Concernant l’évaluation générale de ces élections, Cécile Kyenge a rappelé que le processus s’est déroulé dans un réel climat d’insécurité, en particulier dans le Centre et le Nord du pays. L’eurodéputée a également déploré les violences qui ont occasionné «les victimes au cours de cette période électorale». Parlant les recommandations faites dans le rapport, la cheffe des observateurs a insisté sur la création d’une division électorale permanente au sein du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation afin de renforcer l’organisation des élections et la coordination avec les autres organismes électoraux, notamment la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et la Délégation générale aux élections (DGE). «Les autres recommandations s’articulent essentiellement autour de la transparence et l’inclusivité», a précisé Cécile Kyenge. Elle a indiqué que ces recommandations visent notamment à inscrire dans la loi la publication des résultats provisoires bureau de vote par bureau de vote, à actualiser le fichier électoral ainsi qu’à allonger le calendrier électoral pour une campagne effective lors du second tour.

«Le rapport recommande également l’amélioration de la formation des agents électoraux et de la procédure de nomination des assesseurs, ainsi que l’instauration d’une réglementation sur le financement de la campagne électorale», a-t-elle soutenu. Une autre recommandation, selon la conférencière, a trait à l’accès des représentants des candidats et des observateurs nationaux et internationaux à toutes les étapes de la compilation des résultats.

En plus, la responsable des observateurs de l’UE a affirmé que ces recommandations feront l’objet d’une concertation avec les acteurs électoraux et politiques ainsi qu’avec la société civile afin de faciliter un débat en vue de leur adoption.

«Une Mission électorale de suivi sera mandatée au Mali par l’UE dans un délai de deux ans et demie pour faire le point sur la mise en œuvre de ces recommandations», a annoncé Cécile Kyenge.

Bembablin DOUMBIA

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1 commentaire

  1. Au début l’UE a été le problème en insinuant la possibilité d’irrégularités source de tout ce désordre. Aujourd’hui elle se rebiffe. Qu’elles étaient ses desseins réels ?

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